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Tout ce qui brille n’est pas or, voyons !
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Tout ce qui brille n’est pas or, voyons !
Les apparences peuvent être trompeuses. L’impressionnante piste d’atterrissage qui fait pâlir Plaisance, le quai avec ses eaux profondes, le design strict et sans artifice, le côté pratique primant sur la belle nature sauvage, on aurait pu croire qu’on a dépensé des milliards pour en faire un semblant de base militaire digne de ce nom, soit une base militaire «en puissance» comme titrait l’express jeudi – «en puissance» désigne ce qui n’est que virtuellement, potentiellement ; l’expression, opposée à «en acte», indique l’être en devenir, à l’état virtuel. Mais «NON !», insiste Pravind Jugnauth. «Les accords entre Maurice et l’Inde portent essentiellement sur l’amélioration des infrastructures maritimes et aériennes», souligne le Premier ministre, avant de lancer : «Cela permettra une meilleure surveillance de notre ZEE.» Pravind Jugnauth pourrait facilement rabattre le caquet de plus d’un en dévoilant l’accord entre le gouvernement de Modi et le sien par rapport à Agaléga. Mais non, on nous dit qu’il faut le croire sur parole, car tout ce qui brille n’est pas forcément or, argent, voire cuivre.
Pravind Jugnauth a aussi parlé de la connectivité comme étant «le poumon des développements». Sur l’île, beaucoup ont cru que cela signifie que le tourisme allait connaître un essor avec le nouvel aéroport qui pourra accueillir les gros-porteurs, mais le côté austère des constructions indiennes à Agaléga et le confort relatif du bateau chinois, Peros Banhos, ne jouent pas en faveur de cette ambition touristique ; des éventuels touristes, qui auront à rester à bord de leur bateau, car il n’y a pas d’hôtels écologiques sur place…
Et comme nous ne pouvons pas débarquer à Diego Garcia, il se pourrait que le gouvernement mauricien ne sache pas trop à quoi ressemble une base militaire, vu que nous n’avons que les Line Barracks et les campements de la SMF ?
Une base militaire, pas paramilitaire, c’est un site, des bâtiments, une longue, très longue piste d’atterrissage, un quai profond pouvant accueillir porte-avions et sous-marins. C’est normalement sous le contrôle des militaires, mais Agaléga, nous assure Pravind Jugnauth, sera géré par le gouvernement mauricien, et peut-être par la SMF. En vertu d’accords entre États, certaines grandes puissances gèrent des bases en dehors de leurs frontières, comme la France, la Chine et les États-Unis gèrent une base commune à Djibouti. Les bases militaires demeurent avant tout les points de coordination et de départ des interventions des armées, par exemple, contre les pirates qui sévissent le long du canal du Mozambique. Base militaire est un terme générique. On peut trouver plusieurs types de base : base aérienne, base navale, base sous-marine…
Par exemple, une base aérienne est avant tout une piste d’au moins trois kilomètres ou la partie d’un aérodrome utilisée par les forces armées d’un pays pour mettre en œuvre la composante aérienne de sa stratégie militaire. Les avions d’armes ont souvent besoin de pistes de grande longueur en raison d’une vitesse d’atterrissage élevée, en situation de guerre. La largeur doit être suffisante pour permettre le décollage simultané de deux appareils, même si les avions militaires sont généralement conçus pour réaliser des atterrissages et décollages courts en conditions opérationnelles, en temps normal. Outre des infrastructures de l’aérodrome, les bases aériennes se distinguent par un périmètre de sécurité gardé, dont l’importance est liée aux types d’armements stockés…
Avec les risques de conflit dans ce monde agité, Agaléga, grâce à l’aide précieuse des Indiens, comme le soulignent à la fois le MSM et le PTr, pourrait devenir un lieu qui pourrait concurrencer Diego Garcia, si jamais les États-Unis sous Trump nouent une alliance avec Poutine pour contrer les Chinois… Pour l’instant, les dizaines d’habitants pourront profiter de la piste (pour jouer à la marelle ?), mais si un jour, le monde bascule, et que l’Inde et la Chine s’alliaient, Maurice aurait de quoi attirer les belligérants de ce monde, qui paieraient alors encore plus que les Américains et les Anglais… En attendant de récolter le loyer sur Diego Garcia, le gouvernement de Pravind Jugnauth, grâce à son entente avec celui de Modi, a peut-être anticipé le futur et placé Maurice sur la carte des stratèges militaires…
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