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Pa li sa, mwa sa !
C’est l’expression fétiche de nombreux politiciens : « Pa mwa sa, li sa. » Imparable, quand elle est adressée à des citoyens crédules, cette phrase exonère parfois les politiques des responsabilités qui sont pourtant les leurs. Toutefois, seuls des « semi-politiciens » ont recours à cette tactique. Incapables qu’ils sont de tenir des argumentaires élaborés. Les grands leaders – ceux de la trempe de Navin Ramgoolam – font autrement. Eux, font dans le « pa li sa, mwa sa ! » Attention, il ne faut absolument pas confondre le « pas li sa, mwa sa » avec sa variante. Le plus laborieux « deklar piti ki pa pou li ». Ce type d’attitude est plutôt réservé aux opportunistes, viles accapareurs du bilan des autres.
Le style Ramgoolam est différent ! Le Premier ministre se borne, lui, à se réattribuer tout ce qui lui a été injustement confi squé. Le coupable est bien évidemment cette presse manipulatrice et de mauvaise foi qui se plaît à adjuger à d’autres les actions et décisions directement issues du génie politique et décisionnel de Navin Ramgoolam. Prenons quelques exemples pour étayer ce que nous avançons.
Cette semaine encore, le Premier ministre a dû intervenir pour corriger des faits erronés. Il s’agissait notamment de rétablir la vérité sur le discours qu’Arvin Boolell, le ministre des Affaires étrangères, a prononcé jeudi dernier devant les Nations Unies. Encore une fois, la presse a comploté. Flattant allègrement les propos énergiques de Boolell sur la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos à la tribune. Comme pour mieux
donner à croire que Ramgoolam y est d’habitude timoré.
Décidemment, cette certaine presse ne comprend rien à l’action du Premier ministre. Qui, en tant que chef du gouvernement, avalise toutes les positions que prend la diplomatie mauricienne dans les forums internationaux. Et recadre parfois les discours préparés notamment par les fonctionnaires de la UN Desk du ministère de Boolell. Ramgoolam a donc dû préciser les choses. « Aucun ministre ne peut prendre une position sans l’aval
du chef du gouvernement. J’ai personnellement corrigé à quatre reprises le discours du ministre Arvin Boolell. » Autant pour ceux qui ont confondu, involontairement ou à dessein, le messager et celui dont il est l’envoyé. La vérité a donc triomphé. Même si, au passage, Boolell a dû être humilié en public. Un peu comme l’élève pris en flagrant délit d’avoir copié les bonnes réponses de la feuille de son camarade de classe.
D’autres vérités ont eu à être dites dans le passé. Comme dans le cas de cette canaille de Sithanen. Il avait décidement trop d’amis dans la presse. Leur stratégie commune était d’ailleurs claire : le présenter comme le ministre des Finances le plus inventif et courageux des 40 dernières années. Dès mai 2006, après le premier discours du budget du gouvernement Ramgoolam II, cette presse s’est entêtée à appeler « Réforme Sithanen »
l’ambitieux plan de restructuration économique présenté par le gouvernement. Or, « humble comme ce petit enfant… » Ramgoolam a à peine protesté, quand les journaux barraient leurs Unes uniquement avec de grandes photos de Sithanen au lendemain de ses discours du budget.
Comme tous les très grands politiques, Ramgoolam sait attendre son heure. C’est donc début avril que le Premier ministre s’est résigné à dire la vérité. Sithanen n’était en rien le seul décideur économique du gouvernement ! En effet, Navin Ramgoolam et son conseiller économique britannique Andrew Scott ont tous deux directement supervisé l’élaboration de la réforme économique. Bien évidemment, seules les mesures impopulaires comme l’introduction de la « National Residential Property Tax »,
l’imposition des intérêts bancaires ou encore l’abolition de certains abattements fi scaux sont l’oeuvre de Sithanen. Dire « pa li sa, mwa sa », c’est quelque part rétablir des vérités historiques. Bafouées de toutes parts ces derniers temps.
Le « pa li sa, mwa sa » de Ramgoolam a donc une réelle utilité. Il sert à rappeler qu’ici comme sur le plan international, l’île Maurice qui réussit, qui brille et qui impressionne, c’est l’île Maurice de Ramgoolam. A défaut d’être notre Sarkozy ou notre Obama, il est une sorte de Louis XIV local qui proclame : « l’Etat, c’est moi ! » Le seul problème avec cette posture toutefois, c’est qu’il requiert de celui qui le tient, un sens de la responsabilité aiguë. Ramgoolam ne pourra pas décider de voler uniquement
au secours des victoires. Il lui faudra également assumer les défaites politiques et sociétales durant son mandat.
En a-t-il l’intention ?
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