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Surenchérissements
Hier, le Premier ministre a dévoilé deux de ses dernières cartes maîtresses dans la course à sa réélection, prenant de l’avance sur l’opposition avec des mesures électoralistes ciblées. La veille, Navin Ramgoolam avait tenté de prendre l’ascendant sur son rival, mais il ne s’attendait pas à ce que Pravind Jugnauth puisse surenchérir à ce point. Ainsi, les propositions de l’opposition – le paiement rétroactif à juillet 2024 de l’augmentation de Rs 1 000 sur la pension, une double pension aux veuves et aux personnes en situation de handicap à 60 ans, les médicaments gratuits et l’exonération fiscale des pensions – portées par le tandem Ramgoolam-Bérenger paraissent désormais moins attractives face aux promesses du gouvernement sortant, qui tient les cordons de la bourse et l’appareil d’État, alors que les comptes de l’opposition sont souvent gelés et les caisses durablement asséchées.
La question cruciale reste toutefois le financement de ces promesses. Comment Jugnauth compte-t-il financer ces mesures si la renégociation de la location de Diego Garcia par les Américains n’aboutit pas ? À ce stade, le Premier ministre garde le silence sur ce point. De son côté, l’opposition est prise au piège entre l’inflation des promesses électorales et la rigueur financière qu’elle prône pour revenir au pouvoir.
Tandis que les jeunes et les seniors ont été courtisés comme jamais auparavant, cela suffira-t-il au MSM pour assurer la victoire d’un Pravind Jugnauth version 3.0 ? Et que feront le Parti travailliste et ses alliés, à court de financement ? Sauront-ils surenchérir avec, par exemple, une pension de vieillesse à Rs 25 000 ? La bataille des promesses est loin d’être terminée alors que la dissolution du Parlement est plus imminente que jamais.
Immigration : durcissement global
Les récentes politiques visant les jeunes de 18 à 35 ans suffiront-elles à ralentir la fuite des cerveaux ? Tandis que certains pays occidentaux adoptent des mesures restrictives, ces décisions pourraient, ironiquement, encourager les jeunes talents à rester dans leur pays d’origine.
Au Canada, le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a annoncé la fin des programmes d’immigration «illimités» après une hausse des résidents temporaires, notamment parmi les étudiants internationaux. Le gouvernement a imposé un plafonnement de deux ans sur le nombre d’étudiants étrangers, pour éviter que l’immigration temporaire ne devienne un moyen détourné d’obtenir la résidence permanente. Cette décision a déclenché des protestations, particulièrement d’étudiants indiens et mauriciens, qui risquent l’expulsion bien qu’ils aient obtenu leur diplôme et travaillé au Canada.
Ces étudiants demandent à être exemptés des nouvelles restrictions du Programme des candidats des provinces (PCP) et appellent à une prolongation de leur permis de travail. Le Canada prévoit de réduire ses résidents temporaires à 5 % de la population d’ici trois ans.
Ce durcissement des politiques migratoires n’est pas propre au Canada. En Europe, des pays comme l’Italie, la Hongrie, les Pays-Bas et la France adoptent des mesures similaires. En France, le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré vouloir mettre fin au «désordre migratoire», reflétant un débat de plus en plus polarisé, souvent influencé par des idées d’extrême droite.
En Allemagne et en Autriche, après une décennie d’accueil massif de réfugiés, les gouvernements cherchent aussi à restreindre l’immigration. Entre 2014 et 2023, l’Allemagne a accueilli 35 % des demandeurs d’asile en Europe, mais aujourd’hui, des politiques protectionnistes émergent.
L’Espagne, en revanche, adopte une approche plus positive. Le Premier ministre Pedro Sanchez a récemment souligné, lors d’une visite en Mauritanie, que l’immigration bien gérée peut être une source de richesse et de développement.
Pendant ce temps, l’Union européenne peine à mettre en place une politique migratoire commune. Le pacte sur la migration et l’asile ne sera appliqué qu’en 2026, laissant les pays membres adopter des mesures axées sur la réduction des entrées irrégulières.
L’immigration est en pleine transformation. Partout en Occident, les politiques se durcissent, menaçant certains secteurs économiques fortement dépendants de la main-d’œuvre immigrée. Bien que certains gouvernements cherchent encore à valoriser l’immigration légale, la tendance globale reste à la fermeture progressive des frontières.
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