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Requête officielle

Sarita Boodhoo : «Que l’État construise tous les autres centres culturels à Côte-d’Or»

3 mai 2024, 21:00

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Sarita Boodhoo : «Que l’État construise tous les autres centres culturels à Côte-d’Or»

Sarita Boodhoo, lors du lancement de son livre «Geet Gawai Bhojpuri Folk Songs in Mauritius» l’année dernière, en compagnie de Reeta Poonith, la «Head» de la Geet Gawai School.

Requête officielle. «Que les autorités créent un village culturel à Côte-d’Or pour accommoder tous les centres culturels et Speaking Unions». Cette demande de Sarita Boodhoo, présidente du Bhojpuri Speaking Union, a été adressée par courrier à Steven Obeegadoo, Deputy Prime minister et ministre du Logement, le 10 avril. Avec copie au Premier ministre et au ministre des Arts et du patrimoine culturel.

Sarita Boodhoo souligne: «Je n’ai pas demandé un terrain uniquement pour le Bhojpuri Speaking Union. Monn demann pou tou dimounn.» Cette demande fait suite à la réponse de Steven Obeegadoo à une Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition d’alors, Xavier-Luc Duval. La PNQ portait sur l’échange de terrains alloués au centre culturel tamoul et à l’Indo Mauritian Catholic Association. Si une restitution des parcelles initialement désignées était envisagée et si non, pourquoi ?

L’échange de terrain, dans le cas du centre culturel tamoul, a provoqué la colère de plusieurs contestataires. Et l’actuel président du centre culturel tamoul a été mis en cause pour avoir accepté le compromis.

Dans sa réponse, le Deputy Prime Minister a indiqué que l’État construira, «au nom du Hindi Speaking Union, du centre culturel tamoul et de l’Urdu Speaking Union, huit centres culturels à ses frais» Sarita Boodhoo a saisi la balle au bond en soulignant dans sa lettre qu’en 2006, quand l’allocation des parcelles a été révisée une première fois, «tous les centres culturels et Speaking Unions n’existaient pas encore». Rappelons que c’est en 2011 que les lois créant l’Arabic Speaking Union, le Bhojpuri Speaking Union, le Creole Speaking Union, le Mandarin Speaking Union et le Sanskrit Speaking Union ont été votées à l’Assemblée nationale.

Manque de synergie

La présidente du Bhojpuri Speaking Union repose également sa demande sur l’affirmation du Deputy Prime minister que «this government has always been supportive of all religions and cultures and cultural centre projects». Avant de rappeler qu’au cours des «dix dernières années, le ministère des Arts a alloué pas moins de Rs 37 millions rien qu’au centre culturel tamoul».

À titre indicatif, le Budget 2023-2024 a accordé une subvention annuelle de Rs 4,1 millions à chacun des centres culturels tamoul, télougou et marathi. Le centre culturel islamique a obtenu une subvention annuelle de Rs 7,5 millions. Et la subvention du centre Nelson Mandela pour la culture africaine (qui a son bâtiment à La Tour-Koenig) est de Rs 14,6 millions. Dans le cas des Speaking Unions – il y en a 11 en tout –, le Budget 2023-2024 mentionne une somme totale de Rs 19 millions.

Pour Sarita Boodhoo, un village culturel regroupant tous les centres et les Speaking Unions «permettraient l’organisation d’activités communes, amenn linite ant nou». Le thème du manque de synergie entre ces institutions qui oeuvrent dans le même secteur a souvent été soulevé. Tout comme la question du centre culturel mauricien, qui n’est plus opérationnel depuis 2005. Qu’un centre culturel soit dans le coma n’a pas empêché le ministère des Arts de défendre la création d’un 12e Speaking Union. La loi créant le French Speaking Union a été votée sans amendement le 23 avril.


«Bhojpuri Mahotsav» : réflexions autour du bhojpuri du 6 au 8 mai

Le Bhojpuri Mahotsav était attendu de longue date. Il aura lieu du lundi 6 mai au mercredi 8 mai à l’hôtel Long Beach. Le «mahotsav» ou festival international de la langue bhojpuri estl’occasion de réunir des délégués de diverses parties du monde pour célébrer cet héritage culturel, partager les expériences communes des descendants de travailleurs engagés sur les dimensions que la langue a prises dans chacun de ces pays. Mais surtout, considérer les moyens de mieux relayer l’amour de la langue aux jeunes générations.

Sarita Boodhoo, présidente du Bhojpuri Speaking Union, travaille sur cette manifestation depuis cinq ans. Programmée avant la pandémie, elle avait été reportée depuis, faute de fonds.«I am happy now», dit-elle à quelques jours de cette réunion mettant le bhojpuri à l’honneur.

Sont attendus : 20 resource persons, «des universitaires pas uniquement de la diaspora, mais aussi du Népal, par exemple. Il n’est pas sur l’Indenture Route, mais au Népal, le bhojpuri est officiellement reconnu avec 13 autres langues». Une centaine de délégués viendront du Trinidad et de la Guyane, entre autres. Sarita Boodhoo avait proposé Chan Santokhi, président du Suriname, comme invité d’honneur. Une initiative qui ne s’est pas concrétisée.

L’évolution de la langue a connu un autre essor avec «la seconde migration, quand les descendants de travailleurs engagés sont partis à leur tour, par exemple, du Suriname vers la Hollande. D’autres se sont installés aux États-Unis, en Nouvelle Zélande, en Australie», ajoute Sarita Boodhoo. L’expérience mauricienne sera aussi partagée.