Publicité

Revue Hebdomadaire

La semaine décryptée

16 juin 2024, 13:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La semaine décryptée

Explorez les événements de la semaine sous un angle différent. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 10 juin 2024 au vendredi 14 juin 2024.

Lundi 10 juin 2024

Bhai Roshan to have the cake and eat it too

Roshan Santokhee, l’assistant Directeur des poursuites publiques, a été suspendu dans ses fonctions par la Judicial and Legal Service Commission (JLSC). C’est ce qu’annonce l’express dans son édition du lundi 10 juin.

Ce Santokhee qui s’est manifesté aux côtés de politiciens du MSM lors d’un événement à Fond du Sac se porterait candidat dans la circonscription de Grand-Baie/ Poudre d’Or sous la bannière de l’écurie Jugnauth lors des prochaines élections.

On lui prêterait l’intention de conserver ses fonctions au bureau du DPP en attendant la dissolution du Parlement. Après quoi, il soumettrait sa démission afin de jouir d’une pension confortable pour le temps qu’il a été fonctionnaire dans le service public.

On ne sait pas quand son cas de participation à des activités politiques et partisanes– tout en faisant partie d’une institution aussi cruciale dans le jeu de la séparation des pouvoirs– sera entendu formellement par la LJSC. Si son cas est jugé grave, il pourrait être congédié sans pension.

Mais en raison du contrôle politique exercé sur les institutions du pays, il est fort possible que Santokhee se retrouve dans une situation de have the cake and eat it too car il se verrait offrir la voie de démissionner et de jouir d’une pension.

Mardi 11 juin 2024

Un ministre exceptionnel

Après Ivan Collendavelloo, Alan Ganoo et Steve Obeegadoo, Kavy Ramano aura été l’une des plus belles conquêtes faites par le MSM dans l’écurie du MMM.

Puisque contrairement au trio Collendavelloo-Ganoo-Obeegadoo, il manque un ‘o’ à la fin de son nom, Ramano se distingue comme un élément exceptionnel. En effet, on apprend dans l’express du mardi 11 juin, que Ramano a été notaire et ministre à la fois. Alors que la loi du pays exige qu’à sa nomination comme ministre, un homme politique doit se défaire de toutes ses activités professionnelles et se dévouer uniquement au service de la nation.

Le cas Ramano a alimenté des débats durant la semaine tout en faisant l’objet d’une Private Notice Question (PNQ) d’Arvin Boolell. C’est à un dur rompu aux conditions extrêmes de la vie dans la forêt– comme les cerfs et les sangliers– que le gouvernement a fait appel pour défendre Ramano. Il s’agit de Maneesh Gobin.

Le journal l’express a dans la semaine publié des documents qui montrent que Ramano a bien fonctionné d’une manière ou d’une autre à l’opération de son bureau de notaire.

Il est fort possible que Ramano survive à la présente tempête et soit aligné comme candidat du MSM aux prochaines élections. Son trésor de guerre et sa bénédiction d’hommes saints en Inde constitueraient ses atouts majeurs.

Mercredi 12 juin 2024

The Brits hoist with their own Chagos petard

On apprend dans l’express du mercredi 12 juin que des Chagossiens se sont livrés à un sit-in à l’aéroport de Gatwick en Angleterre les jours précédents.

Ces Chagossiens ont quitté Maurice armés d’un passeport britannique qu’ils ont obtenu en tant que citoyens du British Indian Ocean Territory (BIOT), terme que les Rosbifs ont inventé pour décrire la partie du territoire mauricien qu’ils ont détachée dans les Chagos pour permettre aux Américains d’y construire une base militaire.

Par la suite, les Britanniques se sont livrés à des manoeuvres machiavéliques en dressant les Chagossiens contre le gouvernement mauricien et en leur octroyant le passeport britannique.

C’est sur la base de leur citoyenneté britannique que des Chagossiens ont formulé maintes revendications actuellement devant les autorités du pays. On va voir comment Londres va répondre aux griefs de ces nouveaux citoyens BIOT à la recherche d’un logement décent et d’un emploi rémunérateur sous le ciel anglais.

Jeudi 13 juin 2024

ABCD : Comment Maurice est battu par Réunionnais et Seychellois

Les Réunionnais et les Seychellois font mieux que Maurice dans la manutention des marchandises au port. L’express du jeudi 13 juin fait état de la mauvaise performance portuaire de Maurice sur un classement mondial.

Selon le Container Port Performance Index (CPPI) de 2023, Port Louis se retrouve à la 369 place sur 405 ports du monde. Une performance peu reluisante pour un pays qui se proclame le Singapour de l’Afrique.

Au niveau de l’Afrique même, Maurice se place à la 27e place. Par contre, Mayotte se classe à la 10ᵉ place, le port des Seychelles à la 11ᵉ place et celui de la Réunion à la 17ᵉ place.

On croit savoir que malgré la bonne volonté et la compétence de Jérôme Boulle, président de la Mauritius Ports Authority (MPA), la lourdeur bureaucratique engendrée par la présence en force de fonctionnaires tant au niveau de la MPA que de la Cargo Handling Corporation (CHC) ne permettrait pas de sitôt au port mauricien de se distinguer sur le plan international. Actuellement même un port de Somalie, un pays dévasté par une guerre civile, fait mieux que Port Louis.

Pour venir compliquer les carences causées par des bureaucrates, il faudrait aussi tenir compte de l’enracinement de la culture ABCD dans les institutions paraétatiques du pays. ABCD voulant dire ‘asize, bez cash (kas), dormi’.

Vendredi 14 juin 2024

Un mort encore sur les rails

On apprend dans l’express du vendredi 14 juin que Prasad Lutchmee Bhowaneedin (en médaillon) tue la veille par un tram serait la quatrième victime de ce nouveau mode de transport public à Maurice.

Auparavant, sont morts Gilbert Soobhee, tué à la station de Belle-Rose, Henashma Beeharry-Ramtohul qui perdit la vie à Curepipe et Yannick Permal, percuté mortellement à Barkly.

Comme après chaque accident mortel occasionné par le tramway, le débat est vite lancé sur l’absence de barrières pour prévenir l’accès de piétons sur les rails. Or sur tout le réseau de Port-Louis à Curepipe, les rails sont traverses par des véhicules, ce qui limite forcément l’utilité des rails. Barrières ou pas, on verrait encore des accidents causés par des véhicules et des motocyclettes s’engageant sr la voie et des piétons marchant allègrement sur les rails des trams. Il faudrait une vaste campagne de sensibilisation auprès de la population pour réduire les risques d’accident.