Publicité

Pirouettes

16 février 2012, 10:19

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

La tentation sera forte pour les dirigeants politiques d’utiliser les cérémonies qui auront lieu, ces prochains jours, au Ganga Talao pour adresser des messages partisans. Du coup, la question est plus que jamais d’actualité : faut-il autoriser les leaders politiques à prendre la parole lors des cérémonies à caractère religieux ?

Ce n’est pas tant la présence des politiciens sur les estrades, dressées à l’occasion des cérémonies religieuses, qui dérange. C’est plutôt le fait que leurs discours alternent avec les passages des religieux au micro. Cela brouille les lignes de séparation entre la religion et la gestion des affaires de la cité. Plus on avance, plus la confusion s’installe.

C’est d’ailleurs un sujet sur lequel les politiciens, aussi bien que les dirigeants des organisations religieuses, affichent une inconstance déconcertante. Ils ne se gênent pas pour dire une chose et son contraire selon les circonstances.

«La politique et la religion hindoue ne peuvent être dissociées», disait le président de la Mauritius Sanathan Dharma Temples Federation (MSDTF), lors d’une conférence de presse, lundi. S’emportant, il devait comparer les dirigeants politiques aux dieux Krishna et Ram.

Pourtant, le même religieux, Somduth Dulthumun, faisait, à une autre occasion, le procès de politiciens qui ne respectent pas la démarcation entre sphère privée et vie publique.

Dans une interview accordée à «l’express» en novembre 2003, Somduth Dulthumun expliquait que «ça ne sert à rien d’inviter les politiciens tout le temps. De plus, la majorité des gens n’apprécie pas leur présence lors d’une fonction religieuse, qu’ils soient de leur communauté ou non». Il poursuivait en ces termes : «Il semble que les personnages politiques profitent des plateformes de sociétés religieuses pour faire de la politique. Les dirigeants de sociétés religieuses profitent de la situation pour que les politiciens travaillent dans leur intérêt. Dans les deux cas, cela se fait au détriment de la religion et de la société…»

Pour conclure, le président de la MSDTF disait que «les deux ne vont pas de pair» en parlant de religion et de politique. Cette semaine, il a affirmé que «la politique et la religion hindoue ne peuvent être dissociées. Elles vont de pair».

Limpide, non ?