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Organisation de concerts

Une «site visit» fâche syndicat des artistes et organisateurs

22 mars 2024, 15:06

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Une «site visit» fâche syndicat des artistes et organisateurs

Le ministère des Arts et du patrimoine culturel mécontente à la fois Joëlle Coret, présidente de l’Union des Artistes et l’organisateur Bruno Raya

Trois mois d’attente pour encore plus de mécontentement. A la fois de l’Union des Artistes présidée par Joëlle Coret et du côté des organisateurs de concerts, tenus à l’écart. C’est ce que l’on retient de la «site visit» organisée au stade Anjalay Coopen, le mercredi 20 mars par le ministère des Arts et du patrimoine culturel.

Cette inspection fait suite à l’annonce, le 28 décembre 2023, par le ministre Avinash Teeluck qu’une visite de lieux de concerts jugés appropriés se tiendrait pour trouver des solutions après la série d’annulations qui a marqué le dernier trimestre de 2023, dans le sillage de l’intrusion d’un groupuscule dans un concert à La Citadelle, le 22 octobre 2023.

Sauf qu’après cette visite du stade Anjalay Coopen, le mercredi 20 mars, l’Union des Artistes a soulevé plusieurs points de discorde dans un communiqué. Le syndicat trouve «regrettable» que les «organisateurs connus dans le secteur de l’évènementiel» n’aient pas été invités à cette «site visit». Il rappelle que le dernier Budget a alloué Rs 80 millions pour des travaux au stade Anjalay pour qu’il puisse accueillir des concerts. Or durant la visite de mercredi, «les explications concernaient des terrains de sport annexes mais pas le stade principal. Il n’a jamais été mention que d’autres sites environnants seraient identifiés pour accueillir les événements artistiques».

L’Union des Artistes se dit d’autant plus «inquiète» que les différents espaces visités mercredi, «nécessiteront des investissements conséquents». Le syndicat dit attendre qu’une estimation du coût des travaux ainsi qu’un plan d’aménagement soit rapidement rendu public. Il souligne que les infrastructures désignées sont sous l’autorité du ministre des Sports. «Les officiels présents ne nous ont pas donné d’information sur cet aspect de la situation». Le syndicat évoque dans la foulée le one-stop shop pour que les organisateurs obtiennent plus facilement la dizaine de permis nécessaires à la tenue d’un concert. La mise en place du one-stop shop a aussi été annoncée par le ministre Avinash Teeluck fin 2023. Dns son communiqué, l’Union des Artistes s’inquiète également «du fait qu’aucune date butoir n’ait été fixée» pour concrétiser le one-stop shop. Et déplore, «l’actuelle lenteur».


Bruno Raya : «C’est une grave erreur d’aller vers le syndicat»

Bruno Raya de Live N Direk Entertainment Ltd ne cache pas sa colère après les points soulevés par l’Union des Artistes suite à la «site visit». Le producteur-organisateur trouve que c’est «prendre les gens pour des imbéciles» en invitant l’Union des Artistes à la «site visit». «Ce n’est pas le syndicat qui organise des concerts. C’est une erreur grave. C’est avec ceux qui investissent dans l’industrie musicale à Maurice qu’il faut discuter».

Bruno Raya souligne qu’un regroupement de ces promoteurs existe déjà, le Professional Events Organiser (PEO). Une association qui a déjà fait sa demande de reconnaissance officielle. «Nous avions déjà rencontré le ministre Avinash Teeluck il y a quatre mois de cela, pour expliquer que l’industrie est en danger. C’était avant les incidents à La Citadelle». L’organisateur Bruno Raya estime qu’en invitant l’Union des Artistes à cette «site visit», «le ministère utilise le syndicat comme un marchepied. L’Union des Artistes représente surtout des artistes du circuit hôtelier. Ils n’organisent pas des concerts». Selon lui, cette «manœuvre de division, cet amalgame», s’est déjà vue quand le ministère des Arts avait invité le syndicat à une réunion le même jour et à la même heure qu’une marche pacifique des artistes à Port-Louis, le 21 décembre dernier.

Le mécontentement de l’organisateur s’étend aux mesures budgétaires, selon lui, non concrétisées. «Tou le lane, zot tir nou lor enn sit avoy lor enn lot sit». Bruno Raya rappelle que l’année précédente, il avait été question de concerts de plein air à Côte d’Or. «Ce qui n’a pas été possible à cause de plaintes pour pollution sonore». Cette année, c’est le stade Anjalay Coopen qui a été mentionné dans le Budget. «Un autre Budget arrive bientôt. Rien n’a été fait. Alors que le stade Anjalay Coopen est idéal, vu qu’il possède déjà les aménités nécessaires. Les terrains vagues autour du stade ne disposent d’aucune facilité».

Parmi les points soulevés par l’Union des Artistes : le rôle de la police dans l’organisation de concerts. «Ce n’est pas à la police d’agir comme ingénieur de son pour décider où placer un podium sur un site. Elle est concernée par la sécurité. C’est une tentative de buy time»*.

Au sujet du one-stop shop, l’organisateur retient que ce comptoir unique ne concerne pas l’autorisation de la police. Le ministère des Arts a clairement expliqué que le feu vert de la police ne relève pas de ses compétences. «Qu’est-ce que vous appelez un one one-stop shop ? Si après le ministère, l’organisateur doit aller à la police qui a le dernier mot, c’est un two-stop shop», ironise-t-il. «Au lieu de réinventer la roue, les autorités doivent aller voir comment les choses se font à La Réunion et en Europe. Il y a un manque de volonté politique pour trouver des solutions».