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Pourquoi l’Etat permet-il aux planteurs d’empoisonner la population avec des pesticides ?
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Pourquoi l’Etat permet-il aux planteurs d’empoisonner la population avec des pesticides ?
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La préparation, la transformation et la vente des aliments, y compris le poisson et la viande surgelés ou frais, sont soumises à de strictes réglementations à Maurice afin d’éviter des intoxications alimentaires. Malgré la présence de bureaux sanitaires à travers le pays, de Port-Louis à Souillac en passant par Bambous et Flacq, des consommateurs ont été souvent victimes d’intoxication alimentaire par des aliments et gâteaux mis en vente ou livrés aux cantines scolaires ces derniers temps. On a dénombré un mort après consommation des gâteaux d’une pâtisserie de Flacq. On espère qu’avec les majorations de salaires conséquentes du PRB, ces inspecteurs sanitaires accompliront mieux leur tâche.
L’intoxication alimentaire rend malade et tue, quelques heures après la consommation de l’aliment contaminé. Les résidus chimiques dans les fruits et légumes tuent aussi. Mais ils tuent à petit feu et mènent à une mort atroce et lente des enfants, des adultes et des vieillards, à travers le cancer notamment.
Il est très étonnant de constater que malgré tout, le très peu brillant ministre de l’Agro-industrie, Satish Faugoo, n’ait rien fait jusqu’ici pour contrôler les résidus chimiques provenant des pesticides et insecticides que le laboratoire d’analyse alimentaire de l’Etat découvre année après année dans les fruits et légumes de production locale. Les derniers chiffres indiquent que 50 % des fruits et légumes produits localement contiennent des résidus chimiques (voir texte plus loin).
Dans une telle circonstance, on se serait attendu à la mise sur pied d’un organisme de contrôle ou l’utilisation de ces nombreux bureaux sanitaires pour des analyses chimiques sur ces fruits et légumes et la destruction de ceux contenant des résidus chimiques en les déclarant impropres à la consommation. Comme c’est le cas avec les fruits de mer et la viande de nombreux commerçants, qui ne respectent pas souvent la chaîne de froid.
Un tel contrôle ne doit pas s’avérer si difficile que cela. Le pays compte moins de planteurs de légumes et fruits que de restaurants, hôtels, importateurs de viande et poissons, etc. D’après les derniers statistiques, le pays compte 12 000 planteurs de légumes enregistrés, la plupart de petits planteurs, et qui produisent entre 115 000 à 118 000 tonnes de fruits et légumes par an.
Est-ce qu’un tel contrôle est évité parce que la grosse majorité de ces planteurs de légumes et fruits sont membres de la clientèle traditionnelle du Parti travailliste ? Ou alors est-ce en raison d’absence de volonté politique et la crainte de politique nouvelle et révolutionnaire qui est en ce moment la culture qui prévaut au médiocre ministère de l’Agro-industrie où l’agriculture durable est devenue un objectif hors de portée.
Un rayon d’espoir avait surgi en mars dernier quand il fut question d’une décision du Cabinet ministériel sur un plan d’action pour une agriculture écologique à Maurice et à Rodrigues avec pour objectif de réduire l’utilisation des insecticides, des pesticides et des herbicides dans ces deux îles. Le but affiché était aussi de faire de Maurice un pays agro-écologique.
Hélas ! Mille fois hélas ! L’idée d’un plan d’action pour transformer Maurice en un pays agro-écologique pourrait n’être qu’une idée. Si jamais il est préparé, le plan d’action risque de n’être qu’un outil de propagande pour les prochaines élections. Il connaîtrait le même sort que le plan d’action du ministère de la Santé pour combattre l’explosion du cancer à Maurice.
En attendant, on doit s’attendre à une hausse de la consommation des pesticides dans l’île. Les derniers chiffres disponibles indiquent que le pays a importé 2 107 tonnes de pesticides au coût de Rs 335 millions en 2011. Leur forte utilisation risque de contaminer nos nappes phréatiques alors que les conseils de districts et les municipalités ont de plus en plus recours aux herbicides pour désherber les bordures des routes ! A ce rythme, il va falloir dans un avenir proche, avertir les touristes qu’ils ont intérêt à débarquer chez nous avec leurs fruits, légumes et un stock d’eau pour éviter nos résidus chimiques. Qui ose parler d’une île Maurice durable ?
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