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Structural engineering

8 septembre 2013, 07:27

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En 1743, la décision de Moulinot de la Plaine, Labourdonnais et Didier de St-Martin de fonder une sucrerie au Port Sud-Est en fut une. Très certainement, la décision de procéder au grand morcellement de 1880 également. Comme, assurément, le choix de sir Seewoosagur Ramgoolam d’assurer l’éducation et la santé gratuites à tous. De même, le parti-pris de réussir du secrétaire permanent Benoît Arouff, du contrôleur des douanes Yves Appassamy et de l’industriel José Poncini lorsque, littéralement, ils inventèrent les modalités d’une zone franche, passant d’une implantation géographique à un espace juridique et douanier. Le renoncement, en 1975, aux gains immédiats promis par les cours élevés du sucre sur le marché mondial, cela pour s’engager à fournir 491 000 tonnes à un prix garanti, la signature de l’accord de non-double imposition avec l’Inde en furent également. Des décisions structurantes. Lesquelles, voire laquelle, devons-nous prendre aujourd’hui pour engager, à un palier supérieur, une nouvelle phase de création de richesse, d’avancées sociales et de progrès en général ?

 

Il n’y aura pas de miracle politique, ni des urnes renvoyant Navin Ramgoolam à la pratique du droit ou de la médecine, ni des opérations conduites à la baguette magique par nos responsables publics. C’est la dynamique économique, la redistribution de l’argent, l’accès accru à la connaissance, la qualité de la responsabilité citoyenne qui transforment en profondeur les sociétés. Plutôt que de toujours tout reprocher aux politiques, de se réjouir presque de leurs échecs, de voir partout des intentions malveillantes, nous serions, sans aucun doute, intellectuellement plus créatifs, si nous scrutions nos horizons respectifs, à la recherche de gestes, d’initiatives, d’idées capables de structurer notre futur.

 

La nouvelle aérogare sera pour tous, indistinctement, un motif de fierté. Aux atterrissages, nous éprouverons tous une petite jouissance en voyant des visiteurs bluffés, impressionnés. So far, so good. Reste que même le terminal le plus moderne au monde termine médiocrement sa journée s’il n’assure pas la connectivité dont le pays a besoin, avec les autres hubs régionaux et mondiaux mais aussi, dans la région, comme base d’éclatement vers l’ensemble des destinations de proximité. Au vu des parts de marché grandissantes des super-connectors du Golfe, le partenariat annoncé, en janvier 2012, entre Air Seychelles et Etihad pourrait être, pour l’archipel, une décision structurante.

 

De quels enjeux discute-t-on entre l’Hôtel du gouvernement et le Paille-en- Queue Building, de la survie d’Air Mauritius ou des intérêts durables de Maurice sur le marché aérien ? Qui proposera aux pouvoirs publics un plan d’action susceptible de nous valoir 1) des tarifs compétitifs sur l’Europe et l’Asie ; 2) la facilité d’accès et des allers retours rapides sur le réseau Îles Vanille et auprès des principaux partenaires économiques sur le continent africain et 3) un remplissage satisfaisant pour les hôteliers ? Notre partenaire sera-t-il un legacy carrier européen, un challenger du Golfe ou une compagnie chinoise en quête d’une base de rotation vers l’Afrique ? Quel que soit le choix, il s’agira de démontrer comment il structure, à long terme, la viabilité du secteur.

 

Structurer ! Est-ce plutôt dans le champ de l’éducation que s’effectuera l’effet recherché ? À moins que ce soit en informatique, dans l’économie océanique ou l’énergie verte, dans l’industrialisation de polymères déjà développés par nos chercheurs. Mais il ne suffit pas de découvrir le textile de demain, il s’agit d’appréhender la texture de l’avenir.