Publicité
25 ans après
Mort de Kaya : Et l’enquête dans tout ça ?
Par
Partager cet article
25 ans après
Mort de Kaya : Et l’enquête dans tout ça ?
Le temps passe mais certains faits ne s’oublient pas. Si sa musique et ses paroles sont immortels, Joseph Reginald Topize, dit Kaya, est mort dans la cellule no 6 à Alcatraz voilà un quart de siècle, soit le 21 février 1999. Justice a-t-elle été faite ? Qu’en est-il de l’enquête, se sont demandé de nombreux internautes durant la semaine écoulée.
Me Rama Valayden – qui a joué un rôle clé dans l’affaire Kaya – insiste sur le fait qu’il n’y a pas eu d’enquête policière mais une enquête judiciaire, qui a statué qu’il n’y a pas eu d’acte criminel. «Justice n’a jamais été faite afin que la famille fasse son deuil comme il se doit. Si je suis à nouveau au gouvernement, j’insisterai pour qu’une enquête policière soit entreprise afin d’élucider sa mort et celle de tant d’autres comme Kistnen, Nadine Dantier, Rajeshwar Indur, Faheza Mooniaruth, Marcelin Humbert», déclare l’ancien Attorney General. Il estime qu’en ce moment, «un silence plane sur trop de choses» et cela ne plaît pas à la population. «Les familles des victimes ont besoin de faire leur deuil et même les morts doivent trouver la paix.»
Pour sa part, Véronique Topize, la veuve de Kaya, a tellement fait entendre sa voix pour que sa famille et son époux obtiennent justice adéquate qu’elle a décidé après 25 ans de se murer dans le silence. «Monn telman dir, ziska ki népli res narien pou dir. Monn fatigé, mo prefer konsakré mwa a mo salon et mo bann klian», nous a-t-elle dit au téléphone hier.
**Rapports d’autopsie des médecins légistes **
Le Dr Jean-Paul Ramstein, médecin légiste de La Réunion, avait pratiqué la contre-autopsie sur le corps de Kaya. Il était parvenu à la conclusion que le chanteur a été immobilisé et secoué, d’où les lésions à l’hémisphère gauche de son cerveau. Le chantre du seggae avait été violemment secoué par ses tresses. Le médecin légiste avait aussi affirmé que toutes ces lésions sont d’origine traumatique et n’ont pu être causées par le chanteur lui-même.
Quant aux conclusions du rapport du Dr Surnam, légiste de la police mauricienne, elles soutiennent que le décès du chanteur est dû à deux types de lésions intracrâniennes dont la cause est traumatique. Il était question de projection au sol. Le médecin avait déclaré que Kaya était décédé en raison d’une fracture du crâne provoquée par le chanteur lui-même.
Les conclusions de l’enquête
Me Rama Valayden, alors leader du Mouvement républicain, avait, dans un affidavit en date du 15 mars 1999, et ce, en se basant surle rapport de Jean-Paul Ramstein, expert à la cour d’appel de La Réunion, réclamé l’arrestation de trois policiers. Toutefois, le Directeur des poursuites publiques de l’époque, à qui le commissaire de police a remis une copie du rapport Ramstein, ne les a pas suspendus par manque de preuves. C’est du moins ce qu’a déclaré le Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam, en réponse à unePrivate Notice Questionde Paul Bérenger le 22 mars 1999.
Emeutes à travers le pays
Parmi les dates marquantes dans le sillage du décès de Kaya: le 16 février 1999. Le Mouvement républicain tient ce jour-là une manifestation sous la forme d’un concert pour réclamer la dépénalisation du cannabis à Rose-Hill. Kaya est traduit en cour le 18 février après avoir avoué qu’il avait fumait du gandia lors de ce rassemblement.
Le roi du seggae meurt dans une cellule d’Alcatraz le 21 février. Le flou persistant autour de sa mort provoque des émeutes à RocheBois qui s’étendent à plusieurs autres localités, avec mort d’hommes, pillages, incendies, mise à sac de plusieurs bâtiments. Ces émeutes auront marqué l’île Maurice à tout jamais…
Publicité
Les plus récents