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Vite des entrepreneurs sociaux !

23 février 2010, 10:35

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L’éradication de la pauvreté absolue (EAP) doit être un des chantiers prioritaires à l’agenda national. Nous pouvons y arriver au bout de dix ans moyennant que nous réunissions certaines conditions. D’abord, réussir l’articulation et le plug in des initiatives déjà en cours. Ensuite, avoir une réelle vision stratégique et les outils pour la décliner dans le concret, dont un institut pour former des entrepreneurs sociaux.

Sur le front de la lutte contre la pauvreté extrême, nous avons déjà perdu dix ans. L’absence de résultats concrets est à l’origine du programme d’EAP du budget 2007-2008. Deux ans après, ce programme n’a pas tenu ses promesses. Au lieu de faire un bilan critique pour le relancer sur de meilleures bases, les autorités semblent avoir préféré la fuite en avant.

Dans le dernier budget, on a rendu obligatoire la contribution de 2 % des profits des entreprises à leur politique de CSR et mis sur pied un National Corporate Social Responsibility Committee (NCSRC). Depuis, la confusion s’est installée en l’absence d’une réelle compréhension tant de la problématique de la lutte contre la pauvreté que celle du CSR.

Le montant nécessaire à l’éradication de la pauvreté sur une période de dix ans a été évalué à Rs 10 milliards. Quelque 7157 familles. Le financement devait être comme suit : Etat 70 %, soit Rs 700 millions, et entreprises 30%, soit Rs 300 millions par an. Le mode opératoire pour lancer l’EAP reposait sur le principe du pairing groupe d’entreprises clusters de pauvreté avec un Coordination Working Group au niveau de chaque cluster pour dégager un plan d’action, partager les ressources et les savoir-faire afin d’assurer la synergie Etat-entreprises-ONG. Il faut tout faire pour réaliser le potentiel de ce modèle.

Le CSR ne peut être réduit à la lutte contre la pauvreté. Le montant total provenant des 2 % au CSR s’élèverait à plus de Rs 800 millions pour 2010.

Sur la base d’une participation des entreprises à hauteur de 30 % à la lutte contre la pauvreté sur les Rs 1 milliard qui doivent y être consacrées annuellement, cela représente Rs 300 millions. Il faut laisser les entreprises consacrer le reste, soit Rs 500 millions, à d’autres volets de leurs politiques de CSR qui répondent à de réels besoins.

S’il veut être efficace comme facilitateur, le NCSRC devrait initier un ambitieux programme de formation d’entrepreneurs sociaux pour encadrer cette lutte sur le terrain. Allons-y donc pour la mise sur pied d’un institut pour la formation de ces entrepreneurs sociaux. K. Seeboo, le CEO du NCSRC, connaît les ouvrages de David Bornstein, Comment changer le monde et de C. K. Prahalad, The Fortune at the Bottom of the Pyramid - Eradicating Poverty through Profits. Deux formidables références et sources d’inspiration!

 

Malenn Oodiah