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Changement climatique
S’adapter, le défi des petits États insulaires
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Changement climatique
S’adapter, le défi des petits États insulaires
(Photo illustration)
Dans l’étude intitulée «Post-COVID-19 Climate Resilience & Adaptation in Small Island Developing States (SIDS)», soumis à l’UNESCO Regional Office for Eastern Africa en 2022, et publié la semaine dernière, le Dr Zaheer Allam, spécialiste en développement durable, dévoile l’impact du changement climatique sur les petits États insulaires en développement tels que Maurice, les Comores et les Seychelles. Cette recherche met en évidence les défis locaux, les lacunes dans les politiques et les opportunités environnementales, socio-économiques et culturelles liés à ce phénomène. Elle explore des concepts fondamentaux tels que la durabilité, l’adaptation et la résilience.
Le rapport souligne que, malgré les performances économiques positives de divers secteurs, Maurice reste extrêmement vulnérable aux événements liés au changement climatique, tels que l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des cyclones, les précipitations accrues, les vents violents et les fortes vagues. Ces phénomènes ont un impact significatif sur des secteurs sensibles tels que le tourisme, la pêche, l’agriculture, les transports et les communications, compromettant ainsi les efforts visant à renforcer la résilience et à s’adapter aux nouveaux défis climatiques.
L’étude révèle également que les répercussions du changement climatique s’étendent à d’autres domaines vitaux tels que la santé et l’éducation, nécessitant des actions coordonnées au niveau national et international. Une priorité majeure pour Maurice et d’autres petits États insulaires en développement (PEID) est la mobilisation de ressources financières pour accélérer les programmes d’atténuation.
Contraintes financières
Cependant, Maurice est confronté à plusieurs défis majeurs, notamment «les contraintes financières, un déficit de connaissances et de compréhension, des capacités institutionnelles limitées, un manque d’infrastructures de recherche adéquates et l’impact du Covid-19». En particulier, l’insuffisance de ressources financières internes compromet sa capacité à respecter ses engagements nationaux et internationaux pour lutter contre le changement climatique. Le soutien des donateurs se concentre principalement sur les phases non contraignantes des projets, nécessitant une gestion prudente compte tenu des limites d’endettement du pays. Les chocs externes ont un impact à court et à long terme sur les programmes d’atténuation, ralentissant la résilience et l’adaptation.
Les opportunités offertes par la pandémie de Covid-19, telles que l’augmentation des sources de financement et la possibilité de restructurer la dette en cours, pourraient soulager l’économie du pays. De plus, une stratégie de relance axée sur l’océan, renforcée par des partenariats internationaux dans des secteurs tels que l’exploration de projets de développement à long terme, pourrait permettre à Maurice de gérer ses ressources marines de manière plus efficace. D’autres opportunités incluent des partenariats pour l’exploitation des ressources marines à des fins biotechnologiques ou pharmaceutiques et la capitalisation sur les opportunités émergentes des services en ligne, en tant que leader de l’exportation de services TIC dans la région africaine.
Ces initiatives pourraient faire face à des obstacles tels que des contraintes financières et un cadre politique insuffisamment développé, mais les Blue Bonds, Green Bonds et Diaspora Bonds représentent des voies financières envisageables.
Les conditions climatiques extrêmes exercent une pression sur le tourisme
Les PEID ne sont responsables que d’une infime part, soit 1 %, des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pourtant, ils figurent parmi les nations les plus exposées aux ravages du changement climatique, étant 35 % plus vulnérables que les autres pays. Les conséquences de cette vulnérabilité se manifestent à travers des inégalités socio-économiques croissantes, qui sont particulièrement préoccupantes pour les femmes et les filles. Les PEID ont en moyenne perdu la moitié de leur main-d’oeuvre qualifiée, et la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’aggraver ces difficultés. D’ici à 2030, on estime que leur perte annuelle de produit intérieur brut devrait passer d’une moyenne de 0,75 % à 6,5 %, principalement en raison des conditions climatiques extrêmes qui exercent une pression significative sur leur secteur vital, le tourisme.
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