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Les simulacres
Ce sont principalement les considérations électoralistes qui sont perceptibles dans les premières réactions aux propositions de redécoupage électoral, soumises par l’Electoral Boundaries Commission.
Ils sont nombreux, politiques et observateurs aussi bien que des citoyens lambda, à «analyser» les réajustements ethniques des circonscriptions que ce redécoupage imposerait. C’était prévisible. A Maurice, on a pris l’habitude de ne retenir que le critère ethnique et sectaire dans nos lectures des événements. C’est sous ce prisme que la société s’organise. Que ce soit de manière passive ou active. A la surface, tout le monde va prétendre que ce ne sont des considérations d’esprits rétrogrades. Plus en profondeur et assez souvent de manière inconsciente, le venin communal circule dans tout le système.
C’est ce qui pousse aussi à penser que, peut-être, le redécoupage effectué en 1976 pourrait avoir été le meilleur. Pour la simple et bonne raison qu’il devait être rejeté du fait qu’il ne tenait pas en compte le facteur ethnique.
A la base même, comme pour bien d’initiatives politiques dans ce pays, le jeu était faussé. Car le premier découpage, proposé en 1957, avait pour objectif de s’assurer que tous les groupes ethniques soient représentés au niveau des 40 circonscriptions qu’on avait délimité de manière très inégale.
Le souci de la représentativité ethnique continue à primer sur l’équité électorale.
Mais ce sont des faits qu’on connaît. Et qui prendront du temps avant de changer. Par contre, la question fondamentale qu’est la réforme électorale continue à dandiner autour de nous comme une vaine promesse. Entre-temps, on continue à se nourrir de chimères…
On voudrait voir les Mauriciens voter non en tant que membre d’une communauté donnée mais en tant que citoyen d’une République indivisible.
On voudrait voir la disparition du système de best-loser.
On voudrait d’une classe politique qui ne fait pas appel aux bas instincts sectaires des votants.
On voudrait d’un système politique qui prône la bataille des idées.
On voudrait voir des hommes à la tête de nos institutions, telles que la commission électorale et autres, qui n’ont pas peur de remettre en question des pratiques surannées et le déterminisme ethnique…
On voudrait voir rimer politique avec administration de la cité.
Et on ne veut plus de la cité comme otage des champions de combat d’arrière-garde…
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