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Consommation

Piments: prix forts

18 février 2024, 12:00

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Piments: prix forts

Une photo qui circule sur les réseaux sociaux et où des consommateurs ont fait part de leur incrédulité face au prix.

Les récentes intempéries ont provoqué d’importantes pertes pour les agriculteurs, entraînant une diminution de l’offre de légumes sur le marché et les rendant inaccessibles à de nombreux consommateurs. L’un des produits les plus chers sur le marché : le piment, vendu à jusqu’à Rs 600 à plus de 800 le demi-kilo. Bien que ce ne soit pas un produit essentiel et qu’il existe des alternatives, ce prix choque plus d’un.

Sollicité pour comprendre la hausse des prix, Krit Beeharry, porte-parole de la Plateforme des planteurs des îles, souligne en premier lieu que le prix des légumes est le seul à fluctuer autant en raison du changement climatique, mais il relève que le prix baisse quand il le faut comparé à d’autres produits alimentaires qui ne font qu’augmenter. La raison principale de la flambée reste les dégâts causés par les intempéries. Il explique la situation en prenant l’exemple du piment. «Seules 100 à 200 livres de piment sont récoltées par quinzaine sur un arpent de terre depuis le mauvais temps, alors qu’un arpent devrait produire entre 1 000 et 1 200 livres de piment sur la même période. Pour récolter le piment sur cette superficie, il faut en moyenne six à huit personnes, en plus des frais de transport. En plus de la perte de piment, d’autres plantations ont été affectées.»

Face à cette situation, augmenter les prix permet de garder cette activité viable, avance-t-il. «Après les pertes conséquentes suite aux cyclones, les cultures sont vulnérables aux maladies, entraînant une diminution de l’offre de légumes sur le marché. Bien que certains légumes comme la calebasse et la pipengaille se remettent rapidement, d’autres comme le piment et la pomme d’amour peinent à retrouver leur niveau de production habituel en raison de problèmes liés à la main-d’œuvre. Mais 50 % de la production de légumes devraient se rétablir d’ici un mois.» En attendant, les agriculteurs redoutent les menaces d’éventuelles catastrophes naturelles cet été. Actuellement, bien que la tempête tropicale Djoungou ne soit pas une menace directe pour Maurice selon les prévisions météo, il y a une crainte que ses effets ne compromettent la production agricole sur l’île.

Pour sa part, Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs, fait ressortir que nous sommes dans une période de carême, ce qui signifie une augmentation de la consommation de légumes. «La demande augmentera considérablement tandis que l’offre est limitée. Si l’on prend en compte ce principe économique, il est indéniable que les prix augmenteront. Cependant, gouverner, c’est prévoir. Pour faire face à cette situation, il faut fournir le marché pour faire baisser les prix, augmentant ainsi l’offre pour correspondre à la demande.»

Il relève qu’il y aura toujours quelques individus qui exploiteront les consommateurs. «Il est impératif d’empêcher cela. Une multiplication par quatre ou cinq du prix réel n’est pas raisonnable. Les légumes excessivement chers ne profitent pas aux petits planteurs et maraîchers.» En sus des sanctions, il estime nécessaire de sensibiliser le public à la dénonciation de ces abus.