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Mission d’observation électorale de la SADC
«Une élection pacifique et bien organisée, mais des réformes nécessaires»
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Mission d’observation électorale de la SADC
«Une élection pacifique et bien organisée, mais des réformes nécessaires»
Le lancement de SEOM s’est tenu le mardi 5 novembre, au Caudan Arts Centre.
Le 10 novembre, les élections générales se sont déroulées dans un environnement calme et pacifique, selon la Mission d’observation électorale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), connue sous le sigle SEOM. La mission, dirigée par Mohamed Chande Othman, ancien juge en chef de la République de Tanzanie, a présenté une déclaration préliminaire à l’issue du scrutin. Elle recommande des efforts concertés pour encourager la participation des femmes et des jeunes, notamment en augmentant le nombre de candidates.
De plus, elle suggère que le gouvernement mauricien envisage de réformer le processus électoral, en améliorant notamment le comptage des votes et en adoptant des technologies pour accroître l’efficacité du processus. Composée de 35 observateurs venus de neuf pays membres de la SADC, les membres de la mission ont été déployés dans les dix districts administratifs de Maurice. Mohamed Chande Othman a salué le calme politique du pays durant la période préélectorale, le jour de l’élection et pendant le comptage des votes, notant l’absence d’incidents majeurs ou de menaces pour la sécurité. Les autorités mauriciennes ont été félicitées pour leur gestion de la sécurité, avec une planification minutieuse pour le déploiement des forces de police. «Les forces de l’ordre ont maintenu une vigilance constante, et ont assuré un environnement propice à des élections libres et transparentes, en interdisant la vente d’alcool et en veillant à la sécurité des électeurs», a-t-il déclaré.
L’enregistrement des électeurs a eu lieu en février et la mission a noté que le registre électoral a été mis à jour de manière efficace, garantissant que seuls les citoyens résidant dans le pays soient inscrits. Cependant, un point de préoccupation soulevé concerne le vote par procuration, qui a créé des déséquilibres dans le processus électoral. Le comptage des voix s’est poursuivi le jour suivant, un sujet de débat pour lequel aucun consensus clair n’a encore été trouvé.
La mission a également observé qu’aucune réforme électorale n’avait été mise en place depuis 2019 et qu’il n’y avait pas de pétitions électorales en instance devant la Cour suprême. Cependant, certains acteurs politiques ont exprimé leurs préoccupations face à la lenteur des procédures judiciaires et l’importance de créer des tribunaux électoraux pour traiter les plaintes électorales de manière plus efficace. Un autre point soulevé est la faible représentation des femmes dans le processus électoral. Bien que les femmes représentent 51 % de l’électorat, seulement 18 % des candidats nommés étaient des femmes. Dans les 73 partis politiques enregistrés, seules 29 femmes se sont présentées aux élections, révélant un manque d’efforts pour encourager la participation féminine et celle des jeunes.
En ce qui concerne la couverture médiatique, la mission a relevé des préoccupations exprimées par certains acteurs au sujet de la visibilité limitée des plus petits partis politiques, ainsi que d’un manque d’objectivité dans les médias. Elle a également relevé la question du blocage des réseaux sociaux. Bien que des clarifications aient été apportées par les autorités, certains estiment que les candidats avaient besoin des médias sociaux pour communiquer leurs programmes électoraux. La mission a insisté sur l’importance de garantir un accès équitable aux médias pour tous les partis politiques.
Le jour des élections, 180 bureaux de vote ont été observés. Dans l’ensemble, l’environnement a été calme et sécurisé. 99 % des bureaux étaient exempts de matériel de campagne, ont ouvert et fermé à l’heure prévue, et les urnes ont été correctement scellées avant le début du scrutin. L’accessibilité aux personnes handicapées et âgées a été assurée dans 96 % des bureaux de vote, sans interruptions majeures. Toutefois, 6 % des électeurs n’ont pas pu voter en raison de problèmes liés à des cartes d’identité incorrectes, à des tentatives de vote par procuration ou à des erreurs d’affectation de bureau de vote. La mission prévoit de revenir à Maurice pour une révision postélectorale afin de vérifier la mise en œuvre de ses recommandations. En conclusion, elle a salué l’organisation professionnelle et pacifique des élections, tout en soulignant les domaines spécifiques nécessitant des améliorations pour renforcer la confiance dans le système électoral.
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