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Le «coaching» fait des émules

11 septembre 2023, 21:00

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Le «coaching» fait des émules

Bruneau Woomed et Valérie Imbert Kerambrun sont des méta-coaches certifiés.

Entre coaching, méta-coaching interne et externe, et outils de ressources humaines classiques, les entreprises et employés (à titre privé) peuvent désormais piocher dans une multitude de services pour harmoniser vie privée et professionnelle.

Bruneau Woomed, méta-coach certifié, Master Trainer en neuro-sémantique, et formateur international en PNL (Programmation neurolinguistique), nous donne plus de précisions sur les nuances. Selon lui, le coaching est une conversation très intense qui a pour but d’aider le client à avoir de la clarté sur un sujet important, à prendre une décision, à faire un planning ou à acquérir une ressource manquante. Quant au méta-coaching, il s’agit d’une des écoles de coaching fondée par le Dr Michael Hall, qui a eu l’occasion de venir en trois fois à Maurice et qui sera de nouveau ici en juin 2024.

Bruneau Woomed élabore : «Le mot ‘méta’ signifie ‘au-dessus’. Pour nous, quand on coache une personne, nous sommes convaincus que pour apporter de vrais changements, il faut aller au-dessus de l’expérience qu’elle vit et donc explorer l’architecture de ses croyances, de ses pensées, de ses programmes – bref de plein de choses dont la personne n’est pas tout à fait consciente. Dans le coaching, on est résolument tourné vers l’avenir et on part du principe que la personne a toutes les ressources nécessaires pour s’en sortir. Notre rôle en tant que coach est de faciliter un processus pour l’aider à trouver ses propres réponses.»

Ainsi, dans un contexte professionnel, alors qu’un psychologue du travail se concentre sur soigner les blessures du passé pour pouvoir avancer, le coach co-crée avec un sujet «sain» qui a suffisamment d’«ego strength» pour se prendre en main, explorer ses potentiels, se défaire de ses conditionnements limitants, et ainsi construire un futur qui a du sens pour lui et le met le mieux en valeur. Ce qui fait que dans la plupart des pays développés, le coaching est aujourd’hui très demandé par les chefs d’entreprise eux-mêmes.
S’agissant du besoin des entreprises de faire appel à des coaches, face aux moyens des ressources humaines (RH) existants, Bruneau Woomed explique que le coaching est essentiellement présent sous trois formes dans les entreprises: le recours à un coach externe ; les managers et leaders qui peuvent acquérir des outils de coaching qu’ils vont utiliser afin d’améliorer leur communication et leurs compétences en tant que leader, et la création de postes de coaches internes, qui est très nouveau à Maurice. Concernant ce dernier poste, «il s’agit donc de personnes à l’intérieur de l’entreprise qui, en plus de leur rôle habituel, ont aussi un rôle de coach auxquelles font appel les managers de l’entreprise ainsi que les employés».

La polyvalence des méta-coaches

Pour bien comprendre le parcours professionnel des méta-coaches, nous nous sommes intéressés à celui de Valérie Imbert Kerambrun. Certains connaissent la marketeuse, d’autres la coordinatrice en relations publiques, la formatrice en communication ou la gérante de MYSPA. Valérie Imbert Kerambrun est une hyperactive du travail qui aime la diversité. À la tête d’Europestone Management, sa société de conseil et de formation depuis sept ans, elle a la légitimité de comprendre le salarié (l’ayant elle-même été pendant plus de dix ans) et l’entrepreneur dans un monde actuel où on parle d’«intra-preneurs». Formée et certifiée au méta-coaching, elle coach en «one to one» sur des problématiques autant personnelles que professionnelles, en présentiel et en ligne. Ses clients sont très hétéroclites, allant de la jeune cadre de 28 ans à l’homme d’âge mûr de 62 ans.

Depuis deux ans, elle semble avoir trouvé l’axe «bien-être» qui pourrait bien l’aider à se poser. «Inspire», son dernier concept, est né durant le Covid. «Nous avons commencé par des webinars à un moment où il y avait clairement un besoin de plateformes d’expression sur le mindfulness», nous dit-elle. Depuis, Inspire est devenu «l’aboutissement de ce que je suis et de ce que je veux donner. Il s’agit de travailler avec les gens vers un éveil de conscience pour être plus heureux et épanouis au travail et dans leur vie en découvrant leur potentiel». Elle se dit contente de voir que certaines entreprises de l’île commencent à s’ouvrir à la cause et à subventionner leurs employés. Mais la majorité de ses clients le font encore à titre personnel

Pour ce faire, elle use de plusieurs outils : www.inspire.mu, la plateforme où elle écrit ce monde meilleur ; les ateliers «Bulle de bonheur» qu’elle personnalise en thématiques ; le «public speaking» pour permettre à ses clients de se lever et dire ce qu’ils souhaitent, et des formations disruptives, telles que «Unlocking your self power towards happiness» et «Living your best self at work», entre autres. Quand on lui demande ce qui a changé depuis qu’elle est méta-coach, Valérie répond : «La réalisation qu’il n’y a que dans le moment présent qu’on peut agir et qu’il nous faut donc apprécier la route sans se focaliser uniquement sur la destination ou ruminer sur le passé. I want to contribute to change the world, one conversation at a time…»

Bruneau Woomed est également un exemple de polyvalence. Il a fait toute une carrière dans le monde de l’assurance et de la pension, où il avait une écoute auprès non seulement de son personnel, mais aussi des employés d’autres départements qui venaient le voir pour parler de leurs problèmes personnels et professionnels. En 2006, il s’est mis à son compte après 16 ans dans une compagnie d’assurances et, en 2012, il a suivi un cours de coaching en France.

«En 2013, une amie a introduit le méta-coaching à Maurice et j’ai tout de suite souscrit. Le Dr Michael Hall est venu une première fois en 2015, puis en 2019, pour animer le troisième module de formation de neuf jours pour les méta-coaches. En parallèle, je suis devenu formateur en neuro-sémantique en 2016, et je suis donc habilité à animer les deux premiers modules du parcours de méta-coach. En mai 2023, au Mexique, j’ai été admis au rang de Master Trainer, rejoignant un club très sélect constitué de seulement six formateurs au niveau mondial. À Maurice, j’encadre les nouveaux méta-coaches et je fais partie de la Leadership Team des métacoaches – on est une communauté de 60 à Maurice.» Concernant le méta-coaching interne, il existe une formation de neuf jours. À noter que cette formation n’est pas aussi exigeante que celle suivie par un méta-coach certifié. Une personne du département RH pourrait très bien devenir un coach interne et le ferait en plus de ses responsabilités RH.

Témoignages d’employés

Nicolas P., 47 ans : «Valérie has been coaching me for the past few months and the progress I have made is significant. She has a passion for coaching that empowered me to achieve my targets with ease. She is compassionate even though she is direct and this is the approach I like. Thanks for being part of my growth journey.»

K., 28 ans : «The coaching experience with Valérie was exceptional. After just a few months of working with Valérie, I have experienced what I can only describe as exponential growth. Since our first coaching session, Valérie has helped me to take a step back, clarify my thoughts and identifying the emotional baggage that I needed to get rid of so that I could move forward. She was relentlessly positive, supportive and motivating throughout the sessions, and the insights, advice, tools and techniques that she shared were invaluable. I’m very grateful to have had the opportunity to have her as my coach and I highly recommend her services to anyone.»

Remplacer les «managers» par des coaches ?

Dans un article paru en juin dans «Fortune», Barnaby Lashbrooke, CEO de la compagnie d’assistance virtuelle Time Etc, a fait état d’une approche quelque peu radicale : remplacer les managers par des coaches, avec un ratio d’un coach pour six employés. Face au manque d’implication et de motivation, menant au quiet quitting, et les surveillance softwares qui créent de la frustration. De ce fait, Time Etc a demandé aux prochaines recrues ce qu’elles attendaient d’un manager : «What stood out was how the list they gave us – goal-setting, feedback, personal and professional development opportunities, autonomy – sounded much more like they needed a coach, rather than a manager.» Ainsi, Barnaby Lashbrooke avance : «Like managers, coaches are still there to act as a first port of call when challenges arise. But instead of directing from above, the focus is on empowering and supporting the employee to find their own way forward.(…) Introducing coaches has had a major impact in terms of both enga- gement and productivity. We use Gallup’s Q12 Survey to rate employee engagement, and we have consistently ranked in the top 1% of teams worldwide since implementing these changes. (…) More generally, staff are taking fewer sick days and employee turnover dropped, allowing us to escape the impact of the great resignation in the aftermath of the pandemic. Meanwhile, performance on key goals has improved by up to 20.»