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Mission capitale

21 septembre 2012, 08:09

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Les considérations humaines doivent certes prévaloir pour trouver une issue au problème causé par les marchands ambulants à Port-Louis. Mais, les autorités n’ont pas le droit de transiger sur les principes régissant la bonne gestion d’une ville. La mairie, la police et le gouvernement ont l’obligation d’agir face à la situation actuelle. Il faut restaurer le paysage urbain, aujourd’hui fortement dégradé. D’autant plus que nous vivons dans un pays à vocation touristique.

Les enjeux autour des échoppes des marchands ambulants qui foisonnent tout au long des rues du centre-ville sont multiples. Ils touchent à un éventail de facteurs allant de la politique à des questions identitaires. Ainsi, la recherche d’une solution ne sera pas aisée. Elle demande, à la fois, du doigté et du courage politique. Mais, ce serait irresponsable de ne rien faire et de laisser Port-

Louis se morfondre à ce point. Jusqu’à quand la capitale continuera-t-elle à projeter une image d’anarchie et d’insécurité ?

Si les raisons politiciennes ne l’avaient pas emporté, il y a longtemps que Port-Louis aurait vaincu le désordre. Le gouvernement MMM-MSM élu en 2000 avait conçu un projet appelé le «Hawkers Palace» qui aurait réglé le problème des marchands ambulants. Mais avec le changement de majorité intervenu en 2005, la construction de ce bâtiment, qui devait être réservé aux marchands ambulants, a été abandonnée.

C’est l’égo de quelques politiciens qui a bloqué ce projet qui avait été mis au point avec l’accord de toutes les parties concernées. Le maire actuel, Mamade Kodabaccus, n’hésite pas à le reconnaître, malgré son appartenance au PMSD. Il l’a dit dans une interview accordée à l’express-samedi la semaine dernière : «Au lieu des hawkers, vous avez maintenant un supermarché. Etait-ce une bonne décision ? Je ne sais pas. Je ne veux pas commenter.»

Il n’est pas trop tard pour bien faire. La capitale peut prendre exemple sur Rose-Hill pour réussir sa transformation. Il est possible de faire respecter l’ordre, la santé et la sécurité si la mairie est animée d’une réelle volonté politique pour en finir avec tous les aspects hideux de la capitale. Bien entendu, il ne saurait être question de négliger la dimension humaine du problème.

 

Raj MEETARBHAN