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Peut-on vivre sans les associations socioreligieuses?

28 février 2009, 18:27

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Elles se disent socioreligieuses. Mais elles sont une perversion du social et du religieux.

La campagne pour la partielle au No. 8 vient de le prouver. Les politiques accordent une importance inconsidérée et démesurée aux mouvements dits socioculturels et socioreligieux. Ceux-ci en profitent et font, dès que l’occasion se présente, la démonstration de leur force et de leur influence. Le but: obtenir une assise populaire, prendre possession de l’esprit des faibles, devenir le porte-parole de groupes spécifiques et, en dernier lieu, agir en lobby et en groupe de pression.

Il y a très peu d’électeurs à Maurice qui établissent une relation directe avec le politique. Ce n’est pas le citoyen qui se retrouve face au politique lorsqu’il y a une campagne électorale. L’individu s’efface. Surgit l’ethnotype. Il n’est que l’émanation d’une ethnie. Dans l’imaginaire populaire, il n’a plus d’identité personnelle. Il n’y a qu’une obsession. Et paradoxalement, cette obsession n’est pas égoïste. Car lorsqu’il souhaite la victoire de son candidat, symbole ethnique auquel il ne s’identifie pas forcément, c’est simplement pour porter au pouvoir un certain fantasme. On est, à Maurice, dans un délire collectif de la représentativité.

Piégé, le politique joue le jeu. Imagine-t-on un Navin Ramgoolam posant sa candidature dans une circonscription composée majoritairement d’électeurs des minorités ethniques? Imagine-t-on Paul Bérenger faire acte de candidature à Triolet? N’allons pas si loin. Peut-on concevoir que l’un ou l’autre de ces deux leaders fasse le choix de présenter un candidat non-musulman à Plaine-Verte?

C’est dire à quel point ce pays est coincé. Et la dérive s’accentue. Surtout lorsqu’on prend en compte la ghettoïsation ethnique à laquelle on est condamné avec le regroupement des gens de la même communauté au sein d’une même région. Surtout lorsqu’on voit comment un certain nombre de jeunes reproduit les mêmes réflexes sectaires que leurs aînés.

Alors peut-on vivre sans les associations socioreligieuses? Certainement dans l’absolu. Mais pas avec un système aussi vicié et vicieux…