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Pseudo-histoire
Une lecture incomplète, ou trop orientée, de l’histoire de Maurice peut donner l’impression qu’une lutte intense a précédé l’octroi de l’indépendance au pays en 1968. Pourtant, les récits de l’histoire authentique ne font état d’aucun affrontement.
Par romantisme, ou par intérêt, il plaît à certains d’exalter les vertus des dirigeants de l’époque ou l’héroïsme d’une bataille contre les colonisateurs mais les faits sont têtus. Pas plus que le «Che» mauricien, le mouvement de libération mauricien n’a jamais existé.
Mercredi dernier à Kewal Nagar, Navin Ramgoolam s’en est pris à des «pseudo historiens», nom qu’il utilise pour qualifi er ceux qui affirment que Seewoosagur Ramgoolam n’a pas eu à lutter pour l’indépendance. Parce que sa compréhension des événements de l’époque est probablement brouillée par les sentiments, Navin Ramgoolam est persuadé, contre toute raison, qu’il y a eu un combat en faveur de l’indépendance.
En vérité, le cheminement vers l’indépendance fut sans écueil. Sauf, peut-être, pour l’étape Diego, où l’on a trébuché avant même l’affrontement. Pour ceux qui racontent l’histoire avec rigueur et objectivité, il est évident qu’à partir de 1957, quand le Ghana accéda à l’indépendance, la Grande Bretagne voulait se désengager de ses colonies. L’histoire s’est accélérée suite au discours de Harold Macmillan en février 1960, quand il annonça un “Wind of Change” pour les colonies.
Jean Claude de l’Estrac, qui a consulté de nombreux documents historiques avant la rédaction de son livre «Passions Politiques» rapporte que le secrétaire d’État au Commonwealth d’alors avait envoyé à Harold Wilson la note suivante : «Nous devons insister pour une date aussi proche que possible de la mi-février (1968), et nous devons résister à toute tentative du gouvernement mauricien de retarder l’indépendance…». Voilà qui devrait suffire à tordre le cou au mythe du combat libérateur.
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