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Période de fin d’année
Permis et frais de camping: un tsunami de contradictions
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Période de fin d’année
Permis et frais de camping: un tsunami de contradictions
Décembre approche avec son parfum de vacances, ses flamboyants et des nuitées à la belle étoile sur la plage. Mais ce dernier plaisir peut coûter cher si les règlements de la Beach Authority (BA) ne sont pas respectés.
Comme chaque année, la polémique sur le permis et la somme de Rs 3 000 à être payée pour pouvoir camper sur les plages précède la période festive. Les commentaires varient, mais sont majoritairement négatifs. Certains estiment que, déjà que les Mauriciens ont de moins en moins accès aux plages, cette mesure restreint encore plus la possibilité d’en profiter. D’autres pensent que de tels plans sont souvent des «plan brit» et qu’il est inconcevable de prévoir 21 jours en avance, délai requis pour avoir le permis de la BA. Il y en a qui préfèrent en rire et pensent qu’aller demander le permis à tous les campeurs de plage en fin d’année risque de finir en «bannla ferm ou dan latant-la».
Des éclaircissements sur les zones d’ombre persistantes (voir plus loin) de la BA sont attendus sur ce permis et les frais associés. Carina Gounden, militante du collectif Aret Kokin Nou Laplaz, parle d’une décision dénuée de bon sens. «Déjà, comment les autorités vont mettre cela en place ? Vous imaginez les conflits qu’il y aura si les officiers viennent demander leur permis aux campeurs ?» Ce n’est pas le seul problème. Carina Gounden avance que la plage et le camping font non seulement partie de l’ADN des Mauriciens, mais que c’est un des rares loisirs accessibles qui ne coûte pas grand-chose. «Asterla, kan pé dir péyé, védir pé vinn met enn inégalité ladan. Kouma sa dimounn ki travay gramatin pou manz tanto la pou kapav permet li pey sa?» fustige la militante.
Sans parler de la lourdeur administrative associée à la demande de permis et l’impossibilité de l’avoir si la demande n’est pas formulée trois semaines avant. L’autre problème, ajoute-t-elle, est l’utilisation même des plages. D’un côté, des obstacles sont mis sur la voie des Mauriciens, alors que de l’autre côté, les plages sont offertes aux groupes hôteliers; il va de soi que le public fera le parallèle. «Au lieu d’avoir des règlementations inutiles, il serait mieux de laisser les gens profiter de la plage et s’orienter vers la sensibilisation sur son usage.»
Une décision, plusieurs explications
Qu’en est-il réellement ? La situation ne date pas d’hier et n’a jamais été très claire. En 2004, les Beach Authority (Use of Public Beach) Regulations avaient été introduites sous la Beach Authority Act 2002. Depuis, un permis pour toute activité sur la plage est nécessaire. La réglementation ne mentionne nullement le camping et les structures nécessitant un permis ne comprennent pas les tentes. Cependant, en 2016, un communiqué de la BA avait été émis, rappelant que toutes les activités tenues sur la plage, y compris le camping, nécessitent un permis, qui doit être demandé au moins 21 jours avant. Il n’était pas encore question de paiement.
Nouvelle polémique en février 2017. L’ancien directeur général de la BA avait annoncé un Beach Management Plan, qui devait délimiter les zones de camping et instaurer un paiement de Rs 3 000. Deux jours après, le ministre de l’Environnement d’alors, Etienne Sinatambou, avait déclaré qu’il était hors de question de rendre l’activité payante et, dans la foulée, Showkutally Soodhun, qui était ministre des Terres, avait rejoint son collègue dans ses propos. Pas question de faire payer. L’affaire ne s’est pas arrêtée là. En mars de la même année, la BA émettait les permis et réclamait la somme de Rs 3 000. Mais ce n’était pas un paiement, avait précisé un officier de la BA. C’était une caution remboursable deux ou trois semaines après le camping, s’il n’y avait pas eu de dégradations. Son explication contrastait avec l’annonce initiale du directeur, qui avait dit que l’argent serait utilisé pour l’entretien des plages.
Encore une autre version des faits en 2021, lorsque la BA était venu de l’avant, encore une fois, avec l’idée de délimiter une zone de camping. La seule constante dans les versions est le permis. Quant au frais, il était alors question de Rs 3 000 pour le permis et Rs 1 000 par jour comme dépôt remboursable. Selon les chiffres avancés, en 2014, il y avait eu 75 demandes de permis, qui avaient grimpé à 175 en 2016. En tout, avait avancé la BA, 600 demandes avaient été enregistrées entre 2004 et 2016.
Au milieu de toutes ces explications, le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, est venu de l’avant avec la Beach Authority Amendment Act l’année dernière. La chose devient alors un peu plus claire. La loi prévoit désormais une amende ne dépassant pas Rs 100 000 et une peine d’emprisonnement n’excédant pas deux ans pour toute personne qui «carry out an activity» ou «erect a structure» sans permis sur la plage. Encore une fois, pas de mention de camping ou de tente, mais Kavy Ramano avait rappelé, pendant son discours, que le camping était bel et bien soumis à l’autorisation de la BA. Aucune mention des frais cependant, qui ne figurent pas aussi sur le site de la BA lors de la demande d’autorisation.
Vivement un vent de clarté…
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