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Rendre compte
Onze morts. Le bilan en vies humaines est lourd. Trop lourd pour que l’on refuse de situer les responsabilités et sanctionner les coupables.
L’exercice sera difficile parce que le climat actuel est passionnel, donc peu compatible avec l’atmosphère sereine nécessaire à un débat de cette nature. Mais, tout en observant le respect des morts, il faut dès maintenant chercher la cause de la catastrophe et agir. La mémoire des hommes et des femmes qui ont péri durant les inondations en sera ainsi plus honorée.
Evitons surtout de recourir à des excuses stéréotypées. Le changement climatique est une réalité mais il ne saurait être invoqué pour masquer des manquements organisationnels. C’est précisément parce que chaque pays redoute les conséquences du réchauffement de la planète qu’il faut se préparer aux situations extrêmes. Les gouvernements prévoyants agissent en amont pour mettre en oeuvre des solutions.
Cessons de dire que la faute incombe à la nature et que les catastrophes, comme celle qui s’est abattue sur le pays ce week-end, constitue une fatalité. Pour minimiser les dégâts, il faut agir à deux niveaux : la prévision et la prévention. Sur les deux fronts, les autorités doivent s’expliquer en ce qui concerne les intempéries meurtrières de samedi dernier.
D’abord, la station de Vacoas n’a pas alerté les Mauriciens sur l’intensité des pluies subites à Port- Louis. Un avis de grosses pluies a été communiqué au Disaster Management Committee samedi matin. Mais les services météorologiques n’ont émis aucun avis de pluies torrentielles, le seul susceptible de pousser les Mauriciens à prendre des précautions. Les règlements le leur interdisent, paraît-il.
De plus, il faut qu’on nous explique les raisons derrière le manque de communication entre la station de Maurice et celle de la Réunion. Si le radar de Trou aux Cerfs est en panne, les prévisionnistes de Vacoas n’avaient qu’à solliciter l’aide de leurs collègues de La Réunion. Nos voisins disposent d’un service dont l’efficacité est reconnue.
Sur le front de la prévention, il faut convaincre le pays que le réseau d’évacuation des eaux est bien entretenu. A cet effet, les cris d’alarme précédemment lancés par des ingénieurs sont tombés sur des oreilles aussi bouchées que le ruisseau du Pouce.
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