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Budget 2024-25
Professional in the Arts Council démarrage à froid
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Budget 2024-25
Professional in the Arts Council démarrage à froid
Gaëtan Abel, président du Professional in the Arts Council, Vikram Neeraj Boodhun, «Director of Culture» et Issa Asgarally, membre du conseil.
Entre les vieux projets qui reviennent sur le tapis, les effets d’annonces et le «business as usual», faisons le tri des mesures culturelles pour l’année financière à venir. Au-delà du discours du Budget 2024-25 le vendredi 7 juin, il y a également des dispositions concernant la culture qui sont saupoudrées dans d’autres domaines, dans l’annexe et les «estimates». Survol d’un secteur en quête d’un nouveau souffle.
On aime bien bouger à la veille des dates importantes, au ministère des Arts et du patrimoine culturel. Le vendredi 31 mai, une semaine exactement avant la présentation du Budget, le 7 juin, Gaëtan Abel est nommé président à temps partiel du Professional in the Arts Council. Un conseil qui a pour loi-cadre le Status of the Artist Act. Une loi qui a été votée presque un an auparavant, le 13 juillet 2023.
Le jeudi 6 juin, littéralement la veille du Budget, le ministre des Arts et du patrimoine culturel a présidé une première réunion du Professional in the Arts Council. Autour de lui, des artistes triés sur le volet par ses services.
Que dit le Status of the Artist Act ? Que pour siéger au board du Professional in the Arts Council, c’est le ministre qui nomme «une personne avec une grande expérience dans le domaine des arts visuels, de la littérature, de la musique, de l’audiovisuel, de la danse et des arts du spectacle». Ces personnes siégeront sur le board avec six représentants de divers ministères.
Qui y avait-il à la table du ministre pour la première réunion ? Pour la littérature, Issa Asgarally a été choisi. Il a été Associate professor au MIE, docteur en linguistique, chargé de cours à l’Open University. Il a dirigé une enquête sur les pratiques culturelles et les industries culturelles émergentes à Maurice, a longtemps animé une émission littéraire à la télévision nationale, est le coordonnateur du prix Jean-Fanchette et est chroniqueur littéraire à l’express. «Tout ce que l’on fait pour les artistes en général et pour les écrivains en particulier, ce ne sera jamais de trop. Le Professional in the Arts Council sera une grosse structure. Il faudra maintenant travailler pour la concrétiser», déclare-t-il.
** Le comédien Raj Gokhool a été nommé au conseil.**
Pour représenter les arts visuels, c’est Pierre Argo, photographe et peintre qui a été nommé par les autorités. «J’appelle cela la Maison des artistes. Il y a un gros travail à faire pour mettre l’art en place. Il en est resté aux balbutiements. C’est une occasion rêvée de faire exister l’art, le faire vibrer dans ce pays.»
Dans le domaine de la danse, le choix s’est porté sur Anna Patten. Elle confie sa surprise initiale d’avoir été nommée. «C’est un gros travail délicat qui nous attend. À Maurice, on a souvent mis les amateurs et les professionnels dans le même panier.» Réaliste, la danseuse et chorégraphe note que cette nomination tombe «pas loin des élections générales». Le Parlement sera dissous le 21 novembre. «On verra bien ce qui va se passer. J’attends les prochaines réunions du comité.» Pour ce qui est arts du spectacle, c’est l’animateur de jeux télévisé, comédien et formateur de théâtre, Raj Gokhool qui a été nommé.
Le ministère a fait appel à Anna Patten, danseuse et chorégraphe.
Le lendemain de cette réunion préparatoire, le Budget 2024-25 a alloué Rs 25 millions au Professional in the Arts Council pour «financer des programmes de soutien aux artistes». Encore une fois, que dit le Status of the Artist Act ? Que le Professional in the Arts Council va donner une carte professionnelle aux artistes, en les classant dans diverses catégories: le professionnel, le spécialiste occasionnel, le technien occasionnel etc. Qui va décider de la classification des professionnels ? Il y aura un comité sectoriel pour chaque domaine artistique. Siégeront dans ce comité sectoriel, le représentant du domaine qui est au board du Professionnal in the Arts Council (Anna Patten, Issa Asgarally, Pierre Argo, Raj Gokhool etc.), épaulé par deux assesseurs qui seront nommés par le board.
Nirveda Alleck: «tout cela prend trop de temps»
«Everything is so slow.» L’artiste Nirveda Alleck déplore le délai pour mettre en place le Professional in the Arts Council. En rappelant que l’an dernier déjà, le Budget en avait parlé. Ce qui a été suivi du vote du Status of the Artist Act. «Je suis contente que cela arrive, mais cela prend trop de temps. On parle de ce conseil depuis tellement d’années.»
En 2017 déjà, Nirveda Alleck avait participé aux consultations avec l’experte de l’Unesco Vesna Kopic, qui était venue à Maurice pour jeter les bases du Status of the Artist Act. «J’attendais de grandes idées pour le développement des arts à Maurice. Le Status of the Artist Act n’est pas un projet novateur. Maurice s’est engagé depuis plusieurs années auprès de l’Unesco pour mettre cela en place», souligne-t-elle.
Dans le domaine des arts visuels, l’artiste se demande ce qu’il en est de la National Art Gallery (NAG)? «Quand sera-t-elle créée ? » se demande Nirveda Alleck.
La NAG, qui existe depuis 1999, n’a que des locaux administratifs mais pas de galerie. Dans le strategic overview, le ministère des Arts signale que durant l’année financière écoulée, «la NAG a acheté des œuvres de 15 artistes. Elles font désormais partie de la collection nationale». Nirveda Alleck s’interroge aussi sur «l’installation d’œuvres artistiques dans l’espace public. On parle de développements dans l’immobilier, de chantiers de construction. Mais quels développements pour les arts ? De quelle manière se retrouvent-ils dans les projets de développement annoncés ?» Elle estime qu’à chaque projet de mini-forêt, «pourquoi ne pas y inclure les artistes pour qu’il y ait plus de matière visuelle dans la ville ? Ce thème a déjà été abordé avec le ministère, on leur donne plein d’idées, mais elles n’aboutissent pas».
Nirveda Alleck souligne que des sommes importantes, sorties du budget du ministère des Arts et du patrimoine culturel iront aux religions et associations socioculturelles. «Il faudrait séparer la religion des arts. Il y a des artistes qui doivent se battre à chaque fois qu’ils font un projet. Allouer ces sommes aux socioculturels, c’est un manque total de respect envers les artistes.»
Dans le Lotto Fund
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Rs 1 million pour poursuivre la rénovation du théâtre du Plaza - Rs 25 millions pour la rénovation du patrimoine
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Rs 30 millions pour la phase II du musée de l’esclavage intercontinental
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Rs 10 millions pour la phase II de la rénovation du théâtre de Port-Louis
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Rs 4 millions pour le Port Louis Art District
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Rs 5 millions pour chacune des deux conférences: celle sur la route des personnes mises en esclavage de l’Unesco et l’autre sur les routes des travailleurs engagés.
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