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Femmes transgenres

L’accès aux soins gynécologiques examiné

1 octobre 2023, 18:54

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L’accès aux soins gynécologiques examiné

La controverse prend de l’ampleur. En France, durant la semaine écoulée, un gynécologue s’est déclaré incompétent pour ausculter une femme transgenre ; il est accusé de transphobie et le débat fait rage depuis, opposant les camps du médecin et ceux qui militent pour les droits des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexes et asexuelles – LGBTQIA+, le «+» incluant les nombreux autres termes désignant les genres et les sexualités. Cette situation suscite de vives réactions sur les réseaux sociaux. Étonnamment, à Maurice, les femmes transgenres avec lesquelles nous avons discuté indiquent qu’elles reçoivent des soins gynécologiques sans problème dans le secteur privé...

Ce gynécologue, qui exerce à Pau, travaillant à la polyclinique locale, est ainsi accusé de transphobie. Cette accusation fait suite à son refus de consulter une femme transgenre. Les organisations militantes dénoncent la démarche du médecin. L’association SOS homophobie a même partagé les explications que le docteur a fournies dans les avis sur Google. Il a notamment déclaré qu’il s’occupait de «vraies femmes» et qu’il n’avait «aucune compétence pour traiter des hommes qui se sont rasé la barbe et qui prétendent être devenus des femmes. [Ma] table d’examen gynécologique n’est pas adaptée pour examiner des hommes. Vous avez accès à des services spécialisés et hautement compétents pour prendre en charge les hommes comme vous (…) Je demande aux personnes transgenres de ne jamais venir [me] consulter». Le médecin en question a ensuite fait amende honorable et présenté des excuses via les médias français. Il a tenu à s’excuser auprès de la communauté transgenre, affirmant qu’il avait été maladroit.

L’histoire a commencé lorsque la patiente a tenté de prendre rendez-vous, mais la secrétaire du médecin lui a expliqué qu’il n’était pas compétent pour la consulter. La secrétaire a elle aussi été accusée de transphobie. Le soir même, le médecin a découvert un avis négatif sur Internet. «J’ai réalisé que je n’étais pas jugé sur ma qualité de médecin, mais sur la manière dont ma secrétaire a géré la situation», a déclaré le principal intéressé. Il a dénoncé ces accusations et envisage de porter plainte.

Généraliste

Comment cela se passet-il à Maurice, avons-nous voulu savoir ? «Personnellement, je ne consulte pas de gynécologue, car je considère que ces médecins s’occupent exclusivement des femmes ayant leurs règles, des femmes ayant des déséquilibres hormonaux et des femmes enceintes. En cas d’infections urinaires, je suis suivie par mon généraliste, qui m’a toujours bien conseillée. Je sais que certaines d’entre nous se tournent vers des cliniques, et entre amies, nous en parlons, il n’y a aucun problème avec les gynécologues d’ici», affirme une femme transgenre qui a souhaité conserver l’anonymat.

D’autres confirment qu’elles sont très bien encadrées par plusieurs associations LGBTQIA+, qui organisent régulièrement des tests, y compris sanguins, pour vérifier leur état de santé, avec des résultats rapides. Tout est bien organisé, assurent-elles. Quant au service public, notre interlocutrice explique qu’au sein des hôpitaux, le personnel de santé n’a pas montré de mépris envers les femmes transgenres de son entourage. Cependant, toutes souhaitent depuis un certain temps déjà disposer de salles spécialement dédiées à leurs cas, car étant légalement reconnues comme des hommes sur leurs cartes d’identité, elles se retrouvent dans des salles pour hommes... Cela peut être inconfortable. Étant donné que leur nombre est limité à Maurice, elles comprennent que demander une salle qui leur est exclusivement réservée peut sembler excessif. Elles espèrent simplement un minimum de respect et d’intimité… *«Peut-être pourrions-nous être autorisées à utiliser les salles réservées aux femmes ? Nou parey…» *

Pour info, une personne transgenre, ou trans, est une personne dont l’expression de genre et/ou l’identité de genre s’écarte des attentes traditionnelles reposant sur le sexe assigné à la naissance.