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The way forward

16 mars 2014, 09:56

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Les célébrations, cette semaine, marquant le 46e anniversaire de l’Indépendance de Maurice sont loin de se dérouler dans un climat de grande sérénité. Pour cause, les incertitudes continuent de planer sur l’économie mauricienne bien qu’ailleurs, il soit question de reprise. La marmite politique en pleine ébullition avec l’annonce de la publication prochaine d’un Livre Blanc sur la réforme électorale ne fait que contribuer à un sentiment de nervosité. Les récentes déclarations du Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, témoignent d’ailleurs de cet état d’esprit.      

 

Pourtant, en 46 ans d’Indépendance, le pays en a vu des vertes et des pas mûres, que ce soit sur le plan économique ou politique. Ce qui, heureusement, ne nous a pas empêchés d’avancer. Bien au contraire, malgré les discours politiques très souvent en déphasage avec notre développement intellectuel, le « Mauri-cien » continue d’aspirer à une nation forte et unie. C’est du moins ce qu’il répond lorsque la question lui est posée. Nonobstant le fait que dans sa vie de tous les jours, il s’identifie d’abord à son ethnie lorsque ce n’est pas à sa caste.

 

En effet, c’est dans l’unité que nous réussirons à relever les défis qui se dressent sur la route menant au statut de High Income Country. Et ils sont nombreux ces obstacles qui nous empêchent de voir l’horizon. Ce n’est pour autant que nous devons baisser les bras. Si tel avait été le cas à chaque fois que la question avait été posée, nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui. La preuve, notre produit intérieur brut (PIB) par habitant est passé d’environ Rs 35 000 dans les années 90 à presque Rs 265 000. Une progression considérable.

 

Parallèlement, des changements structurels majeurs se sont opérés au niveau économique avec des moteurs de croissance perdant de leur puissance d’antan. Pilier de l’économie mauri-cienne, le sucre Roi a vu sa contribution au PIB se réduire comme une peau de chagrin au fil des années, passant de plus de 10 % à moins de 2 % ces jours-ci. Idem pour le secteur manufacturier qui avait ouvert la voie à la diversification économique. Cet autre pilier de l’économie contribue désormais 16 % au PIB contre 23 % précédemment.

 

Même si ces secteurs ont vu leur part du PIB diminuer, ils n’ont pas pour autant disparu. Au contraire, ils continuent à générer des emplois, bien que beaucoup moins qu’avant. Nous devons nous en réjouir car c’est le témoignage de notre capacité à nous réinventer. C’est justement de cela qu’il s’agit. Se réinventer ! Faute de quoi, nous allons nous retrouver, dans quelques années, à ajouter de nouvelles pages d’histoire dans les manuels scolaires.    

 

La jeune génération compte sur nous et nous ne devons pas, tous autant que nous sommes, manquer à cette responsabilité. D’où la nécessité de préparer l’avenir. Un exercice qui doit commencer maintenant. D’autant plus que le pays est confronté à de nouvelles échéances. Le secteur sucrier est une nouvelle fois dans la tourmente avec l’abolition programmée du quota sur le sucre de betterave en 2017 par l’Union européenne. L’industrie sucrière, entre-temps devenue cannière, a certes survécu à plusieurs autres morts annoncées dans le passé, mais ce n’est pas une raison pour céder à la complaisance. Au contraire, il est important de bâtir sur nos acquis pour avancer.

 

Le secteur des services financiers, plus particulièrement l’industrie du global business, se retrouve également face à une échéance avec l’épée de Damoclès qui est suspendue au-dessus du traité de non-double imposition fiscale qui lie Maurice à l’Inde. L’introduction prévue de la structure très controversée connue comme les General Anti Avoidance Rules (GAAR) en 2016 ne présage rien de bon pour le secteur offshore mauricien.     

 

Pour couronner le tout, nous assistons à une érosion de la croissance économique au cours de ces dernières années marquées par la crise économique. La moyenne réalisée entre 2009 et 2013 a été de 3,5 %. Une performance qui témoigne de l’effritement de la résilience économique eu égard à une croissance moyenne tournant autour de 4,8 % entre 2004 et 2008. Une situation qui a le mérite d’avoir provoqué un débat sur notre niveau de croissance potentielle que certains, à l’instar du Gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick, estiment désormais à  4,1 %. Comment relancer la machinerie écono-mique afin d’éviter que la reprise ne soit pas qu’un rebond technique ? La réponse réside dans l’innovation, la recherche et l’investissement dans les nouvelles technologies.      

 

C’est justement dans le but d’encourager ce genre de débat d’idées que Business Magazinea ouvert ses colonnes, cette semaine, à plus d’une trentaine de Guest Writers en vue de nous éclairer sur le Way forward ! Plusieurs thématiques d’ordre socioéconomique et environnemental sont ainsi traitées par nos collaborateurs invités dans ce numéro spécial. Bonne lecture !