À l’heure du tout à l’image et du buzz sans suite, «l’express» souhaite faire découvrir la plume de poètes, de chanteurs, d’écrivains et de tous ceux qui jettent leur âme sur le papier, et qui mettent en mots des réflexions profondes.

Ton sang coule

De Gaza à Ramallah, de Jénine à Bethléem.

Celui qui coule

Dans mes veines

Puise sa source

De la mer des Indes

Au gré des vagues

De l’écume soulevée

Par la force des alizés

Ses origines multiples

Mon sang résonne

De ton hémorragie

Des corps broyés

Crânes trépanés

Membres arrachés

Disloqués

Des gorges assoiffées

Des ventres affamés

Oh Palestine

Combien de temps encore

Tes lamentations

Se heurteront

Aux murs des sourds

Aveugles et muets.

Tant de haine

Et de vengeance

Ohh Palestine

Depuis 75 années.

Gicle ton sang meurtri

Que l’on ne l’entend pas

Que l’on n’entend plus.

Tes larmes asséchées

Par leurs mensonges

Qui passent et repassent

De génération en génération

Transformant hôpitaux

En mouroirs et cimetières

À ciel ouvert.

Sous les gravats

De leurs attentats

Sanguinaires impunis

Cadavres inconnus.

Ohh Palestine

Comment te dire

que dans nos coeurs

Saignant sans cesse

Que cette malédiction

Exige Un sacrifice

Demandant à l’histoire

D’exercer cet exorcisme

purificateur, mieux

Libérateur, expiatoire

Du fleuve à la Mer.

Oh Palestine

Mon sang ne coule

Ni à Gaza ni à Jenine

Ni à Ramallah ou à Bethléem.

Mon sang lui coule

Dans mes veines

Glacées d’horreur

D’Humanité rasée

Terrorisée

Éradiquée

À mort saignée

Asséchée.

Jean-Marie F. Richard

Bio

Citoyen engagé, observateur social et politique et chroniqueur, il est consultant en communication et producteur d’émissions de radio.