Publicité

Protocole de Montréal

Les mesures pour protéger la couche d’ozone aident à lutter contre le changement climatique

22 septembre 2023, 22:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Les mesures pour protéger la couche d’ozone aident à lutter contre le changement climatique

L’exposition les 18 et 19 septembre à la mairie de Port-Louis, en ligne avec le thème de la Journée internationale de la préservation de la couche d’ozone 2023.

Chaque année, le 16 septembre, le point est fait sur les engagements pris pour la sécurité humaine et environnementale à travers le Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone, aussi appelée «bouclier vital». Le thème cette année a été «Protocole de Montréal : réparer la couche d’ozone et réduire le changement climatique»

Le «bouclier vital» pourrait se rétablir d’ici 2040.

Sous le thème de cette année, «Protocole de Montréal : réparer la couche d’ozone et réduire le changement climatique», le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a mis en lumière l’impact positif du Protocole de Montréal qui concerne les substances qui appauvrissent la couche d’ozone et son impact sur la lutte contre le changement climatique.

La couche d’ozone, située à une altitude d’environ 15 à 30 kilomètres au-dessus de la surface de la planète, absorbe la majeure partie des rayons ultraviolets (UV) du soleil et protège la vie sur Terre. Ces rayons UV sont néfastes pour la santé des humains; affaiblissant le système immunitaire, provoquant des cancers de la peau et des cataractes, et impactant négativement les écosystèmes végétaux et aquatiques également.

Le trou dans la couche d’ozone se réduit progressivement. Selon les données, l’année dernière, la superficie moyenne du trou d’ozone annuel en Antarctique était de 23,2 millions de kilomètres carrés entre le 7 septembre et le 13 octobre, comparée à 28,3 millions de kilomètres carrés le 3 septembre 2000. Cela représente une cicatrisation d’environ 20 %, selon Paul Newman, scientifique en chef pour les sciences de la Terre à la National Aeronautics and Space Administration (NASA).

Les conclusions du groupe d’évaluation scientifique indiquent que la couche d’ozone devrait retrouver ses niveaux de 1980, soit avant l’apparition du trou d’ozone, vers 2066 en Antarctique, 2045 en Arctique et 2040 dans le reste du monde.

Pour rappel, le trou dans la couche d’ozone découvert en 1985 au-dessus de l’Antarctique et son amincissement ont été attribués à l’utilisation de produits chimiques appauvrissant la couche d’ozone, appelé Ozone Depleting Substances, telles que les chlorofluorocarbones (CFC), les hydrochlorofluorocarbones (HCFC), halons, Carbon Tetrachloride, Methyl Bromide et Carbon Tetrachloride, couramment utilisés dans les aérosols, les réfrigérateurs, les climatiseurs, les produits de nettoyage et les extincteurs, entre autres,.

Pour protéger la couche d’ozone, le Protocole de Montréal a été signé en 1987 et il est entré en vigueur en 1989. Il vise à réglementer la production et la consommation de ces substances chimiques dans le monde, avec pour objectif de les éliminer progressivement.

La journée mondiale à Maurice

Sensibiliser le public et les étudiants à l’importance de la préservation et à la protection de la couche d’ozone, aux substances appauvrissement celle-ci et aux alternatives respectueuses. C’était l’objectif d’une exposition qui a eu lieu les 18 et 19 septembre à la mairie de Port Louis, en ligne avec le thème de la Journée internationale de la préservation de la couche d’ozone 2023, dont le but est de rappeler la responsabilité collective. Cette exposition, l’activité principale organisée dans le cadre de cette journée internationale, est considérée comme une occasion de faire connaître les derniers développements sur le Protocole de Montréal et soutenir la stratégie nationale de mise en conformité parmi le public et les principales parties prenantes.

Aussi au programme, entre autres, un atelier pour valider la collecte de données pour préparer le plan de la mise en œuvre de Kigali ; les techniciens des cinq centres du Mauritius Institute of Training and Development (MITD) ont également suivi une formation sur les hydrocarbures, accompagnée de programmes radiophoniques sur la protection de la couche d’ozone et de conférences dans les centres d’aide sociale et les centres pour femmes.

Pour le ministre de l’Environnement, Kavydass Ramano, le thème de cette année rappelle la nécessité de poursuivre les efforts déjà entrepris et les avantages significatifs obtenus grâce au Protocole de Montréal. Il réitère la collaboration et le partenariat avec tous les acteurs – secteur privé, organisations non gouvernementales et la société civile, pour atteindre les objectifs fixés. Il fait ressortir que le soutien des pays développés est nécessaire en termes d’aide financière, technologique et de renforcement des capacités.

Protocole de Montréal : La 35e MOP du 23 au 27 octobre

«Au cours des 35 dernières années, le protocole est devenu un véritable champion de l’environnement», selon Meg Seki, secrétaire exécutive du secrétariat de l’ozone du PNUE. En effet, le protocole de Montréal est l’un des accords multilatéraux sur l’environnement les plus réussis. Il a permis de sauvegarder la couche d’ozone en éliminant progressivement près de 99 % des substances interdites qui impactent négativement la couche d’ozone. Par ailleurs, la 35e réunion de ‘Parties to the Montreal Protocol on Substances that Deplete the Ozone Layer (MOP 35)’ se tiendra du 23 au 27 octobre. Au programme, les questions liées à la mise en œuvre du protocole de Montréal.

Élimination des HCFC : de 8 ODP tons en 2013 à 1,81 ODP tons en 2022

Depuis que Maurice a signé le protocole de Montréal en 1992, des mesures ont été prises pour protéger la couche d’ozone : éliminer petit à petit l’utilisation des CFC en 2005. Mais ensuite, celle de produits chimiques alternatifs, soit les HCFC et les hydrofluorocarbures, étaient en trop sur le marché. Dans ce contexte, en 2011, un HCFC Phase-Out Management Plan a été approuvé pour les éliminer d’ici 2030. Un financement de USD 1 064 000 a ainsi été approuvé à travers le Protocole de Montréal pour la mise en œuvre des mesures à partir de 2023.

Jusqu’à présent, ces mesures comme le contrôle sur l’importation des HCFC et l’interdiction d’importation de tous les appareils HCFC comme les réfrigérateurs et climatiseurs depuis janvier 2013, la sensibilisation, la formation des agents de douanes pour traquer le commerce illégal de substances appauvrissant la couche d’ozone, ont permis de réduire la consommation de HCFC à Maurice de 8 Ozone Depleting Potential tons (ODP) en 2013 à 1,81 ODP tons en 2022.

Toujours dans le cadre de ce plan, annonce le ministre de l’Environnement, des outils et équipements d’une valeur totale d’environ 38 000 euros ont été reçus au mois de février de GIZ, agence du plan de gestion de l’élimination des HCFC pour Maurice. Ces équipements et outils sont destinés à la récupération des réfrigérants qui sont nocifs pour la couche d’ozone lorsqu’ils sont libérés dans l’atmosphère lors de l’entretien ou la fin de vie des équipements de réfrigération et de conditionnement d’air. «Ces équipements de récupération seront remises aux acteurs publics et privés engagés ans l’entretien des réfrigérateurs et des climatiseurs. Un ensemble d’équipements a déjà été remis au MITD dans le but de dispenser des cours de formation sur l’utilisation de ces équipements. Un protocole d’accord sera signé avec toutes les parties prenantes recevant l’équipement pour les besoins en formation et l’entretien de l’équipement et la communication régulière de données au ministère de tutelle.»

Les HFC sont sans danger pour la couche d’ozone mais en tant que puissants gaz à effet de serre, ils contribuent au changement climatique. C’est ce qu’a pris en compte le Protocole de Montréal à travers l’amendement adopté en 2016.

Maurice gèlera les importations de HFC à partir de 2024

L’amendement au Protocole de Montréal évite l’émission de plus de 80 milliards de tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone d’ici à 2050, donc un réchauffement de 0,5 degré Celsius d’ici à 2100. Il contribue à limiter l›augmentation de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius. Maurice a ratifié l’amendement de Kigali en 2019. Dans ce cadre, les importations de HFC devra être geler à partir de 2024. Un plan de gestion de l’élimination progressive des HFC est en préparation. Pour ce faire, deux consultants locaux, engagés par la GIZ, entreprennent un inventaire et une analyse de l’utilisation locale des HFC.