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Tradiksion an Kreol

Konstitision pa zis pou avoka ou mazistra me pou tou dimounn

2 octobre 2024, 11:00

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Konstitision pa zis pou avoka ou mazistra me pou tou dimounn

Traduire la Constitution mauricienne en Kreol, c’est possible. Présentée lundi 30 septembre à l’université de Maurice, à Réduit, par les membres de la Creol Speaking Union, cette initiative fait partie d’un effort plus large pour rendre le langage juridique et institutionnel accessible au plus grand nombre.

De plus, un appel à participation a été lancé (voir au bas du texte).

Porté par des professionnels, des linguistes et des étudiants, le projet espère combler le fossé linguistique qui rend souvent la compréhension de textes législatifs complexes difficile pour la population mauricienne.

L’initiative de traduire la Constitution dans notre langue maternelle n’est pas née d’un hasard. Elle fait partie d’une vision plus vaste visant à démocratiser l’accès à l’information et à renforcer la participation citoyenne au débat public, a expliqué Yannick Bosquet, linguiste et maître de cérémonie pour l’occasion. Elle a souligné que la journée du 30 septembre était symbolique car elle marquait plusieurs événements notamment la présence d’une délégation de Réunionnais venus pour des recherches, la dernière semaine de cours pour les élèves en BA French mais aussi la Journée internationale de la traduction.

Inclusion

L’occasion idéale pour présenter la Constitution version Moris, soit anglais - Kreol. Le projet est financé par le Higher Education Commission et placé sous la direction du professeur Arnaud Carpooran, de la faculté des sciences sociales et humaines de l’UoM et Programme Coordinator du BA(Hons) Creole Studies. L’introduction du Kreol Morisien au Parlement est également envisagée comme un moyen d’inclure davantage de Mauriciens dans les discussions politiques.

«Ce projet n’est pas simplement une traduction littérale, c’est une véritable démarche pour rendre compréhensible un texte souvent perçu comme technique et inaccessible», a expliqué Arnaud Carpooran. L’une des raisons principales qui motive ce projet est la barrière linguistique. Bien que la majorité des Mauriciens parlent Kreol au quotidien, les textes juridiques sont majoritairement rédigés en anglais, une langue souvent perçue comme distante ou complexe. En traduisant la Constitution dans une langue que tous comprennent, les initiateurs espèrent améliorer la compréhension des droits et devoirs des citoyens.

Question de justice

«Ce n’est pas seulement une question de langue, c’est une question de justice et de transparence. Quand les gens comprennent mieux la Constitution, ils comprennent mieux leurs droits», a ajouté le doyen de la faculté des sciences sociales et humaines dans son discours, juste après un échange de livres entre l’île Maurice et l’île de La Réunion.

Un des défis majeurs du projet réside néanmoins dans la traduction de termes techniques juridiques. La transformation de ces concepts en un langage compréhensible nécessite des efforts de collaboration entre traducteurs, linguistes et experts juridiques. «Il est essentiel que la traduction respecte la forme et la technique juridique du texte original, tout en le rendant accessible. Nous devons faire très attention à ne pas simplifier au point de dénaturer le contenu.» Arnaud Carpooran a cité des exemples, notamment pour le mot Cabinet Paper, traduit en papye konsey minis.

Une phase de consultation publique a démarré. Le public a l’opportunité de prendre connaissance de la traduction (lien au bas), de formuler des critiques et de proposer des améliorations pour garantir que le texte soit le plus précis et compréhensible possible (e-mail au bas). Ensuite, des voix seront nécessaires pour que cette traduction passe à l’oral.

Ce projet s’inscrit dans une démarche plus large de promotion de la démocratie institutionnelle. Le but est de faire en sorte que chaque citoyen, quel que soit son niveau d’éducation ou ses compétences linguistiques, puisse comprendre la loi qui le régit.

Engagement

Cette initiative ambitionne également d’encourager les Mauriciens à s’engager davantage dans la vie politique et à participer activement aux discussions sur les lois et règlements qui affectent leur quotidien car comme l’a rappelé Arnaud Carpooran, la Constitution est là pour tous, pas seulement pour les politiciens, les avocats ou les magistrats mais est un document qui doit être compris par tous ceux qui vivent dans ce pays. La diversité des participants au projet est un autre point fort.

Des étudiants de toutes les régions de Maurice et Rodrigues ont aussi été impliqués à travers une vidéo documentaire brute, filmée au cours de la semaine. Elle est destinée à être un premier aperçu de ce qui pourra être attendu dans la version finale.

Après une phase de consultation populaire, demeure aussi la validation sur un point de vue légal mais nul doute que c’est un grand pas pour la langue créole.

Appel à participation :

Nou pe lans enn lapel nasional pou ki maximum sitwayin Repiblik Moris:

  1. pran konesans bann konteni Konstitision-la dan so version kreol ek fer bann komanter ek propozision ki zot swete pou li gagn enn validasion popiler.

  2. port zot volonter pou lir, dir ek anrezistre diferan extre Konstitision-la desort: 

(a) ki li gagn enn pli gran difizion; 

(b) li vinn pli fasilman aksesib pou tou dimounn ek 

(c)  li reflet popilasion Repiblik Moris dan tou so diversite.

Bann dokiman pou disponib lor: https://kreolrepiblikmoris.wordpress.com/tradiksion-konstitision-an-kreol-morisien/

Pou bann komanter/reaksion ek lintere pou met lavwa lor bann lartik Konstitision, nou invit zot avoy enn email lor: konstitisionmoris@gmail.com

Version pdf :

Konstitision by L'express Maurice