L’étude trimestrielle de la confiance des consommateurs, conclue le mois dernier par Analysis Kantar et rendue publique la semaine dernière, estime que 70 % des ménages privilégient un budget mensuel minimum de Rs 31 000 pour faire vivre une famille de quatre personnes. D’autres proposent une somme de Rs 51 000 par mois.

À cet effet, l’étude d’Analysis soutient que même si près de la moitié des ménages considèrent que leurs conditions de vie correspondent à la moyenne, 72 % éprouvent des difficultés à respecter leur budget mensuel. Résultat, ils ont dû effectuer des ajustements dans leurs dépenses courantes. Ainsi, 50 % ont résilié ou carrément mis fin à certaines dépenses mensuelles, 48 % ont dû choisir des gammes ou des produits moins chers alors qu’un tiers ont décidé de travailler plus, de changer des comportements, de piocher dans leurs économies ou encore d’acheter des produits d’occasion.

Interrogés sur des dépenses spécifiques, les ménages ont clairement choisi la prudence tout en contrôlant dans le même temps certaines dépenses, notamment en achetant moins de vêtements neufs, de produits de soin et de maquillage, en fréquentant moins le restaurant ou encore en repoussant certains achats d’équipements.

L’enquête trimestrielle d’Analysis maintient qu’il existe une perception que les prix sont en hausse, avec 73 % des consommateurs pensant qu’ils augmentent trop alors que seulement 5 % estiment qu’ils sont stables. Face à cette situation, la grande majorité des sondés, près de 64 %, soutiennent que le gouvernement n’agit pas suffisamment dans la lutte contre l’inflation. Parmi les attentes prioritaires des ménages, on relève l’augmentation du salaire minimum, la diminution des dépenses gouvernementales, attaquer le problème lié à la corruption et contrôler le prix du carburant et de l’électricité. Quant aux entreprises, l’étude dresse une liste de leurs attentes: paiement de salaires décents, soutien aux employés, le renforcement des achats locaux et l’appui aux causes sociales.

Sur la base cette étude, les consommateurs se disent inquiets face à l’effritement de leur pouvoir d’achat, convaincus que les mesures prises ne sont pas suffisantes, les obligeant à faire des compromis. Dans ce contexte, le consommateur ressent de façon plus aiguë «les frictions entre ses valeurs, ses ambitions et attentes et la réalité auquel il fait face. Cette situation pourrait engendrer une frustration générale».

Quid de la situation de l’emploi ? Analysis trouve que la perception de la situation s’inscrit dans une dynamique différente, avec 26 % des interviewés qui perçoivent qu’il y a une part importante d’offres actuellement disponibles. Ce chiffre est plutôt stable, voire légèrement à la baisse par rapport au premier trimestre 2023. En revanche, il est nettement plus élevé qu’avant le Covid : en effet, par comparaison, ce chiffre était de moins de 8 % en 2019. En ce qui concerne l’évolution future du marché de l’emploi, elle est très positive : globalement, 48 % des Mauriciens anticipent une stabilisation et 16 % une augmentation d’offres d’emploi dans les mois à venir. Seulement 26 % envisagent une baisse à ce niveau.

L’indice de confiance en légère hausse

Pour le deuxième trimestre 2023, l’indice de confiance des consommateurs effectue une légère remontée par rapport au trimestre précédent, bien qu’il reste nettement en deçà de l’indice du premier trimestre 2020 (pré-Covid). Une observation majeure est la perception positive de la situation actuelle et future de l’emploi, avec un indice élevé de 86.

Cette perception a connu une progression régulière depuis le creux atteint au troisième trimestre 2020, au cœur de la crise Covid. L’indice mesurant la perception des consommateurs quant à l’évolution de leurs revenus a connu une remontée significative depuis 2022 pour atteindre au deuxième trimestre 2023 un niveau relativement élevé (73).

L’indice relatif aux perspectives d’achats de biens durables reste modeste (52), malgré une remontée importante depuis un an. Cet indice avait en effet atteint son niveau le plus bas au deuxième trimestre 2022. Il en est de même pour l’indice qui reflète la perception de la situation économique, qui est jugée «pas bonne» par 69 % des consommateurs. La situation économique semble clairement liée ou influencée par la situation des prix dans le pays.