La stratégie d’Air Mauritius (MK) : déplacer ses opérations de London Heathrow (LHR) à London Gatwick (LGW) à partir du 29 octobre. Du coup, selon MK, les trois créneaux hebdomadaires à LHR seront loués à une autre compagnie aérienne pour une durée déterminée. L’objectif étant d’augmenter les revenus annexes de la compagnie aérienne pendant cette période. Le site Airport Coordination Limited (ACL), qui publie les créneaux transférés entre transporteurs aériens au moyen d’un échange de créneaux, mentionne que c’est Qatar Airways qui loue six créneaux de MK par semaine pour la saison hivernale de 2023. La transaction entre les deux transporteurs a été scellée le 30 août. Les dates sont les suivantes : du 29 octobre 2023 au 29 mars 2024, du 4 novembre au 30 mars 2024 et du 29 octobre 2023 au 30 mars 2024.

Dans son édition de mardi, le site simpleflying.com annonce que la compagnie qatarie prévoit huit vols le samedi vers LHR cet hiver, utilisant des créneaux loués auprès d’Air Mauritius. Une transaction qui semble courante entre les compagnies aériennes car Pakistan International Airlines (PIA) avait loué huit de ses paires de créneaux à LHR pour la saison hiver 2022/23 afin d’éviter de les perdre en raison d’une sous-utilisation. La compagnie aérienne nationale pakistanaise avait loué sept paires de créneaux (permettant des opérations quotidiennes) à Turkish Airlines depuis l’aéroport d’Istanbul à partir du 13 novembre 2022, jusqu’au 25 mars dernier, et une autre paire à Koweït Airways.

Vols fictifs

Un professionnel de l’aviation explique que MK détenait six emplacements avec droits acquis il y a des années, réduits à quatre. Les emplacements sont perpétuels s’ils sont utilisés à 70 à 80 %. Un créneau peut être repris s’il n’est pas trop utilisé. «Certains propriétaires de créneaux horaires opèrent des vols fictifs simplement pour se conformer au pourcentage d’utilisation. Ou ils en payent un autre pour préserver leurs créneaux horaires afin de sauvegarder leurs droits de propriété.»

Parlant de la location seulement, il explique que «c’est idiot pour les affaires». Il s’explique : «Il faudrait exploiter les quatre créneaux LHR et prendre les trois supplémentaires à LGW pour assurer un service quotidien sur Londres. Ne pas renoncer au LHR et mettre tous nos œufs à LGW, qui est un aéroport secondaire non utilisé par les grandes compagnies aériennes, n’offrant donc pas de connexions vers d’autres destinations».

Combien les créneaux peuvent-ils bien rapporter à MK ? Selon Fouad Diouman, Head of Network & Scheduling à flyadeal, le coût n’est généralement pas communiqué par les compagnies aériennes. «Il n’y a aucune agence impliquée officiellement lors des transactions entre les compagnies aériennes.»

Les créneaux horaires à LHR restent exorbitants pour les compagnies aériennes qui ont choisi de les acheter. Selon le site thepointsguy. com, bien que cela soit resté secret, un document fuité avait révélé qu’Oman Air avait établi un record en payant 58 millions de livres sterling pour deux créneaux de décollage et d’atterrissage à Heathrow début 2016. Le transporteur du Golfe aurait acheté la paire, qui comprend une arrivée très prisée tôt le matin, d’Air France-KLM. Un an plus tard, Scandinavian Airlines a fait la une des journaux en révélant avoir vendu deux paires de créneaux horaires à Heathrow pour quelque 60 millions de livres sterling.

La raison pour laquelle LHR est si coûteux c’est parce que c’est l’un des aéroports les plus fréquentés au monde, avec des liaisons aériennes mondiales, des terminaux dédiés aux grands partenariats ; c’est le principal aéroport desservant ce que beaucoup considèrent comme l’une des plus grandes villes du monde. «Avec Heathrow fonctionnant à près de 100 % de sa capacité, il est incroyablement difficile pour n’importe quelle compagnie aérienne de tenter d’obtenir un créneau. Et sans créneau horaire, impossible de lancer un vol à destination ou en provenance de l’aéroport», peut-on lire dans l’article.

MK recrute du personnel navigant «fully vaccinated»

Le transporteur national recrute actuellement du personnel de cabine («cabin crew») qui devra être un «true ambassador of our legendary Mauritian hospitality». Pour être éligible, le candidat doit détenir un «Higher School Certificate» ou un «General Certificate of Education». Le détenteur d’un «School Certificate» doit avoir au minimum un an d’expérience en hôtellerie ou en service clientèle et être âgé entre 18 et 30 ans. Mais il devra également être «fully vaccinated as per Mauritian Regulations»...

Yogita Babboo-Rama estime d’ailleurs que cet avis va à l’encontre des «Quarantine (Covid 19 Retrictions) Regulations 2022» qui ont été amendées. Car la vaccination obligatoire s’applique dorénavant aux employés des secteurs de l’éducation et de la santé seulement. À noter que les candidats sélectionnés devront suivre un programme de formation et, s’il est complété avec succès, les qualifiés seront employés, peut-on lire sur l’avis de recrutement d’Air Mauritius. Ceux que cela intéresse ont jusqu’au 15 septembre pour postuler.