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Biopic Bob Marley

One Love says Get Up, Stand Up

17 février 2024, 19:00

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One Love says Get Up, Stand Up

Le biopic consacré à des épisodes de la vie de Bob Marley, «One Love», est en salles depuis le mercredi 14 février. Le soir de la première, Ichos Production a convié 200 spectateurs – des artistes, techniciens et partenaires – au MCiné Trianon. Impressions d’après-séance.

Ils y étaient. Le tout premier soir. Le mercredi 14 février, date de la sortie de One Love, le biopic consacré à Bob Marley. Ichos Production a convié 200 personnes – artistes, techniciens, partenaires, freelance – pour une soirée cinéma, en dépit d’une coïncidence de calendrier plutôt difficile. Car le 14 février, pour les catholiques, c’était le début du carême avec le mercredi des Cendres. Alors que pour les couples, c’était jour de Saint-Valentin.

Mais comme «une bonne partie des artistes et des clients avec lesquels nous travaillons sont influencés par Bob Marley», c’était important de voir ce film très attendu, dès sa sortie, explique Ashley Munisamy, directeur d’Ichos Production. «Même si vous n’êtes pas mélomane, à divers moments de votre vie, il y aura une phrase de Bob Marley qui va vous correspondre». De No woman No cry à Don’t worry (Three little birds).* Ce qui lui parle : les références de l’artiste étaient «soit bibliques, soit des choses qu’il avait vécues».

One Love a aussi été l’occasion pour une partie de l’écosystème musical local de se retrouver, hors du contexte professionnel. «D’habitude on se voit sur les sites de concert», fait ressortir Ashley Munisamy qui est également ingénieur du son. Cette soirée cinéma en compagnie de Bob Marley, c’était «tout sauf le travail». Pourtant les piqûres de rappel n’ont pas manqué, au détour de ce biopic musical. On y voit «comment Bob Marley était méticuleux. Li pann leve gagn enn sante. Il a travaillé non seulement le texte, mais aussi la musique, l’arrangement musical, la qualité du son».

Réunir autant d’acteurs du secteur musical, même si c’est pour une soirée de détente, cela remet sur le tapis toutes les incertitudes qui nuisent à l’épanouissement de ces activités. Non seulement des incertitudes, mais surtout des annulations de concerts qui se sont enchaînées depuis octobre 2023, après l’intrusion d’un groupuscule lors d’un concert à La Citadelle. En ce début 2024, est-ce que les conversations ont aussi porté sur la direction à adopter dans ce secteur fragilisé ? Prudent, Ashley Munisamy explique que ce soir-là, «je n’étais pas dans cette thématique complexe. Je n’ai pas initié cette conversation».

En tant que spectateur, il a retenu le positif, notant au passage qu’il y a «un côté sombre que ce film ne montre pas forcément. Nous sommes des adultes. Le film est construit autour du thème One Love. En 1 h 47, on ne peut pas tout raconter». Il retient aussi cette séquence de fin, quand la fiction laisse la place à la réalité, avec des images d’archives de Bob Marley au concert Smile Jamaica, où il a réuni deux adversaires politiques (voir hors-texte).

Parmi les invités, Ludovic Lamarque – l’artiste Mr Love– a répondu présent. «Honnêtement, j’écoute un ou deux sons, mais je n’étais pas un grand fan de Bob Marley. Je ne connaissais pas vraiment sa vie», confie-t-il. La bande annonce du film et les teasers sur les réseaux sociaux piquent sa curiosité. «C’est quand même un chanteur légendaire qui a touché d’autres artistes, en dehors de la musique. Ses messages ont parlé à des sportifs, à des politiciens.»

Comme Ludovic Lamarque est également animateur radio, pour l’anniversaire de Bob Marley (né le 6 février 1945), il s’est documenté sur le sujet, avant d’en parler aux auditeurs. «J’ai découvert que le mot légendaire est trop faible pour qualifier cet artiste à part. Ce n’est pas qu’un artiste, c’est un prophète. Il est venu accomplir une mission, contribuer à un monde meilleur, un monde de paix et d’amour, même s’il fallait se sacrifier.»

Conseil de Mr Love aux spectateurs : «Avant d’aller voir One Love, documentez-vous d’abord sur la vie de Bob Marley.» Ce biopic ne commence pas par sa naissance d’un père blanc absent et d’une mère noire adolescente. «Le film rentre directement dans le vif du sujet, sur l’engagement politique de Bob Marley. Certains peuvent croire que c’est un film qui montre Bob Marley en concert reprenant ses plus grands tubes, mais One Love ce n’est pas ça. Le film parle de revendications politiques, comment Bob Marley a rassemblé un peuple jamaïcain divisé entre deux camps politiques.»


Inspiré de faits réels: la tentative d’assassinat ciblant Bob Marley

«One Love» est inspiré de la vie de Bob Marley. Il s’agit d’un projet coproduit par sa famille, un film porté par son fils aîné, Ziggy Marley. Ce film de Reinaldo Marcus Green est sorti en salles le mercredi 14 février. C’est l’acteur Kingsley Ben-Adir qui joue le rôle de Bob Marley dans ce biopic. Le film revient sur la tentative d’assassinat du 3 décembre 1976 qui ciblait l’artiste. Au moment de l’attaque, Bob Marley est chez lui au 56, Hope Road à Kingston en Jamaïque. Il y a 47 ans, sept hommes armés font irruption et tirent. Le manager de Bob Marley, Don Taylor reçoit plusieurs balles. L’artiste aussi est touché. Cette tentative d’assassinat avait des motivations politiques. C’est que le 5 décembre 1976, Bob Marley, artiste engagé, doit se produire au concert Smile Jamaica. Une initiative musicale, pour réunir un pays divisé. D’un côté il y a le parti de gauche au pouvoir, représenté par le Premier ministre Michael Manley. De l’autre, il y a la droite d’Edward Seaga. Les affrontements entre les deux camps sont sanglants. L’état d’urgence a été proclamé. Deux jours avant ce concert, les hommes armés tirent sur Bob Marley et ses proches. Mais le concert Smile Jamaica a quand même lieu. Bob Marley invite les deux hommes politiques à monter sur scène et à se donner la main dans un geste de paix. Le lendemain, Bob Marley, craignant pour sa sécurité, s’envole pour les Bahamas, puis pour Londres. La maison de Hope Road est devenue le Bob Marley Museum.