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Projet Safe City
Les caméras ont-elles les yeux ouverts ?
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Projet Safe City
Les caméras ont-elles les yeux ouverts ?
Maurice fait face à des défis sécuritaires avec une hausse notable de vols et autres crimes. Le projet Safe City, lancé en 2019 par Mauritius Telecom en collaboration avec Huawei, visait à renforcer la sécurité des citoyens, touristes, étudiants et personnes âgées à travers l’île. Avec ses 4 000 caméras intelligentes réparties sur 2 000 sites, ce projet ambitieux a suscité à la fois espoirs et préoccupations. Toutefois, malgré des investissements considerable, le système n’est pas sans failles et n’a pas répondu aux attentes.
L’objectif du projet Safe City était de détecter et prévenir les crimes avec un système de surveillance avancée. Ce déploiement massif comprend 4 000 caméras CCTV intelligentes, un système de radio multicanaux de 4 500 appareils, un centre de contrôle, un système intégré de gestion des réponses d’urgence et un système de commande intelligent. Tout cela est conçu pour renforcer les capacités de renseignement de la police et optimiser ses capacités de réponse. Toutefois, malgré ces investissements considérables, le projet n’a pas répondu aux attentes. Un exemple flagrant est le cas de Soopramanien Kistnen, où les lacunes et limitations du système ont été mises en lumière.
Les préoccupations les plus marquantes concernent la gestion des données, la confidentialité et l’utilisation potentielle abusive de la surveillance. Le projet Safe City fonctionne sous un accord de location de 20 ans, avec une répartition des coûts : année 0 : USD 13 millions ; années 1 à 7 : USD 18,9 millions par an ; et années 8 à 20 : USD 23,9 millions par an, comme stipulé dans le contrat. Avec un tel investissement et les implications en termes de dette par ménage et pour les générations futures, l’attente logique du public est que ces caméras fonctionnent parfaitement. Malgré les attentes élevées du public sur l’efficacité des caméras CCTV, la montée des crimes soulève des questions sur l’efficacité réelle du système de surveillance.
Reconnaissance faciale
La réalité est que le nombre de crimes continue d’augmenter, malgré la présence de ces caméras et leurs technologies avancées. Cette situation soulève des interrogations sur les raisons pour lesquelles le projet Safe City ne parvient pas à combattre plus efficacement la criminalité. Il n’y a certes aucune raison de suspecter que le système soit défaillant. Cela rend donc d’autant plus suspecte l’absence présumée d’enregistrements ou de données permettant d’évaluer son efficacité, qui repose non seulement sur la technologie utilisée, mais aussi sur la manière dont elle est intégrée dans les stratégies globales de prévention de la criminalité.
Un autre aspect notable du système est l’utilisation de logiciels de reconnaissance faciale intégrés, utilisant les données biométriques de la carte d’identité nationale pour suivre les individus à travers le pays. Cela comprend également la surveillance des véhicules grâce aux 300 caméras dédiées. Si ces mesures peuvent améliorer la réactivité des forces de l’ordre, elles soulèvent également des questions sur la protection de la vie privée et la surveillance généralisée. Une question clé se pose : les autorités disposentelles de ces données pour une évaluation et une comparaison véritables ? Le manque de transparence sur les méthodes de surveillance, le stockage des données et les processus d’analyse rend difficile l’évaluation du système. De plus, il existe un risque que les intentions initiales du projet Safe City, axé sur la sécurité publique et l’application de la loi, puissent s’étendre à d’autres domaines de gouvernance, ouvrant ainsi la porte à un abus potentiel des pouvoirs de surveillance. La disponibilité sélective des enregistrements, comme cela a été démontré dans l’affaire Kistnen, compromet l’efficacité du système et l’intégrité des enquêtes criminelles. Il est donc crucial que les autorités fournissent des informations claires et transparentes sur la manière dont ces technologies sont utilisées. En fin de compte, la question fondamentale demeure : peut-on aujourd’hui réellement parler de «safe city» ?
L’ossature du système
Selon les informations disponibles sur son site, la solution complète Safe City de Huawei se compose de six soussystèmes et adopte le concept de «platform + ecosystem».
• Commandement unifié : Un centre de commandement et de contrôle (CCC), un centre de surveillance du trafic (TMC) et sept souscentres de commandement (SCC) ; il intègre des solutions de ‘computeraided dispatch’ (CAD), une ‘Integrated Communication Platform’ (ICP), et un ‘Internet Protocol Contact Center’ (IPCC)) ; il prend en charge divers modes de communication tels que la voix, la vidéo et les données ; il fournit au client 150 téléphones IP.
• Communications d’urgence : 45 stations de base, 4 500 terminaux mobiles et 500 eLTE ‘onboard and desktop terminals’ qui envoient en temps réel des vidéos et images sur site au centre de commandement, permettant une répartition visualisée et des réponses rapides.
• Surveillance vidéo intelligente (IVS) : 4 000 caméras HD (3 000 caméras boîte et 1 000 caméras dôme), 2 000 sites, stockage vidéo de 30 jours, et applications ISV peuvent fournir une interconnexion approfondie et une optimisation avec la plateforme vidéo cloud de Huawei pour permettre un lancement accéléré.
• Surveillance intelligente des routes : 75 points de contrôle intelligents, 300 points de contrôle ANPR et 150 caméras de trafic fournissent des fonctions permettant la collecte de données trafic et l’enregistrement vidéo du trafic routier.
• Appareils IT et centres de données : Des infrastructures cloud de pointe, notamment des serveurs lame de la série E9000 à architecture convergente, des systèmes de stockage E9000 ‘converged architecture blade servers’, ‘OceanStor 2800 video cloud converged storage systems’ et ‘Dorado V3 all-flash storage’.
Comparée aux solutions traditionnelles, la solution Safe City de Huawei permet d’économiser 40 % d’espace en salle d’équipement. Ainsi, les services peuvent être rapidement migrés vers le cloud sans modification.Huawei fournit également les solutions de gestion convergente eSight Safe City et de centre de données pour simplifier la surveillance et la gestion du centre de données et aider le personnel de maintenance à rectifier les pannes système et garantir une surveillance Safe City stable.
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