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World happiness report 2024

Maurice, 70ᵉ pays le plus «heureux» au monde sur 143

31 mars 2024, 21:00

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Maurice, 70ᵉ pays le plus «heureux» au monde sur 143

Les personne âgées plus «happy»

Le World Happiness Report (WHR) 2024, fruit d’un partenariat de Gallup, Oxford Wellbeing Research Centre, UN Sustainable Development Solutions Network et le WHR’s Editorial Board, a été publié ce mois-ci. Ce classement mondial est basé sur six facteurs principaux : la richesse, la santé, le soutien social, la liberté de choix, la générosité et la perception de la corruption. D’autres aspects liés sont : l’âge, l’éducation, l’emploi et la santé, et d’autres facteurs sociaux, tels que la violence, les catastrophes naturelles et les avancées technologiques.

Maurice y occupe la 70ᵉ place sur 143 pays. Une analyse par groupe d’âge montre que les jeunes sont moins satisfaits de leur vie, tandis que les retraités semblent plus épanouis. Maurice se classe à la 85ᵉ place pour les moins de 30 ans, mais grimpe à la 28e place pour ceux de 60 ans ou plus. De multiples facteurs influencent la satisfaction dans la vie, explique la sociologue Meghna Raghoobar. *«Historiquement, la majorité des Mauriciens sont des descendants d’esclaves et de laboureurs. Le manque était l’un des principaux enjeux. Cependant, avec l’avènement du travail et de l’éducation, la sécurité est devenue primordiale. Dans cette quête de sécurité, nous avons basculé vers un extrême dans la société mauricienne : le besoin de se prouver par les biens matériels.»*Elle cite en exemple, le nombre de voitures neuves sur nos routes et souligne l’endettement lié. «Les réseaux sociaux amplifient la comparaison constante entre les individus, tant sur le plan physique que matériel, ce qui met une forte pression sur la psychologie, principalement des jeunes, les incitant à se prouver sans cesse.»

De plus, le monde du travail devient de plus en plus stressant, relève-t-elle. L’épuisement professionnel est un élément clé du déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. «La majorité des entreprises négligent la prise en charge véritable du bien-être du personnel tout au long de l’année. Seules quelques entreprises ont commencé à adopter cette culture de bien-être pour les employés. Les employés passent la majeure partie de leur temps à travailler et finissent souvent tard. Il est rare de trouver des moments pour soi ou pour des petits plaisirs qui augmentent notre taux de dopamine.» Au dire de Meghna Raghoobar, la recherche de gains matériels néglige le bien-être individuel.

La cherté de la vie a également un impact sur le bien-être psychologique. C’est d’ailleurs ce que témoigne Rudy Paul. «La vie est chère. Il nous faut vivre avec le strict minimum. Je n’ai pas d’autre choix. (…) Plus le temps passe, plus la situation empire. Je ne peux pas dire que je suis satisfait de cette vie.» La sociologue affirme que le mal-être est principalement lié à la situation financière, soulignant l’absence de bien-être financier réel. Elle pointe le manque de littératie financière dans la société mauricienne. «Nous n’avons pas appris à économiser ou à investir pour assurer notre pérennité financière. Nous sommes souvent en proie à l’endettement.» Dans ce contexte, pour mener une vie saine, l’éducation à la littératie financière, en particulier chez les jeunes, est essentielle.