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JIOI 2023

L’effervescence gagne les Mauriciens de Tana et les Malgaches de Maurice

30 août 2023, 09:00

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L’effervescence gagne les Mauriciens de Tana et les Malgaches de Maurice

La sélection mauricienne peut compter sur le soutien des locaux sur les sites de compétition et l’ambiance est tout feu dans les rues de Tana. © Comité Olympique Mauricien

L’enthousiasme qui avait saisi les Mauriciens lors de la 10ᵉ édition des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) en 2019 semble loin derrière. Désormais, la délégation mauricienne s’efforce de présenter une image positive en terre malgache. Les Mauriciens présents, eux, à Madagascar, s’appliquent à rester connectés à l’ambiance de la compétition, tout comme les Malgaches qui se trouvent actuellement à Maurice.

C’est précisément le cas de Rabearivelo Lanja. Installé à Maurice depuis 2009, il se trouve aujourd’hui partagé entre deux nations. Même s’il admet que son patriotisme penche légèrement en faveur de son pays d’origine, il exprime un attachement profond aux deux. «Je regarde les compétitions via les réseaux sociaux, où de nombreuses personnes nous permettent de suivre les Jeux à travers cette option. Mon soutien va à Madagascar, tout en restant fidèle à l’île qui m’a accueilli.» Il ajoute que lors de l’édition de 2007, également organisée sur la Grande île, il n’avait pas réellement porté attention aux compétitions. «C’est principalement lors des Jeux de 2019 à Maurice que j’ai réellement plongé dans l’atmosphère.»

Le jeune Malgache confie avoir une préférence pour les sports collectifs. Toutefois, il exprime sa déception quant aux performances actuelles de l’équipe nationale de football, les Barea. «Lorsqu’on observe le match que l’équipe a livré contre Maurice samedi dernier, il est difficile de ne pas être déçu par rapport à sa prestation lors du Championnat d’Afrique des nations.» En effet, en début d’année, l’équipe nationale malgache s’est classée à la troisième place de cette compétition qui avait rassemblé les grandes nations africaines du football. «Après cette performance, il est peu réaliste d’espérer décrocher la médaille d’or. D’autant que nous ne devrions jamais sous-estimer l’équipe mauricienne et celle de La Réunion, tenante du titre.»

WhatsApp Image 2023-08-28 at 14.03.04.jpeg La sélection mauricienne peut compter sur le soutien des locaux sur les sites de compétition et l’ambiance est tout feu dans les rues de Tana. © Comité Olympique Mauricien

Par conséquent, il a choisi de s’orienter vers le basket 3x3. «D’auant plus que l’équipe masculine détient le titre de championne d’Afrique et que les filles sont vice-championnes. Cela a été une expérience enrichissante.» Cette passion pour les sports collectifs est également partagée par sa mère, qui réside à Madagascar. «Nous échangeons des messages tout au long de la journée pour discuter des diverses compétitions en cours.» Cependant, suite au drame survenu lors de la cérémonie d’ouverture (voir encadré), sa famille privilégie la prudence. «Elle suit les compétitions à la télévision. Nous évitons d’aller sur les sites où des bousculades pourraient se produire.»

En effet, les Mauriciens présents à Madagascar font remarquer que depuis le début des Jeux, la circulation dans la ville est extrêmement dense. «Les policiers à moto sont beaucoup plus présents et escortent même les délégations pour garantir leur sécurité», explique Rishi*. Résidant depuis plusieurs années sur la Grande île, il a pris quelques jours de congé pour se rendre sur les différents sites de compétition afin de soutenir l’équipe de Maurice. «Ce n’est pas tous les jours que l’on peut ressentir une telle ambiance.» Il ajoute que les Malgaches auront du mal à assister fréquemment aux compétitions en raison du prix élevé des billets. *«Il faut débourser environ 10 000 ariary (environ 102 roupies) pour entrer.» *

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En ce qui concerne la délégation mauricienne, une fois les premières préoccupations liées à la santé résolues, tout se déroule désormais de manière optimale, comme le confie Bose Soonarane, membre de l’Association mauricienne de volley-ball. «Nous avons rencontré quelques problèmes à notre arrivée, notamment en ce qui concerne les repas. Ils étaient fournis au stade Barea plutôt que dans notre hôtel, et cela ne correspondait pas à notre régime alimentaire habituel. Après avoir évoqué ces préoccupations au chef de mission, Sudesh Appadoo, la situation s’est rapidement améliorée. Il nous a même suggéré de prendre nos repas dans un restaurant et de faire parvenir la facture au ministère par la suite.» Heureusement, cette question a pu être résolue de manière satisfaisante.

Il souligne que les équipes médicales sur place ont également prodigué un soutien attentif aux différents membres de la délégation qui ont connu des problèmes de santé. «Ils ont été très prévenants.» De plus, notre interlocuteur partage que l’atmosphère au sein des installations sportives est véritablement exceptionnelle. «La communauté mauricienne présente ici vient nous encoura- ger et cela a un effet très positif sur le moral.» Il relate que certains ont eu quelques difficultés à obtenir des places pour assister à la rencontre masculine de dimanche. «L’équipe malgache jouait avant nous. Donc, le gymnase était plein à craquer. Il a fallu attendre que certains Malgaches quittent les lieux pour que d’autres puissent occuper les sièges vacants.» Le sport a le pouvoir d’unir toutes les nations et cette 11e édition à Madagascar ne fait pas exception à cette règle.

** nom modifié*


Une enquête judiciaire ouverte après 13 décès aux abords du stade Barea

Les autorités malgaches ont annoncé l’ouverture d’une enquête à la suite de la tragique bousculade, survenue vendredi dernier, lors de la cérémonie d’ouverture au stade Barea. Cette décision a été annoncée lors d’une réunion tenue samedi entre l’état-major et les représentants de la presse. Il a également été fait mention d’une vidéo capturée par un témoin oculaire, et qui serait susceptible d’éclairer les circonstances ayant conduit à cette bousculade. D’autres enregistrements devraient apporter leur contribution à l’équipe judiciaire chargée de cette affaire. Jusqu’à présent, le bilan de cette tragédie s’élève à 13 décès, dont sept mineurs, tandis que 33 autres personnes sont toujours admises à l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona.