Publicité
Après quatre ans
Les propriétaires de Sahara Villas attendent la livraison de leurs appartements
Par
Partager cet article
Après quatre ans
Les propriétaires de Sahara Villas attendent la livraison de leurs appartements
Entre la promesse et la réalité… quatre ans se sont écoulés pour ces résidences à Grand-Baie.
En 2019, plusieurs Mauriciens installés à l’étranger ainsi que des ressortissants étrangers ont investi dans des villas de la société Sahara Villa & Properties Ltd, dans le Nord. Quatre ans après, les biens immobiliers, qui auraient dû être livrés depuis octobre 2020, ne sont toujours pas achevés alors que les acquéreurs ont déjà payé des millions pour leurs appartements. Certains font état de travaux ne respectant pas les normes prescrites par le Construction Industry Development Board (CIDB) alors que d’autres disent ne toujours pas être en possession de leur contrat. Ces clients, qui se retrouvent dans une situation d’incertitude face à l’attente de la livraison de leurs appartements, pourraient bien envisager des actions judiciaires.
Ils sont plus d’une vingtaine d’acquéreurs à soulever des préoccupations majeures concernant la qualité des travaux effectués et les retards de livraison de leur propriété. Cette affaire met en lumière non seulement des problèmes spécifiques à ce projet, mais également des schémas récurrents dans d’autres développements immobiliers gérés par la même entreprise, notamment pour les projets Willows, Peony et Sahara Phase 8.
En 2019, les acquéreurs ont investi dans un lot de terrain de 250 m2, avec des plans ambitieux pour une villa de trois chambres à coucher et une piscine, d’une superficie totale d’environ 135 m2. Cependant, les problèmes ont commencé à surgir rapidement avec des retards dans la construction et une qualité de travail médiocre. Face à ces difficultés, certains propriétaires ont dû embaucher un ingénieur et un architecte pour évaluer les travaux et rédiger un rapport détaillé, exposant les lacunes dans la construction effectuée par le promoteur. À la suite de cette étude, une mise en demeure a été servie au promoteur en juin 2022, exigeant des réparations immédiates. Simultanément, une plainte a été déposée auprès du CIDB, sollicitant une intervention et des actions correctives.
Face à l’intervention du CIDB et à la pression exercée par les acquéreurs, le promoteur a effectué les réparations nécessaires pour certains d’entre eux. Cependant, de nouveaux obstacles ont émergé, en particulier des retards dans la connexion aux services publics, tels que le Central Electricity Board et la Central Water Authority. Ces retards persistent malgré le paiement intégral des coûts d’infrastructure par les propriétaires en novembre 2019.
Le promoteur, Sahara Villa & Properties Ltd, est impliqué dans d’autres projets tels que Willows, Peony et Sahara Phase 8, où des acheteurs ont également signalé des retards et des finitions ne respectant pas les normes prescrites par le CIDB. Les acheteurs craignent de subir le même sort que ceux liés à A&A Marketing en 2016, où la compagnie avait été placée sous administration judiciaire et les acquéreurs avaient dû financer les travaux après les avoir déjà payés.
Le coût total pour l’acquisition d’une villa était de Rs 4,8 millions. Ils avaient effectué un dépôt de Rs 500 000 en 2019 et, en mars 2020, ils avaient payé le montant restant pour prendre possession de leur bien. La livraison était prévue pour octobre 2020. Depuis, disent-ils, les promoteurs n’ont fait que repousser la date de la livraison à chaque fois, évoquant des retards dans les travaux.
Les propriétaires soulèvent aussi des inquiétudes concernant le contrat car bien qu’ils aient déjà payé, certains ne seraient toujours pas en possession d’un contrat en leur nom. «J’ai dû prendre un emprunt avec la banque pour acquérir cet appartement. Là je me retrouve à rembourser des dettes avec la banque et à payer un loyer car je n’ai toujours pas eu mon appartement. En plus, j’ai dû débourser de ma poche pour compléter les travaux», explique un client. Cette affaire, disent-ils, souligne l’importance d’une surveillance régulière de l’industrie immobilière et de la protection des droits des consommateurs. Ils espèrent que les autorités compétentes prendront des mesures décisives pour protéger les investisseurs et garantir que les promoteurs respectent leurs obligations contractuelles. Ils envisagent la possibilité de déposer une action en justice.
Sollicités, les promoteurs de Sahara Villas disent attendre que les clients signent un trade-off agreement pour avancer avec le projet. «En mars 2020, le chantier a été fermé en raison du Covid-19. En septembre, nous avons repris le travail, mais quelques mois plus tard, nous avons dû tout arrêter en raison du second confinement. Lorsque nous avons repris les travaux, nous avons fait comprendre aux clients qu’il y aurait des ajustements, car tous les prix avaient changé. Nous avons demandé qu’un trade-off agreement soit signé sur les variations des prix, car nous ne pouvions plus proposer les mêmes infrastructures. Certains nous ont approchés, mais d’autres étaient plus réticents. Nous essayons de trouver une solution, mais il est nécessaire que les clients viennent vers nous. Des négociations sont nécessaires pour trouver une solution», a déclaré un porte-parole de Sahara Villas. Plusieurs des clients ont eu des réunions avec les promoteurs cette semaine mais aucune date n’a été communiquée pour la livraison des appartements. Les promoteurs de Sahara Villas maintiennent qu’ils sont en possession de tous les documents pouvant justifier ce retard et comptent les faire parvenir à travers leur représentant juridique dans les jours à venir.
Publicité
Les plus récents