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Construction des logements sociaux
Recours à au moins 5 000 travailleurs étrangers
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Construction des logements sociaux
Recours à au moins 5 000 travailleurs étrangers
Pose de la première pierre pour 200 logements sociaux à Pointe-aux-Piments, lundi.
La construction de 8 000 logements sociaux à achever en 18 mois dès que le chronomètre est lancé au début des travaux… Est-ce faisable ou tout simplement une fumisterie ? D’autant que ce projet serait difficilement réalisable sans le recours à de la main-d’œuvre étrangère.
lL ne se passe pas une semaine sans qu’il n’y ait des cérémonies de groundbreaking ou de pose de la première pierre pour la première phase de la construction de 8 000 logements sociaux, nombre qui passeront à 12 000 pour la seconde phase. À Pointe-aux-Piments, lundi, le ministre du Logement, Steven Obeegadoo, a soutenu que si ce projet a connu un retard, il est désormais en bonne voie. Et de mentionner que la main-d’œuvre étrangère sera nécessaire pour le mener à bien.
Or, une petite enquête a démontré que sans la main d’œuvre étrangère, les maisons ne seront pas livrées à temps, soit 18 mois après le début des travaux. Interrogé lundi, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a expliqué que plusieurs demandes ont été faites auprès de son ministère pour le recrutement de travailleurs étrangers dans le secteur de la construction. Il a indiqué que la demande devrait tourner autour de 4 000, en laissant entendre que le dossier pour le recrutement de travailleurs étrangers n’est pas clos. Il nous revient que les demandes dépassent les 5 000 et ceci pourrait même augmenter dans les mois à venir.
Bhooshan Ramloll, directeur d’une entreprise de construction, ne passe pas par quatre chemins pour dire que, sans les travailleurs étrangers, il sera difficile de construire ces logements. Sa compagnie, qui a obtenu un contrat pour la construction de 900 maisons, a fait une demande pour un millier des travailleurs. C’est vers l’Inde, le Népal et Madagascar qu’il compte se tourner pour le recrutement, principalement de maçons.
Selon lui, recruter de la main-d’œuvre étrangère lui reviendra plus cher. «Il y a beaucoup plus de frais supplémentaires pour ces travailleurs étrangers que pour la main d’œuvre locale. Le permis d’importation est de deux ans au maximum et chaque permis coûte Rs 6 500 par travailleur par an. Il faut leur trouver des dortoirs, de la nourriture et des cuisiniers, sans oublier qu’il faut qu’il ait un Welfare Officer. Mais que voulez-vous ? C’est un projet de grande envergure pour le pays et si on a fait une demande pour construire, alors il faut le faire.»
Néanmoins, il évoque beaucoup d’avantages avec les ouvriers étrangers, notamment leur disponibilité. Ils sont libres pour des heures supplémentaires car ils souhaitent gagner plus d’argent en moins de temps. À Maurice, souligne-t-il, il n’y a pas assez d’employés qualifiés dans la construction. Plusieurs d’entre eux sont partis là où ils considèrent que l’herbe est plus verte. Ensuite, le pays fait face à une évolution géographique. «Les jeunes n’exercent plus ce métier. Les parents maçons ne veulent pas que leurs fils fassent ce métier car, à leur avis, c’est trop dur.»
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