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Un premier trimestre globalement positif

10 avril 2024, 09:02

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Alors que l’on entame le deuxième trimestre, les indicateurs macroéconomiques sont résolument positifs. Tout comme le Fonds monétaire international, Statistics Mauritius table sur une croissance du PIB réel de 4,9 % du PIB pour 2024. Celle-ci sera tirée principalement par l’industrie du bâtiment (+37,4 %) avec la mise en œuvre des projets de logements sociaux, le tourisme (+26,8 %) avec la perspective de 1 350 000 arrivées touristiques et de recettes de près de Rs 90,5 milliards et les services financiers (+4,8 %) qui demeure notre poule aux œufs d’or avec les dépôts de l’activité global business comptant pour plus de 50 % des passifs des banques.

Au niveau de la Banque de Maurice, l’on se montre beaucoup plus optimiste. À l’issue de la dernière réunion du comité de politique monétaire, le Gouverneur Harvesh Seegolam affirmait que les conditions sont réunies pour une croissance robuste de 6,5 %. Outre le regain d’énergie dans les secteurs traditionnels, une autre variable pèsera de tout son poids dans la balance. Il s’agit de l’effet levier de la demande. L’amélioration du pouvoir d’achat du Mauricien après les augmentations salariales et la majoration de la pension de vieillesse, qui concerne plus de 257 000 pensionnés, vont appuyer la consommation qui compte pour environ 75 % du PIB. À cela viendront se greffer les investissements du secteur public qui ont grimpé par 73,5 % en 2023. Concernant l’inflation, la Banque centrale demeure confiante en un mouvement favorable des prix des produits importés. Avec pour conséquence que l’inflation sera contenue à 4,9 %.

Les prévisions de la Banque de Maurice donnent du grain à moudre au ministre des Finances, qui, lors de la huitième réunion du comité mixte public-privé, a réitéré que le cap d’une croissance de 6,5 % est maintenu, tout en soutenant que quatre ans après la pandémie, l’heure est venue pour l’économie mauricienne d’évoluer. Une évolution essentielle surtout en cette ère où l’on parle de l’économie de la vie et où il est devenu vital pour le petit État insulaire qu’est Maurice d’avoir une vision holistique par rapport à la croissance. Il faudra attendre le Budget 2024-25 pour savoir quelle sera la formule de Renganaden Padayachy pour consolider notre résilience économique, sociale et écologique. La communauté des affaires s’attend à ce que le gouvernement envoie le bon signal et lui insuffle la confiance nécessaire avant de démarrer les gros chantiers de demain.

Parlant de confiance, le dernier CEO Survey de PwC Mauritius révèle que 83 % des dirigeants d’entreprises sont optimistes par rapport à la croissance. En parallèle, ils sont 64 % à exprimer leur confiance dans les perspectives de croissance de leurs revenus à court terme. Autre enseignement : les CEO mauriciens ne veulent pas rater le train du numérique. Ainsi, ils estiment que dans les trois prochaines années, l’intelligence artificielle générative jouera un rôle plus significatif dans la manière dont leurs entreprises fourniront de la valeur (77 %), améliorant du coup la qualité de leurs produits et services (57 %).

Hormis les outils prévisionnels macroéconomiques, les résultats financiers et la performance de la Bourse de Maurice sont des révélateurs que l’économie mauricienne emprunte une trajectoire de croissance. Ainsi, dans le sillage de la publication des bilans des sociétés cotées, et notamment celui de SBM Holdings qui, outre des bénéfices de Rs 4,3 milliards, a annoncé le doublement de ses dividendes, le SEMTRI, l’indice de rendement qui mesure les plus-values générées ainsi que les dividendes versés, a atteint un record historique à 9 301,55 points à la fermeture du marché boursier le 1er avril. Pour le mois de mars, MCB Group, la plus grosse capitalisation avec un poids de 33,8 % dans le Semdex, a eu un rendement de 10,9 %. Les autres grosses pointures ayant généré un rendement intéressant sont : SBM Holdings (16,9 %), New Mauritius Hotels (4,8 %, Gamma Civic (5,5 %) et Rogers & Company (2,4 %).

À quelques semaines du prochain Budget et alors que nous entrons de plain-pied dans la campagne électorale, la plupart des signaux macroéconomiques et la réaction du marché laissent à penser que l’on progresse dans la bonne direction. Mais le modèle économique actuel prôné par le Trésor public affiche quelques défaillances dans le sens que la stratégie consistant à appuyer la demande pourrait beaucoup plus influer sur les prix que le prévoient les chiffres sur l’inflation. De même, l’on récolte ces jours-ci les effets néfastes de notre stratégie consistant à avoir recours à la planche à billets, avec la roupie qui a glissé face aux principales devises depuis le début de l’année, perdant 4,7 %, 3,7 % et 4,6 % face au dollar, à l’euro et à la livre sterling respectivement.