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Trafic de drogue par voie maritime
Lauthan: «La commission avait recommandé d’avoir un oeil particulier sur les boutres»
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Trafic de drogue par voie maritime
Lauthan: «La commission avait recommandé d’avoir un oeil particulier sur les boutres»
En l’espace de quelques jours, deux vedettes volées, soupçonnées d’être utilisées pour une transaction de drogue, ont été interceptées en haute mer. En effet, le 14 avril, le plan de deux personnes a été déjoué à l’île Plate alors qu’elles prenaient la mer en direction de Madagascar pour une transaction de drogue. Le 15 avril, une opération d’envergure de la Special Striking Team a permis d’intercepter un bateau volé dans la région de l’île-aux-Serpents. La police soupçonne que les suspects ont jeté un colis de drogue à la mer dès qu’ils ont été repérés. De même, qu’un speed boat volé a été saisi dans la soirée du 19 avril dans un bungalow à Péreybère. Si dans les deux premiers cas, les suspects n’ont pas réussi à mettre leur plan à exécution, en revanche à Péreybère, les présumés trafiquants ont réussi à acheminer du cannabis d’une valeur de Rs 1,2 million de La Réunion.
Commentant ces cas alarmants, Sam Lauthan, ancien assesseur de la commission d’enquête sur la drogue, explique qu’il a déjà brandi un rapport des Nations unies qui faisait état d’un «trafic aigu dans le nord de l’océan Indien» malgré la surveillance de la garde côtière nationale. «La commission drogue avait suggéré de surveiller de manière particulière les bateaux de pêche, les dhows, qui avaient aussi été cités dans le rapport des Nations unies. Ces boutres partent de la Somalie ou d’Éthiopie pour venir distribuer de la drogue dans l’océan Indien et d’autres régions. Ces voiliers en bois ne sont pas détectables par satellite», confie Sam Lauthan. Il souligne que l’affaire dite Gro Derek a confirmé qu’il existe bel et bien un trafic en haute mer et il explique que les trafiquants usent d’astuces. «Les trafiquants de drogue sont parvenus à trouver un moyen de balancer leurs colis de drogue en mer d’une façon à ce que ces derniers ne flottent pas à la surface, ni ne coulent. Ils ont eu l’expertise de faire flotter leur marchandise entre deux eaux», ajoute-t-il.
Sam Lauthan rapporte que la mafia a toujours réussi à surpasser les autorités en matière de technologie. «They always think out of the box.» Il relate : «Ils ont aussi leur propre manière de procéder. Ils testent d’abord une piste. S’ils voient que ça fonctionne, ils continuent à l’exploiter. Je prends l’exemple de l’affaire Navind Kistnah. Ce n’est pas la première fois que ce mode opératoire, consistant à introduire de la drogue à travers des bonbonnes de gaz, est utilisé. Les trafiquants ont d’abord testé cette méthode et, voyant que cela marche, ils ont continué à l’utiliser jusqu’à ce qu’ils se fassent prendre.» Il explique qu’il est nécessaire de vérifier les bateaux de pêche qui rôdent autour des navires dans la rade.
«Il y a eu des vidéos montrant plusieurs pirogues qui tournaient autour du Wakashio. Les autorités n’ont pas vérifié ces pirogues. Le Wakashio est toujours un mystère qui est resté huit jours en mer jusqu’à ce que le navire soit coulé. La présence d’un homme d’affaires proche du pouvoir à bord du navire a aussi été évoquée», souligne-t-il.
Sam Lauthan explique que la mise en place d’un special mooring place dans les petites baies avait été recommandée. «Il y a aussi des hydravions privés qui ne passent ni par l’aéroport ni par le port. Ils font ce qu’ils veulent en mer et nous ne savons pas si nous avons un quelconque contrôle dessus.»
Commentant les cas où des speed boats utilisés pour une transaction de drogue sont souvent abandonnés, que ce soit à Madagascar ou La Réunion, Sam Lauthan déclare que les trafiquants ne se soucient pas de les abandonner car le cargo qui est en leur possession vaut beaucoup plus que les bateaux.
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