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Une affaire de maltraitance
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Une affaire de maltraitance
Certains pays s’exposent aux plus vives condamnations parce qu’ils sont impuissants face au fléau des enfants-soldats, d’autres parce qu’ils n’arrivent pas à empêcher l’excision des petites filles. Ainsi, du conditionnement à la violence aux traditions mutilatrices, en passant par la prostitution enfantine, la toxicomanie précoce, la déscolarisation et le travail avant l’âge légal, il ne manque pas de pratiques pour priver des innocents de leur enfance.
A Maurice, nous ne songerions pas à droguer des enfants pour ensuite les faire massacrer à la Kalachnikov des membres de leur famille.
A Maurice, pays civilisé, nous irions rapporter à la Child Protection Unit toute pratique abusive dont nous serions informés. Toute pratique abusive ? Non, peut-être pas, peut-être qu’un bon nombre de Mauriciens ne songerait pas à dénoncer la plus cruelle des barbaries dont notre société est complice : le CPE !
Dans son édition du mardi 16 octobre, l’express lève le voile sur un aspect encore plus violent de ce fléau qui transforme nos enfants en dépotoirs passifs de réponses formatées : même pendant la durée des examens, ces pauvres petites victimes sont encore contraintes à se rendre à d’ultimes séances de coaching. Ce n’est pas de l’éducation, c’est de la destruction systématique de toute capacité d’apprentissage durable. Les plus résistants, les plus résilients, les mieux prédisposés à ce type de dépôts de connaissance finiront bien par être diplômés. Seront-ils vraiment créatifs et innovants ?
Ça c’est une autre question.
Quoi qu’il en soit, la majorité — ceux que le système détruit ou sous-estime, soit les recalés, soit les diplômés moyens — constitue le résultat insuffisant d’investissements publics mal réfléchis.
Quelle est la responsabilité du Mauritius Institute of Education ? Et quel est le rôle du ministère de l’Education ? Les dérives d’un système éducatif national et de ses méthodes sont aussi tributaires du modèle d’évaluation. Pourquoi pas une part d’évaluation continue ? Pourquoi pas, pour ce qui est soumis à examen final, des épreuves de logique, des jeux créatifs, un exercice de production logicielle, une épreuve artistique, au choix, musique, dessin, danses, théâtre ? Et quel coefficient pour le sport ?
Si on veut, on peut. Mais veut-on ?
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