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L’aimez-vous, la République ?
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L’aimez-vous, la République ?
D’abord, la démarche entreprise par «Rezistans & Alternativ», auprès du Comité des droits de l’homme des Nations unies, cela suite aux élections de 2005, pourrait incessamment connaître un dénouement. A côté, le «Privy Council» devrait étudier, aujourd’hui, la recevabilité de la saisine du «Blok 104», ces citoyens qui, aux dernières élections, avaient voulu se faire inscrire comme candidats tout en refusant de décliner une quelconque identité communale. Et voilà que quelques jours auparavant, dans une sorte de mea culpa médiatisé, Bérenger annonce qu’il regrette de ne pas avoir aboli, en 1982, l’obligation de déclaration communale.
Si on comprend bien le leader de l’opposition, il aurait voulu avoir le beurre et l’argent du beurre. Parce que, on le notera, il ne regrette pas de n’avoir pas aboli la déclaration d’identité communale, soit, logiquement, le système de «Best Losers». Il regrette simplement, au fond, de ne pas en avoir fait une pratique optionnelle. Ainsi, en 1983, dans leur bastion du n° 19, Shirin Aumeeruddy et Jean-Claude de l’Estrac, tout comme Bashir Khodabux, Osman Gendoo et Cassam Uteem au n° 3, auraient pu être candidats mauriciens. Au n° 18, s’il avait été un peu informé à l’avance, Bérenger se serait prémuni des secours de la population dite générale. Bérenger est un homme trop digne pour cela, trop digne pour que nous pensions que 1983 lui a valu une dette de gratitude envers le «Best Loser System». Certes, ce n’est pas possible que ce soit cela. Mais quoi alors, qu’est-ce qui le rend attaché - avec presque autant de ferveur que Yousouf Mohamed - à cette aberration, ce cancer de nos institutions politiques ?
On ne peut plus espérer un quelconque changement de la part de Bérenger. Et ce n’est donc pas de notre opposition parlementaire qu’il faudra attendre des propositions pertinentes pour cette éventuelle IIe République dont le projet a été lancé. Sans doute faut-il regretter qu’il n’y ait pas, à droite et au centre de l’échiquier idéologique, des formations aussi tenaces et pertinentes que, chacune à sa manière, Rezistans et Lalit. Car les questions de fond qui sont posées ne devraient pas être le monopole de ces partis résolument altermondialistes, ouvriéristes, etc.
Sur le fond de ce qui est appelé à constituer notre république, nous devrions pouvoir dégager un consensus faisant abstraction des divergences idéologiques. Mais, malheureusement, au centre gauche (le PTr), au centre droit (le MMM), à droite (le MSM et le réseau socioculturel politisé), voire à l’extrême-droite («Voice of Hindu») ne participent plus à un vrai débat d’idées. Ces partis politiques et, à plus forte raison, les parasites politico-religieux ou mafieux qui font leur siège ne sont intéressés que par le pouvoir
et très peu par les conditions de son exercice.
Notre Ière République, quant à elle, très peu pensée, presque seulement substituée au système de gubernorat monarchique en vigueur jusqu’à mars 1992, cette république ne nous a pas tellement fait défaut, avouons-le. Parce qu’elle s’est lovée dans un texte constitutionnel qui, lui, avait fait ses preuves. Il n’y a pas grand-chose à y changer. Ces maudites communautés de la «First Schedule» à faire disparaître, le mot «secular» à ajouter à «democratic» à l’article 1, une «Schedule» à ajouter pour définir «secular» et «secularism», les mots «and any objective discrimination» à ajouter à l’article 16.
On ne touche à une Constitution qu’à l’expresse condition que ce soit en vue d’approfondir les libertés, de rendre le vivre ensemble plus égalitaire, plus solidaire. Et cela n’est possible qu’à une seule condition : y croire !
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