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Un capital menacé
Les Mauriciens qui aiment aller à la mer devront-ils un jour se contenter de se détendre sur une plage artificielle aménagée à Mare-aux-Vacoas ou à la Nicolière ? Oui, si les belles plages du littoral continuent à être prises d’assaut par des exploitants et des affairistes de tous acabits.
Déjà, les loueurs de transats et de parasols, ainsi que les colporteurs, menaçaient le confort et le plaisir des familles qui vont à la mer. Désormais, la situation se complique. Les autorités ferment les yeux, quand elles ne participent pas elles-mêmes au détournement des plages qui ont une vocation publique.
Si les cas de Mon-Choisy et de La Preneuse ont été médiatisés, ils ne sont pas les seuls lieux en danger. Selon l’ONG menée par le travailleur social Georges Ah-Yan, des bâtiments commerciaux sont annoncés ou sont en cours de construction sur d’autres plages publiques. Ce dernier dénonce l’illégalité de la plupart de ces développements côtiers et affirme qu’ils sont en contradiction avec l’intérêt environnemental. L’ONG compte entamer une tournée des plages publiques et procéder à un recensement des bâtiments construits dans ces espaces convoités.
Des autorisations d’occupation sont parfois généreusement délivrées aux promoteurs qui ont les bons contacts politiques. Qui ne se souvient du bail de sept ans accordé à l’agent travailliste Jayraj Woochit pour des activités commerciales sur l’îlot Gabriel ? Les visiteurs, incluant les touristes, sont maintenant limités à un petit bout de plage s’ils ne sont pas clients des opérateurs présents sur l’îlot.
Il serait vain de compter sur la Beach Authority” pour un renforcement du caractère public des plages.
Cet organisme avait lui-même autorisé un promoteur à transformer d’anciennes toilettes en restaurant à Mon- Choisy. Ni les collectivités locales ni le ministère des Terres n’avaient délivré les permis requis. Ce ministère a réagi à la vigoureuse campagne de l’ONG menée par Georges Ah-Yan et a sollicité un avis du Parquet en vue de stopper le projet. Il a finalement refusé de déclasser la section de la plage que lorgnait le restaurateur.
Il reste les pressions exercées par les propriétaires des bungalows pied dans l’eau sur les usagers pour entraver leur libre accès à la mer ou la libre circulation le long du littoral. Quand ce ne sont pas des chiens de race, ce sont d’énormes pierres ou des murs érigés illégalement sur la plage qui constituent un obstacle artificiel pour les promeneurs. Cette semaine, un propriétaire de campement a abattu plusieurs fi laos sur la plage de Péreybère par ce que ces arbres qui se trouvaient à côté de son campement attiraient les pique-niqueurs.
Devant l’indifférence persistante des autorités, les Mauriciens devront vraiment se contenter de se promener le long des berges et des réservoirs.
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