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Silence versus parole
Not Guilty! C’est un revirement de situation, on ne peut plus favorable, pour l’ancien ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, et ses hommes de loi, dont principalement Mᵉ Raouf Gulbul, devant la cour intermédiaire, hier. Face aux Avengers (qui sont devenus moins vocaux) et Simla Kisten (dont la crédibilité a été sérieusement mise en doute par la justice), dans le cadre de l’affaire Constituency Clerk, ils ont repris leur droit à la parole après avoir fait régner jusqu’ici la loi du silence dans les différentes procédures policières et judiciaires.
Trois ans après sa démission comme ministre, Yogida Sawmynaden a été innocenté par la magistrate Anusha Rawoah de la cour intermédiaire, alors que Mme Kistnen a essuyé des critiques sévères par rapport à ses versions peu cohérentes.
Dans le cadre d’un système pénal qui valorise la présomption d’innocence, il y a, heureusement, le droit au silence, martèle Me Gulbul. Ce droit fondamental est essentiel pour la protection des accusés, surtout lorsqu’ils font face à des allégations qui peuvent entacher leur réputation de manière durable. La procédure pénale vise un équilibre délicat entre deux objectifs principaux : la protection de la société et la garantie des droits individuels des personnes accusées. Le droit au silence joue ainsi un rôle central en assurant que les accusés ne soient pas forcés de contribuer à leur propre incrimination. En permettant aux accusés de ne pas répondre aux questions sans que cela soit interprété comme une preuve de culpabilité, le droit au silence garantit donc que les individus ne soient pas soumis à des pratiques coercitives. Ce droit aide à maintenir l’intégrité de la procédure judiciaire en s’assurant que les preuves recueillies contre une personne soient obtenues de manière légitime et équitable.
En préservant la présomption d’innocence et en empêchant l’auto-incrimination, le droit au silence contribue à une justice plus équilibrée et plus humaine. Les propos de Me Gulbul hier ont rappelé la pertinence et l’importance de ce droit dans notre système judiciaire. Dans d’autres girons, on rappelle aussi l’adage selon lequel le silence est d’or et la parole d’argent. Et l’on est, dit-on, maître de ses mots avant de les dire et leur esclave après. C’est dire la relation complexe et complice qui se noue entre le silence et la parole. Car en l’interprétant, à tort ou à raison, le silence devient loquace.
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La démission jugée quelque peu tardive, en février 2021, de Yogida Sawmynaden comme ministre du Commerce avait secoué le MSM. Le Premier ministre s’était réfugié dans une «politique spirituelle», ayant réalisé qu’il ne pouvait se substituer aux institutions d’enquête pour sauver son colistier au no8, un peu comme Collendavelloo l’avait fait, à tort, pour Sobrinho.
À l’époque, on doutait fortement que Sawmynaden puisse un jour retrouver un maroquin ministériel, en raison des nombreuses casseroles qui résonnaient dans le sillage de l’affaire Kistnen. Mais la donne a changé depuis hier. Et Sawmynaden n’a pas manqué de remercier, outre sa famille et ses camarades de parti, le Premier ministre et son épouse pour leur soutien, tout en laissant planer le doute sur son avenir politique, qui ne dépend plus, tout à fait, de lui, mais d’une série d’autres facteurs.
Il est intéressant de voir comment le MSM va devoir à nouveau souffler le chaud et le froid en ce qui concerne Sawmynaden : aura-t-il, à la faveur du non-lieu de la cour intermédiaire, droit à un ticket aux prochaines législatives, et ce, après avoir été rétabli comme membre du Cabinet ? Une autre démission du Parlement du genre Hurdoyal ne serait pas envisageable cette fois-ci.
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