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Spectacle d’humour
Jamel Comedy Club: Rions très fort ensemble des défauts de Maurice
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Spectacle d’humour
Jamel Comedy Club: Rions très fort ensemble des défauts de Maurice
Rien de tel que des vannes qui fusent pour faire rire, puis réfléchir. Oui, les six humoristes de la saison 12 du Jamel Comedy Club ont su «met la faya» le samedi 27 janvier au Trianon Convention Centre. En nous bousculant gaiement.
Il n’y a pas que l’humoriste Gérémy Crédeville qui a souffert du «mal des transports» à cause des retards de vols causés par un cyclone. Les six membres du Jamel Comedy Club aussi. «On a failli ne jamais arriver ici. Vous êtes au courant ? On est partis l’année dernière. On arrive à l’aéroport, on nous dit : il y a un cyclone. Faut rester ici. Du coup, on est passé par le Kenya, aucun rapport», raconte d’entrée de jeu Farid Chamekh, le maître de cérémonie du Jamel Comedy Club. C’était le samedi 27 janvier au Trianon Convention Centre, lors du spectacle proposé par Raviraj Beechook et Inbox Events.
Le public adore qu’on lui parle de lui-même. Pour le flatter de sa «chance» de vivre dans une île paradisiaque. Mais aussi pour s’entendre dire l’envers du décor. De ces choses que l’on pense tout bas sans les dire tout haut. Par bienséance. Par complaisance. Par indifférence.
Quand c’est un étranger – un Français – qui nous tend un miroir grossissant, cela passe mieux. Rapport au passé colonial ? Avec le Jamel Comedy Club, l’humour, qui est aussi une soupape de pression, a fonctionné. Surtout quand ce rire s’est accompagné d’yeux écarquillés et de bouches ouvertes par tant de franc-parler sur des sujets ordinairement tabous. Par exemple, au détour d’un commentaire sur la statue du lion à Grand-Bassin. Une statue de divinité réussie, une statue de lion, moins selon l’humoriste.
Rey Mendes et les joies de la vie de famille. Entre le croche-patte à sa daronne et apprendre à son fils à être un dur, il fait aussi rire avec sa «bogossitude»,Douly ou l’humour trash. Ne pas se fier à son gabarit. Elle en a dans le coffre. Assez pour arrêter des tentatives de viol, dit-elle et Ayoub : «Je le vois à votre regard ; y a certains qui se disent qu’on peut faire du stand-up et vendeur de drogue.» Son délire : le comique de répétition.
Avec le Jamel Comedy Club, il est loin le temps où l’artiste venu d’ailleurs lançait «ki manyer moris» prononcé de façon plus ou moins approximative en début de spectacle. Avant d’aligner ses références franco-françaises en déviant à peine du texte d’un spectacle déjà rôdé.
Les poulains de Jamel Debbouze se sont renseignés (sauf pour le piment cabri qui est réunionnais). Farid Chamekh, le maitre de cérémonie s’est même déhanché sur Boombang Pena Ledan, c’est dire le degré d’immersion. Ou les références de ceux qui l’ont renseigné.
Farid Chamekh, maître de cérémonie maîtrise aussi l’art de l’improvisation et Fort en imitations,PV passe de Dumbledore au T-Rex. Au passage, il égratigne allègrement la grossophobie.
C’est lui qui en ouverture nous a gratifiés d’un florilège de vannes couleur locale. Il nous rappelle d’abord que Maurice est un exemple du vivre-ensemble. Demande : «Y a-t-il des hindous dans la salle ?» Acclamations de spectateurs. Réaction de l’humoriste : «Au fond. Vous êtes pauvres ou c’est comment alors ?» Il reprend :* «On m’a dit qu’il y avait une grosse communauté musulmane aussi.»* Nouvelle acclamation de spectateurs. Farid Chamekh : «on ne peut pas faire ça en France.»
Savoir rire de son nez, la preuve par Nash.
Il raconte que le groupe qui a «un peu visité l’île.» S’est rendu à Roche-Bois. D’autres acclamations quand l’humoriste demande si des habitants de ce quartier sont dans la salle. «La sécurité est avec vous.» Ah ! Ces clichés tenaces. Ils sont arrivés jusqu’au Jamel Comedy Club. L’humoriste raconte aussi que le groupe est allé à Rivière-Noire. «Là-bas, y a que la rivière qui est noire.» Ce qui a suscité un véritable tonnerre d’applaudissements.
En toute franchise, Farid Chamekh a balancé : «J’ai révisé une phrase: ‘nou met lafaya’. J’ai bon ou pas ?» Il avait bon. Sauf pour la séance de questionsréponses après le passage de chacun des artistes. L’exercice d’improvisation où l’on a appris que Jamel Debbouze, «millionnaire a d’autres activités que de passer 15 heures en escale», a fait retomber l’ambiance. Un Jamel Debbouze toujours absentprésent. Dire que le 27 janvier 2019, il était sur scène à Maurice. Quand reviendra-t-il ?
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