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Un voyage sans rêve

29 septembre 2011, 07:08

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On ne change pas une recette qui marche. Mais toute recette a ses limites. Du coup, des voix contrariées s’élèvent. Des contradictions surgissent. Les acteurs donnent l’impression de perdre le sens de l’orientation et de la planification.

C’est ainsi que, dans le secteur du tourisme, on assiste à des confrontations entre les dirigeants de l’hôtellerie et ceux de la compagnie nationale de transport aérien, Air Mauritius. Que les petits opérateurs, ceux des hôtels de charme, fustigent une politique qu’ils sentent discriminatoire. Que les patrons des hôtels cinq étoiles tirent continuellement la sonnette d’alarme et livrent des chiffres de taux d’occupation des chambres qu’ils disent préoccupants. Bref, le tourisme mauricien, tout en demeurant un pilier de l’économie, fait face à des lendemains incertains. Mais, il est aussi vrai que certaines positions sont alarmistes juste pour mettre la pression sur les autorités.

Cela dit, c’est en explorant le fond du problème qu’on arrivera à trouver des solutions. Qu’avons-nous vendu jusqu’ici ? L’exotisme, la plage, le soleil, des hôtels de luxe… Tout cela a marché. Il est cependant temps de passer à autre chose. Du moins d’alimenter l’offre avec de nouvelles perspectives.

Il est ainsi regrettable que, pour un pays dit multiculturel, il n’y ait pas de vie culturelle qui puisse attirer les touristes. Imaginons un instant un grand espace consacré à la culture mauricienne. Non celle qui se résume à faire danser le séga à des touristes. Mais un espace de rencontre interculturel. Là où il y aurait un dialogue entre musiques, cuisines et chansons. Les touristes vont de plus en plus dans ces pays qui leur offrent la possibilité de découvertes culturelles. Ils sont à la recherche d’expériences d’enrichissement spirituel. Maurice n’a rien à proposer à ce chapitre. On laisse tout entre les mains des hôtels et des chauffeurs de taxi.

Autre sujet qui mérite réflexion. C’est le fait qu’en pratiquant un tourisme «propre», on pousse des touristes dans la clandestinité. Des réseaux mafieux se mettent en place et exploitent ces personnes. Quand on voyage, et c’est le cas pour une majorité de touristes, on cherche de nouvelles aventures et de nouvelles sensations. A Maurice, nous croyons que la mer seule suffit. D’un autre côté, les hôtels donnent à voir une image figée de l’île. A l’exception de ceux qui viennent paresser dans les hôtels de luxe, tous les autres n’y trouvent pas leur compte.

C’est autant de vérités à propos desquelles le tourisme mauricien doit s’interroger.