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Hausse des prix des carburants

«Mo portmoné so léker pé fermal»

1 octobre 2023, 17:12

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«Mo portmoné so léker pé fermal»

Fin du suspense. La nouvelle est tombée hier soir, peu avant 19 h 30. Les prix des carburants connaissent une hausse après une rencontre du Petroleum Pricing Committee (PPC) qui devait avoir lieu vendredi, mais qui a été repoussée à hier après-midi. Ainsi, dans un communiqué émis par la State Trading Corporation, les nouveaux prix sont comme suit : Rs 72,10 pour l’essence et Rs 60 pour le diesel.

La précédente baisse avait été annoncée dans le discours budgétaire 2023-2024, le 2 juin dernier. L’essence était passée de Rs 74,10 à Rs 69. Quant au diesel, il se vendait à Rs 54,55. Dans les milieux concernés, l’on affirme que la décision avait déjà été prise cette fois d’augmenter les prix de l’essence et du diesel depuis vendredi. Cependant, il n’était pas clair si la nouvelle ministre du Commerce, Dorine Chukowry, allait utiliser son veto pour empêcher cette hausse, comme l’avait fait son prédécesseur, Soodesh Callichurn.

Chez les boulangers, on affirme qu’on est dans le pétrin. «Avec cette hausse, nous n’allons pas pouvoir tenir», explique Nasser Moraby, président de l’Association des propriétaires de boulangerie. Quid des subsides ? «Cela n’est pas suffisant ; 90 sous sur une livre de farine ne représentent pas grand-chose», surtout qu’à cause d’un retard, les subsides pour le mois d’août n’ont pas encore été reversés. Que se passera-il avec cette nouvelle hausse ? «Soit il faudra augmenter le prix du pain, soit les subsides. Il n’y a pas d’autres solutions.»

‘Quid des employés et leurs allocations carburants ? Il faut savoir que cette allocation demeure inchangée même avec une hausse.’

Dans le secteur du transport, c’est la déroute, lâche-t-on. Le secrétaire de l’Union of Bus Industry Workers, Alain Kistnen, souligne que ces augmentations auront un effet domino. «Bien sûr, cela pourrait entraîner des hausses dans les prix du ticket à l’avenir. Je ne comprends pas pourquoi c’est la population qui doit encore payer les conséquences d’une telle décision. Quand il y a une baisse sur le prix à l’international, est-ce qu’il y a une baisse dans le prix du ticket ici ? Non !» D’ajouter que le moment n’est pas non plus propice à une augmentation, car les employés de ce secteur sont en souffrance depuis 2016, et cela pourrait avoir davantage de répercussion sur les compagnies de transport. Les emplois seront-ils menacés ? «Je ne sais pas en tout cas, le salaire et les conditions de travail ne s’améliorent pas d’année en année», indique Alain Kistnen.

Du côté des automobilistes, on avait anticipé cette hausse et nombreux sont ceux qui ont commencé à faire le plein il y a quelques jours, ayant eu vent de la réunion du PPC. «Difé ! Le répit après la baisse a été de courte durée. Mo portmoné so léker pé fermal !» affirme Emma, 38 ans, employée dans le tourisme. «On souffre déjà avec les prix qui ont explosé dans les supermarchés, maintenant ça…» Reena, 27 ans, qui travaille dans une entreprise privée à Ebène, dit ne pas comprendre comment on peut prendre de telles décisions sans prendre en considération le sort des employés. «Les prix des carburants sont instables avec des hausses et des baisses quand le gouvernement le souhaite. Quid des employés et leurs allocations carburants ? Il faut savoir que cette allocation demeure inchangée même avec une hausse. Ainsi c’est nous qui devons puiser de nos salaires pour couvrir les frais additionnels. Ce qui est injuste !»

Les raisons de la hausse

En janvier de cette année, le baril de pétrole se vendait à $ 79. Aujourd’hui, il est à $ 94, et les prévisions n’augurent rien de bon. La hausse a été de 20 % entre juin et septembre. La hausse va se poursuivre, et il se peut que la barre des $ 100 soit atteinte bientôt. Cette hausse est due à la baisse de production de l’Arabie saoudite et de la Russie, les deux principaux producteurs de pétrole. Les deux pays ont pris la décision de maintenir cette réduction de production jusqu’à la fin de l’année au moins, ce qui met le marché sous pression, surtout avec l’approche de l’hiver en Europe. De plus, la Russie a interdit l’exportation de son carburant pour stabiliser son marché.