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Rapport 2023 sur les examens du barreau

Mauvaise maîtrise des langues et manque de pratique à l’origine des échecs

2 juillet 2024, 20:00

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Mauvaise maîtrise des langues et manque de pratique à l’origine des échecs

«Words constitute the only medium through which law can be expressed and communicated. The ability to use them is a critical skill, without which a law practitioner will find it extremely difficult to succeed in his/her profession», soulignent les examinateurs dans le rapport 2023 des examens du barreau.

Le Council for Vocational and Legal Education (CVLE) a récemment pris connaissance du rapport des examinateurs concernant les derniers examens du barreau pour l’année 2023. Pour justifier le taux d’échec élevé, une tendance qui perdure année après année, le CVLE évoque plusieurs raisons pour lesquelles tant de jeunes aspirants avocats échouent à ces examens. Deux d’entre elles et non des moindres sont à l’origine de ces échecs, soit une mauvaise maîtrise de l’anglais et du français, et un manque de pratique des principes fondamentaux de la profession juridique.

Le rapport des examinateurs pour 2023 met en exergue le manque de pratique des candidats du système judiciaire et un manque de connaissance de base de la profession. «Regrettably some of the lacunae observed during the past years persist. Candidates are often encouraged to familiarise themselves with court environment by attending public hearings more often», lit-on dans le rapport.

Lacunes au niveau des langues

Une raison avancée est la maîtrise insuffisante des langues, tant l’anglais que le français. Selon les examinateurs, une compétence linguistique solide est cruciale pour toute communication et expression juridique. En l’absence de cette compétence, un praticien du droit aura beaucoup de difficulté à réussir dans sa profession. Ce constat fait écho aux propos de lord Phillips, dans son rapport du 10 mars 2020, dans lequel il affirmait qu’un avocat mauricien doit avoir une très bonne maîtrise de l’anglais et du français.

Les examinateurs notent également que les candidats sont perdus et n’arrivent pas à répondre aux questions de façon directe. Ainsi, le temps qui est alloué pour répondre aux questions ne leur suffit pas. Ils s’engagent dans de longues réponses qui, au bout du compte, ne sont pas pertinentes pour le sujet. «A disorderly presentation in examination answers revealing that the candidates stumbled over some of the most basic questions designed by the examiners will result in low scores at the vocational examinations», soulignent les examinateurs.

Faible raisonnement légal

Le rapport indique également des faiblesses significatives en raisonnement analytique chez les candidats. La pratique du droit consiste principalement à résoudre des problèmes juridiques pour les clients, et cela nécessite une capacité à offrir des conclusions raisonnées et solides. Cependant, les examinateurs reprochent aux candidats d’analyser seulement partiellement les problèmes présentés ou de se précipiter pour rédiger des réponses sans établir un raisonnement juridique solide au préalable. Ces insuffisances se traduisent inévitablement par des réponses mal rédigées. Le CVLE rappelle que la plaidoirie est une compétence essentielle dans le travail d’un avocat et d’un avoué. Malheureusement, disent-ils dans le rapport, les faiblesses dans cette compétence ont également été notées chez les candidats.

Méconnaissance de l’étiquette de la cour

La connaissance des règles de base de l’étiquette en cour est souvent insuffisante par rapport aux standards attendus. Une autre faiblesse majeure notée est la répétition de clauses standards, apprises par coeur, au lieu de les adapter aux situations spécifiques présentées dans les questions.

Le rapport souligne que l’examen a pour objectif de tester la capacité du candidat à traiter efficacement et intelligemment les problématiques de ses clients dans un contexte professionnel réel. C’est un examen pratique, impliquant une simulation de mise en situation réelle. «Law practionners must therefore adhere to the highest ethical standards when putting their cases across by addressing the court persuasively and convincingly, and submissions need to be well structured, clear and effective», concluent les examinateurs. Les prochains examens du barreau débutent le 2 août.