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Questions à Christopher de Chazal
«Le coût d’utilisation et de l’entretien est moins élevé que pour une voiture à combustion»
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Questions à Christopher de Chazal
«Le coût d’utilisation et de l’entretien est moins élevé que pour une voiture à combustion»
Christopher de Chazal, utilisateur de voiture électrique
De plus en plus de personnes optent pour des voitures électriques. C’est aussi le cas pour le Mauricien Christopher de Chazal, qui a adopté la conduite électrique comme mode de transport quotidien en Angleterre. Il parle de sa motivation et de son expérience après son passage à la mobilité électrique.
Qu’est-ce qui vous a incité à opter pour une voiture électrique plutôt qu’une voiture à essence ou diesel ?
Depuis 2016, j’ai une voiture électrique construite en 2003. À l’époque, ma voiture diesel avait besoin de réparations. Elle avait environ neuf ans. Plutôt que de la réparer, j’ai décidé de changer de voiture. Ce qui m’a vraiment convaincu d’opter pour une voiture électrique, c’est que Nissan proposait des essais gratuits pour trois jours. J’ai emprunté une voiture électrique pour un week-end. Ma femme et moi avons beaucoup apprécié sa conduite silencieuse et performante. Nous avons également trouvé très pratique de pouvoir recharger la voiture à la maison, sans avoir à aller à la station-service. De plus, il y avait des avantages fiscaux associés à l’époque, comme l’absence de taxe sur la voiture.
Dans la pratique, quels sont les avantages d’utiliser un véhicule électrique plutôt qu’un véhicule à carburant ?
Ajouté au confort et à la facilité, le coût d’utilisation et de l’entretien de la voiture est moins élevé car il n’y a pas d’huile ou de bougies à changer. Après quelques années, nous avons également remplacé la voiture de ma femme par une voiture électrique. Nous conduisons tous les deux des voitures électriques actuellement.
Votre voiture électrique a dix ans. Avez-vous rencontré des problèmes de dégradation significative au niveau de la batterie ? La voiture a parcouru 130 000 km et elle roule encore parfaitement. Je n’ai eu aucun problème par rapport à la batterie. Il y a toujours une dégradation de la batterie en termes de capacité mais l’expérience générale des gens est que cette dégradation est d’environ 10 % après avoir roulé 150 000 à 160 000 kilomètres. Cependant, toutes les voitures connaissent une dégradation en termes de performances d’utilisation.
Comment percevez-vous l’impact environnemental de votre choix ?
Je pense que c’est un bon choix compte tenu de l’impact environnemental. Les deux grandes différences comparativement à une voiture à combustion se trouvent au niveau de l’électricité, qui peut être produite localement par le biais de panneaux solaires, une option qui n’est pas disponible avec une voiture à essence. La deuxième différence est qu’en fin de vie, la plupart des éléments qui ont été extraits – l’acier, l’aluminium, le cuir, etc. – et les composants de la batterie, peuvent être recyclés, ce qui n’est pas possible avec l’essence. Nous sommes actuellement dans une période de transition.
Qu’avons-nous besoin pour cette période de transition ?
Nous avons besoin de minéraux pour créer les nouvelles technologies que nous utilisons et nous nous dirigeons éventuellement vers une économie circulaire. Les voitures, qui ne durent pas aussi longtemps en raison d’un accident ou d’autres circonstances, ont des pièces utiles. Les vieux véhicules également peuvent être recyclés et les minéraux serviront à la création de nouveaux véhicules. Une chose que peut-être les constructeurs de voitures n’ont pas anticipée, c’est que la batterie a une durée de vie spécifique, tout comme la voiture. Il est souhaitable que la batterie dure plus longtemps que la voiture pour permettre un recyclage complet.
Le véhicule électrique n’est malheureusement pas accessible à tous…
C’est vrai. La transition vers l’électrique prendra du temps. Certaines personnes continuent à conduire de vieilles voitures parce que les voitures électriques sont encore très coûteuses. L’élément le plus cher dans une voiture électrique est sa batterie. En attendant, les entreprises peuvent envisager l’adoption de véhicules électriques car c’est un investissement économique à long terme. Il est vrai que les voitures individuelles ne sont pas les meilleurs modes de transport. Le transport en commun électrique est également une option à considérer. De même que le vélo électrique avec un petit moteur et une petite batterie, permettant d’aller plus loin avec moins d’effort.
Quelles seraient les mesures nécessaires pour cette transition ?
Il faudrait réduire le prix du véhicule électrique en révisant, par exemple, la taxe sur ce type de véhicules. Sans perdre trop de revenus, il est important de favoriser le véhicule électrique. À mesure que l’électrique devient plus connu, son prix diminuera et la taxe pourra être ajustée. Par rapport à l’infrastructure, ce serait bénéfique s’il y avait des points de recharge rapide dans les villes, surtout pour les taxis car Maurice est une petite île. Il est aussi nécessaire de produire davantage d’énergies renouvelables et de faciliter l’installation de panneaux solaires, compte tenu de l’abondance de soleil à Maurice. Simplifier le processus pour ceux qui veulent investir dans des panneaux solaires est également crucial. Installer des panneaux solaires sur des bâtiments existants au lieu d’utiliser des terres vierges ou agricoles est aussi une option à considérer. Il faudrait encourager les particuliers, les bâtiments commerciaux, les grands supermarchés et les parkings à générer de l’électricité verte.
De plus, d’autres sources d’énergie propre peuvent être explorées. Nous vivons une période de changement technologique très rapide, offrant de nombreuses possibilités et options. Certaines technologies sont également plus abordables. Il est essentiel de commencer dès maintenant et de continuer à revoir les options au fur et à mesure.
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