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Requinquages

13 janvier 2024, 10:20

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En France, les éditorialistes analysent sous tous les angles possibles la nomination de Gabriel Attal, 34 ans, devenu un phénomène de société, étant le plus jeune Premier ministre de la tumultueuse histoire de la Vᵉ République. Pour l’opinion, ce choix relève d’un coup politique pour requinquer le quinquennat d’Emmanuel Macron, «en penchant un peu plus à droite le gouvernement».

Après les premières analyses sur les raisons et motivations plurielles derrière ce séisme politique à la française, l’on se focalise désormais sur le gouvernement d’Attal, qui serait sous l’influence paternaliste de l’Élysée. Ainsi le choix de Rachida Dati, qui serait celui de Macron, comme membre du gouvernement retient l’attention pour plusieurs raisons. Pour une section de la presse, l’ex-garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy, est devenue la star du gouvernement Attal.

Inattendue à la Culture, Dati entend y laisser son empreinte : «Je sais personnellement ce que je dois à la culture française», avant de saluer «l’exception culturelle» et d’appeler à bâtir une nouvelle culture populaire pour tous. «J’ai trop vu de jeunes se couper de tout et ne plus vouloir regarder la télévision, ne plus vouloir regarder de films, ne plus vouloir lire et ne plus vouloir écouter de la musique.»

La personnalité de Dati détonne de celle d’Attal. Ainsi l’on se demande comment, outre Bruno Le Maire (54 ans), Éric Dupond-Moretti (62 ans), Julien Denormandie (43 ans) et/ou encore Gérald Moussa Darmanin (41 ans), le jeune Attal pourrait tenir en laisse une Rachida Dati, qui ne cache pas son ambition de «gagner la capitale» aux municipales de 2026. Attal, que le New York Times accueille avec un gros titre du genre «France Gets Its Youngest and First Openly Gay Prime Minister», ne perd pas de vue sa mission : «On est tous une équipe. Je vais miser sur l’action, l’action et l’action. On mettra l’accent sur les résultats, les résultats et les résultats.» Sosie politique d’Emmanuel Macron, Attal n’a pas besoin de se réinventer pour entrer dans les chaussures que les anciens pensent trop grandes pour lui. Sauf que sa fougue, son sérieux et sa vision font taire les sceptiques, qui l’attendent néanmoins au tournant. Selon le quotidien Le Monde, «Gabriel Attal a cent jours pour réussir (...) À chaque fois qu’on a dit qu’il allait se cramer, il ne s’est pas cramé. Emmanuel Macron ne va pas le sacrifier (...) Gabriel Attal (devrait) faire du Gabriel Attal, et pas seulement du Emmanuel Macron»...

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À suivre aujourd’hui les élections taïwanaises, qui dépassent le cadre asiatique. La Chine ne cesse, depuis quelques semaines, d’accentuer la pression par rapport à cette course présidentielle sur l’île de Taïwan. Les autorités chinoises martèlent : «La République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime en Chine et Taïwan est une partie inséparable de la Chine.»

La présidente sortante, Tsai Ing-wen, qui a toujours prôné l’autonomie et qui ne se laisse pas intimider par Pékin, s’en va après huit ans au pouvoir, au service de la souveraineté de Taïwan. Selon les autorités chinoises, le candidat à la succession d’Ing-wen, nommément le vice-président William Lai, serait «pire». «Voter pour Lai, c’est opter pour la guerre», fait ressortir Pekin. Mais personne n’est dupe. La Chine veut rétablir le rapport de force dans cette partie du monde.

En réalité, la deuxième puissance économique mondiale montre son opposition féroce envers tous ceux qui militent pour la séparation permanente de Taïwan et de la Chine, en particulier, les acteurs étrangers comme les États-Unis et le Japon, et ce, alors que Washington et Londres viennent de bombarder les rebelles houthistes au Yémen et que l’Afrique du Sud, dans un cas judiciaire historique, accuse Israël de violer la convention de l’ONU sur le génocide...