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Rivulet Terre Rouge Estuary Bird Sanctuary

Une réserve à risque en zone industrielle

30 mars 2024, 16:00

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  • Le Rivulet Terre-Rouge Estuary Bird Sanctuary est un site Ramsar apprécié des oiseaux marins et migrateurs, qui échappent aux mois d’hiver dans l’hémisphère nord.

    Le Rivulet Terre-Rouge Estuary Bird Sanctuary est un site Ramsar apprécié des oiseaux marins et migrateurs, qui échappent aux mois d’hiver dans l’hémisphère nord.

  • Le site est entouré de nombreuses activités socio-économiques comme celles du port et des industries.  La faune et la flore de la réserve sont exposées aux risques de déversements d’huile et d’autres produits chimiques.

    Le site est entouré de nombreuses activités socio-économiques comme celles du port et des industries. La faune et la flore de la réserve sont exposées aux risques de déversements d’huile et d’autres produits chimiques.

  • Le nettoyage  des lieux affectés par les fuites de fioul, du 11 mars, semble presque terminé.

    Le nettoyage des lieux affectés par les fuites de fioul, du 11 mars, semble presque terminé.

Depuis janvier, le Ruisseau Terre-Rouge est dans l’actualité en raison de fuites de fioul qui se déversent dans l’estuaire. Cette belle réserve, située en zone industrielle, est vulnérable aux risques de pollution. Elle a été touchée par une fuite de fioul à deux reprises en deux mois.

Le Rivulet Terre Rouge Estuary Bird Sanctuary (RTREBS) est une zone humide naturelle, située à Mer-Rouge. C’est un des sites les plus appréciés des oiseaux marins et des centaines d’oiseaux migrateurs, qui échappent chaque année aux rigueurs de l’hiver dans l’hémisphère nord. La zone a été proclamée réserve en 1999 et inscrite sur la liste des sites Ramsar (zones humides d’importance internationale, désignées par la Convention de Ramsar) en 2001. Elle s’étend sur 26 hectares.

Selon des recherches, le site est fréquenté par environ 14 espèces d’oiseaux migrateurs chaque année. La plupart de ces oiseaux migrateurs visitent Maurice en été. Ils suivent plusieurs routes migratoires, mais la plupart d’entre eux empruntent la voie de migration de l’Asie de l’Ouest et de l’Afrique de l’Est.

Ces oiseaux migrent généralement pour trouver de la nourriture et pour muer, se préparant ainsi à la saison de reproduction, qui a lieu en été dans l’hémisphère nord. Le site abrite également une plante appelée Sesuvium ayresii, qui est spécifique aux Mascareignes. La période idéale pour visiter le site est entre septembre et mars, lorsque la marée est basse. Le site compte également trois espèces de plantes endémiques.

Toutefois, situé au nord-ouest de l’île, dans le district de Port-Louis, les environs de ce site protégé comptent de nombreuses activités socio-économiques comme celles du port et d’autres opérations industrielles. La faune et la flore de la réserve sont exposées aux risques de déversements d’huile ou d’autres produits chimiques. De plus, l’embouchure de l’estuaire est connue des pêcheurs qui y obtiennent des appâts pour aller pêcher plus loin dans la région.

Fuite de fioul

Le 18 janvier, de l’huile a partiellement touché le ruisseau, qui mène à l’estuaire de Terre-Rouge. Elle provenait d’une fuite de fioul dans le système de canalisation du réservoir de Marine Biotechnology Products (MBP). Les lieux ont eu à peine le temps de respirer de ce déversement de 1 500 litres d’hydrocarbures qu’une deuxième fuite d’huile, causée cette fois, par l’entreprise Washright Services Ltd, les a encore affectés.

Selon les données du 20 mars fournies par le ministère de l’Environnement, 42 500 litres d’huile mélangée à de l’eau ont été collectés dans la rivière les 11 et 12 mars et 75 litres d’huile ont été récupérés après traitement par Virgin Oil. De plus, 2 005 kg de déchets solides non contaminés et 298 kg de déchets solides contaminés ont été récupérés. Les analyses du 22 mars indiquent qu’au niveau de Washright Services Ltd et du pont Père Laval, l’eau dans le collecteur des eaux pluviales est claire. Au pont Bruniquel, aucune tache d’huile mobile n’a été détectée dans l’eau et à la surface de l’eau. Les opérations de nettoyage des berges et des rochers sont achevées. Les bouées de la première zone de confinement ont été déplacées vers la deuxième zone, sur une distance de 200 mètres. Au niveau de l’estuaire de Terre-Rouge, aucune présence de pétrole mobile n’a été constatée et aucun reflet n’est observé à la surface de l’eau.

Le mercredi 27 mars, le RTREBS était toujours fermé aux visiteurs. Nous avons été à l’embouchure de la plage de Baie-du-Tombeau et les activités de pêche semblent avoir repris. Nous y avons rencontré Louis, qui pratique la pêche dans cette région depuis plus de 20 ans. Il cherchait des appâts. Il dit avoir observé une baisse du nombre de poissons et d’appâts depuis les fuites de fioul. «Nous pêchons les appâts avant d’aller chercher d’autres prises plus loin. Il est important de préserver cette zone désignée espace protégé. Il y a des usines autour. De plus, c’est un endroit qui nous permet de gagner notre vie. Si les tuyaux continuent à se casser, nous ne reconnaîtrons plus le lieu. Au fil du temps, cet endroit se détériore de plus en plus», estime-t-il.

Là où le nouveau pont Bruniquel est en construction, les bouées installées pour protéger l’eau de mer de la rivière polluée sont toujours en place. En gros, on peut voir que les lieux ont été nettoyés. Selon nos informations, le nettoyage est presque terminé.