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La semaine décryptée

21 janvier 2024, 14:00

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La semaine décryptée

Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 15 janvier 2024 au vendredi 19 janvier 2024.

Lundi 15 janvier 2024.

Belal avant le fracas

Dans son édition du lundi 15 janvier, l’express consacre sa une et au moins deux pages à l’arrivée du cyclone Belal dans la proximité de Maurice.

Le journal parle de l’ambiance pré-cyclonique prévalant dans le pays. Ainsi, la famille Moytaub qui a décidé de continuer de séjourner sur la plage de Flic-en-Flac jusqu’à mardi vit un grand moment de détente. Ils sont 25 à s’installer dans des tentes érigées sous les filaos.

«Fodé fey bouzé pou nou bouzé» laisse-t-on entendre chez les Moytaub.

Or cette journée fatidique du lundi 15 janvier, pas seulement des feuilles et des branches mais des véhicules entiers ont ‘bouzé’ dans les rues de Port Louis.

Mardi 16 janvier 2024.

Dégâts matériels et humains

La journée du mardi 16 janvier est dominée par les dégâts matériels causés par le passage de Belal. L’express évoque déjà les dommages, de nature humaine, causés à la station météorologique de Vacoas.

Le journal parle dans un article de première page du cas particulier du directeur de la météo, Ram Dhurmea. Cette affaire allait dominer l’actualité dans les jours à venir car elle a pris une dimension éminemment politique impliquant aussi le ministre Anwar Husnoo qui avait joué au scientifique de la météo dimanche soir en annonçant la levée même de l’alerte cyclonique le lundi matin.

Des allusions sont faites aux grandes inondations du 30 mars 2013 sous le régime de Navin Ramgoolam quand il y eut aussi des fatalités. La grande différence entre les événements de 2013 et ceux du 15 janvier 2024, c’est que dans le premier cas il y a eu des pluies diluviennes subites sans avertissement aucun alors qu’en 2024, la présence de bandes nuageuses avait été signalée depuis des jours.

Mercredi 17 janvier 2024.

Les déchets du Caudan

A la une dans l’édition du mercredi 17 janvier de l’express, l’amoncellement de déchets devant le front de mer au Caudan.

Les deux complexes du Caudan, l’un géré par le secteur privé et l’autre par le gouvernement, sont immanquablement présentés comme le visage sophistiqué de la nation moderne de Maurice. En sus des touristes, des cinéastes de l’Ouest comme de Bollywood aiment y faire promener leurs caméras.

Comme dans le cas de Janus avec ses deux visages, les déchets ayant pour vedette la carcasse d’un réfrigérateur ont exposé l’autre facette de cette nation soi-disant raffinée. On comprend par les immondices du Caudan que les Mauriciens prendraient encore quelques années avant d’atteindre le niveau de civisme prévalant dans les pays civilisés.

Jeudi 18 janvier 2024.

Le cas d’école Dhurmea

Les derniers développements dans le cas Dhurmea font la une de l’express du jeudi 18 janvier.

Depuis l’annonce par le Premier ministre que le directeur de la météo avait «stepped-down», c’est-à-dire avait soumis sa démission, le démenti apporté par le concerné lui-même et sa suspension par le ministre de tutelle Anwar Husnoo, on a vu à la MBC une vidéo montrant le directeur rassurant un comité que le lundi 15 janvier se passerait sans problème même dans une situation de worst-case scenario par rapport à l’évolution du cyclone.

La vidéo diffusée par la MBC montrant Dhurmea en fâcheuse posture a vite rassuré l’armée d’internautes roulant pour le MSM. Les «anti» ont pour leur part cru à une fabrication rendue possible par le recours à l’intelligence artificielle. Il se peut aussi que Dhurmea parlait d’un scénario hypothétique, d’où la réclamation que tout le «rush» sur la réunion du high-powered commitee soit dévoilé.

Le job de directeur de la MBC est fort risqué. Suivant les inondations de 2013, le directeur de la météo avait soumis sa démission. Après le passage du catastrophique Gervaise en 1975, le directeur d’alors, Brahmanand Padya, avait été sévèrement attaqué pour avoir minimisé l’impact du cyclone. Mais professionnel très respecté, l’élégant et raffiné Padya avait conservé son poste.

Vendredi 19 janvier 2024.

Le cas Seeloyee

On apprend dans l’express du vendredi 19 janvier que le Campaign Manager du MSM pour la circonscription de Rivière-des-Anguilles/Souillac a soumis sa démission de ce parti.

Il s’agit de Seeven Seeloyee dont la performance comme Campaign Manager serait mieux comprise si on analysait les résultats des élections au n°13 en 2019. En effet, seul Kailesh Jagutpal dépassa 50 % des voix – il scora 53 %- alors que Renganaden Padayachy obtint 44 % des votes et Ismael Rawoo, 36 %.

L’inimitable Sudiste Lormus Bundhoo du Parti travailliste obtint 33 % des suffrages. Il est évident que si les Travaillistes et le MMM étaient en alliance en 2019, ils auraient remporté au moins deux sièges. Mais les statistiques sont souvent trompeuses en politique. Reste à savoir maintenant quel serait l’impact de la présence dans le camp opposé au MSM de Siven Seeloyee.