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Relativisons

4 octobre 2011, 10:10

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Alors que les prévisions de croissance viennent d’être révisées à la baisse, le Premier ministre continue à tirer une grande fierté des chiffres qu’affiche le pays. Il a encore déclaré, dimanche dernier, que Maurice est «un des rares pays» à connaître une croissance de plus de 4 %.

Navin Ramgoolam va même jusqu’à affirmer que beaucoup des personnalités qu’il côtoie le félicitent pour cette «performance». Or, des données facilement consultables indiquent que Maurice reste à la traîne par rapport aux autres pays de l’Afrique subsaharienne. Dans un document paru en septembre dernier, sous le titre «Perspectives de l’économie mondiale», le Fonds monétaire international (FMI) révèle des indicateurs qui placent Maurice loin derrière les meilleurs de la région.

Les économistes du FMI évoquent la «vigueur soutenue» de l’Afrique subsaharienne et notent qu’elle «affiche des résultats macroéconomiques solides». Ils expliquent que «de nombreux pays connaissaient déjà des taux de croissance proches de leurs taux moyens d’avant la crise». Cela devrait ramener à plus de modestie les dirigeants mauriciens.

«Le ralentissement mondial n’a pas beaucoup touché les pays de la région», analyse le FMI. Leur intégration limitée aux réseaux industriels et financiers mondiaux a permis à la plupart des pays de la région d’éviter, dans une certaine mesure, les contrecoups de la crise financière mondiale.

Maurice n’est pas une exception. Toutefois, avec une croissance de 4,1 % seulement, Maurice n’occupe pas un rang très flatteur au classement des pays de l’Afrique subsaharienne.

Le Ghana réalisera cette année une croissance de13,5 %, l’Ethiopie 7,5 %, la Guinée équatoriale 7,1 %, le Nigéria 6,9 %, l’Ouganda 6,4 %, le Botswana 6,2 %, la Tanzanie 6,1 %, le Gabon 5,6 %, le Cap-Vert 5,6 %, le Kenya 5,3 % et le Congo 5 %.

En fait, une fois la fanfaronnade mauricienne remise dans une juste perspective, il reste les bons conseils du FMI aux pays africains. Grisés par leur succès relatif, ils risquent d’oublier un élément essentiel de considération : «Face à la forte reprise actuelle, le moment est opportun d’en revenir aux priorités de long terme : l’amélioration de la gouvernance et des institutions…» Une vraie priorité mauricienne, celle-là.